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invités les parens et les amis en grand nombre. On la célébrait par des repas et des sacrifices, afin de consacrer en quelque sorte cette imposition des noms par l’intervention de la Divinité. Cette fête s’appelait aussi Amphidromie, de la principale cérémonie qui s’y pratiquait. Les femmes qui avaient aidé la mère à se délivrer, se purifiaient, et prenant l’enfant entre leurs bras, le portaient en courant autour du foyer ; et à l’occasion de cette fête, les parens et les amis de la maison faisaient de petits présens au nouveau-né.

Saint-Chrysostôme attaque une sorte de divination qui paraît avoir été un reste de paganisme : on allumait un certain nombre de cierges auxquels étaient attachés autant de noms ; celui qui brûlait le plus long-temps déterminait le choix, et le nom préféré semblait promettre une longue vie à l’enfant qui venait de naître.

A Athènes, une loi donnait au père le droit d’imposer le nom à son enfant : c’était assez souvent celui du grand-père que l’on choisissait, sur-tout s’il avait été illustre. Ce choix tenait à l’opinion des anciens, que les qualités, soit physiques, soit morales, passaient ordinairement de l’aïeul au petit-fils (1) [1]. Ils avaient observé que souvent le fils d’un athlète vigoureux et robuste était remarquable par sa mollesse, et que la goutte franchissait également la première génération pour s’attacher à la seconde. On donnait au fils aîné le nom de l’aïeul paternel ; au second, celui de l’aïeul maternel, et ceux qui les suivaient portaient le nom de l’agnation et de la cognation.

Quelquefois on choisissait le plus illustre des ancêtres ; d’autrefois l’amour-propre des parens aimait à retrouver dans le nom des enfans des faits honorables à la famille. On empruntait aussi le nom des divinités locales, persuadés apparemment que c’était un moyen de participer au courage, à la force ou à la beauté de celle dont on prenait le nom, ou d’avoir un titre spécial à sa protection. Assez souvent enfin les noms imposés marquaient les heureuses espérances que les pères et mères avaient conçues de leurs enfans, ou exprimaient les vœux faits pour leur bonheur.

Les femmes n’étaient pas admises à l’honneur de donner

  1. (1) La même opinion avait peut-être lieu chez les Carthaginois ; Annibal portait le nom de son aïeul, tandis que son père s’appelait Amilcar. Brantôme remarque que ceux qui portent le nom de leur aïeul, lui ressemblent volontiers ; et cela à l’occasion de l’Empereur Ferdinand, qui ressemblait en tout à son grand-père.