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aux enfans le nom de leurs pères. Aussi voulait-il que son fils portât son nom, et non pas celui de Jean. La réflexion des parens : « Il n’y a personne dans votre famille qui soit ainsi nommé, « prouve aussi qu’on prenait quelquefois le nom d’une personne de la parenté.

L’addition d’une ou de plusieurs syllabes était regardée comme une preuve de noblesse. C’est ainsi que le père d’Isaac, qui s’appelait d’abord Abram (père d’une grande élévation) y reçut de Dieu même le nom d’Abraham (père d’une grande multitude), lorsqu’il lui fut promis que sa race égalerait le nombre des étoiles et celui des grains de sable sur les rivages de la mer.

On retrouve chez les Hébreux la même idée de l’importance des noms qu’on peut observer chez les peuples. Il leur était défendu de se marier hors de leur tribu, de peur que les biens affectés à une lignée ne passassent par alliance dans une autre, et que les noms ne fussent confondus et changés ; et les filles ne pouvaient entrer par mariage dans une autre lignée qu’autant qu’elles n’étaient pas héritières. C’est ainsi que Michol (parfait), fille de Saül, de la tribu de Benjamin, épousa David, issu de la tribu de Juda. Aussi l’Ecriture blâme-t-elle ceux qui laissent leur nom se perdre dans la mémoire des hommes, au lieu de se faire un bonheur de le voir perpétué par des enfans. C’est pour cette raison qu’il étoit ordonné à un frère de susciter semence à son frère mort, pour lai donner un successeur qui conservât son nom et sa gloire (1) [1]. C’est à cet esprit qu’on peut attribuer la constance avec laquelle les enfans d’Israël conservèrent dans leur intégrité les noms des familles, de même que leur langue et leurs vêtemens, pour être distingués des autres nations.

Chez les Juifs modernes, l’imposition des noms se fait, pour les mâles, le jour de la circoncision, c’est-à-dire le huitième jour de la naissance, par celui qui préside à la cérémonie, ou parrain, entre la première et seconde bénédiction, en présence de dix témoins, dont le moins âgé doit avoir plus de treize ans.

A la naissance d’une fille, les cérémonies sont beaucoup moins importantes ; ce n’est que six semaines après qu’on lui donne un nom. Le berceau de l’enfant est orné autant que le permettent les facultés de ses parens. De jeunes vierges prennent place autour, et le soulèvent de temps en

  1. (1) Deuteron., 25. 5.