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de Jacob, celui de la famille tirait son origine de quelque neveu ou descendant célèbre de ces patriarches. Ainsi, les Nazaréens, descendus de Jonadab, fils de Rechab, portèrent le nom de Réchabites, qu’ils rendirent illustre par leur sobriété. Ainsi, tout juif du nom de Jean n’est pas pour cela plein de la grâce divine, et Absalon, inquiet, ambitieux, rebelle, ne fut rien moins que père de la paix.

On ne voit pas dans l’Ecriture que les Hébreux aient connu l’usage des surnoms. En général, il n’y avait chez eux, comme de tout temps chez les Arabes, qu’un moyea pour distinguer les familles, et ce moyen consistait à exprimer à la suite de son nom de qui l’on était fils. On disait : Saül, fils de Cis ; David, fils d’Isaï, etc.

Si dans la suite, comme le veulent quelques écrivains, entr’autres Philon, ils en prirent jusqu à trois, ce ne fut probablement qu’après leur commerce avec les nations étrangères, après la dispersion des tribus, et sur-tout lorsque la Judée devint une province Romaine, comme le prouvent les noms de Jude Thadée, Simon Barjone, Judas Barsabas : encore le rabbin Abravanel remarque-t-il que cette multiplicité de noms n’avait lieu qu’en faveur de ceux qui excellaient par leurs vertus ou leurs talens, et ne date-t-il cet usage que depuis la construction du second temple.

Les femmes ne paraissent également avoir porté qu'un nom propre ; mais il n’est pas toujours aisé de décider si ce nom a quelque rapport avec la personne nommée. En effet, si Agar (étrangère), par exemple, a une valeur propre, puisqu’elle était égyptienne, on ne peut apprécier également la convenance du mot Dalila (pauvre) avec la courtisane de ce nom ; de Débora (abeille), avec la prophétessé ainsi nommée, etc.

On peut appliquer aux noms de femmes les réflexions que nous avons faites sur les noms des hommes.

Chez les anciens Hébreux le nom se donnait à l’enfant lors de la circoncision, laquelle se faisait le huitième jour de la naissance : cette époque est choisie de préférence, disent les commentateurs qui ont le bonheur de tout expliquer, parceque cette opération mettant l’enfant en péril, et les parens n’ayant pas encore eu le temps de s’attacher à lui, la perte leur en serait moins sensible, s’il venait à mourir en ce moment. Il paraît par l’exemple de Zacharie (1) [1], que l’on imposait

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  1. (1) S. Luc, cap. I.