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duirait des prodiges aussi admirables que dans les siècles passés. Aussi les Juifs contemporains de J. C. prétendaient-ils qu’il ne faisait des miracles que par la vertu puissante du nom ineffable Jehovah (Jaoa), dont il connaissait la véritable prononciation. C’est pour cela, disent les rabbins, que le nom d’Osée, fils de Nun, fut changé en Josuah, à cause de la lettre initiale du Tetragrammaton, chaque personnage distingué du vulgaire désirant insérer dans son nom un de ces divins caractères pour se rendre plus respectable ; c’est pour cela aussi que Josué, grâce à cette addition, fut mis par Moïse à la tête des explorateurs qui allèrent reconnaître la terre promise.

Cette opinion des Juifs semble avoir été partagée par les Pères de la primitive Eglise. Origène (1) [1] remarque qu’il y a une puissance secrète et miraculeuse dans quelques noms sacrés, et Eusèbe (2) [2] observe que, par un mystère merveilleux, le nom ineffable de Dieu comprend les sept voyelles dans les quatre élémens de grammaire dont il est composé.

Au commencement du monde, les individus n’eurent chez les Hébreux qu’un seul nom propre, qui exprimait ce que les parens desiraient à l’enfant, ou qui procédait de quelque occasion ou de quelque événement. Ainsi, Adam signifie homme de terre rouge, parcequ’il fut formé du limon de la terre ; Abel, rien ou vanité, parcequ’il n’eut point de lignée ; Seth, résurrection, car il fut choisi pour réparer la perte d’Abel ; Mathusaël, dieu de mort, toute sa génération étant dévouée au déluge Lameth, frappant, parcequ’il tua Caïn ; Noach, repos, etc.

Edom, qui veut dire sanguin et rouge, était un des noms d’Esaü, qui était roux. Jacob signifie qui supplante, ou tient par le talon, parcequ’il voulut ravir à son frère le droit d’aînesse ; Israël, autre nom de ce patriarche, voyant Dieu, pour avoir combattu toute une nuit contre l’Ange du Seigneur.

Dans le seizième chapitre de la Genèse, Ismaël s’interprète l’homme ayant entendu, parceque Dieu avait ouï les plaintes d’Agar dans le désert.

Ruben, premier fils de Jacob et de Lia, est interprété, fils de vision ; Siméon, leur second fils, audition ; Levi, troisième, addition ; Juda, quatrième, louange, Lia sa mère

  1. (8) Homil. 5, contra Celsum.
  2. (9) Proepar, evangel. L. XI, cap. 6.