Page:Dictionnaire historique des personnages célèbres de l'antiquité - Noel - 1806.djvu/106

Cette page n’a pas encore été corrigée

(9°) leur étant assigné , on ne pouvait dire qui était le premier ^ le second ou le dernier dans leur estime : tout était égal entre eux, et l’honneur était é^^^alement partagé. Ainsi, les Grec» écrivirent les noms des sept Sages sur un cercle, ne voulant pas déterminer quel était le plus sage des sept. Les Ro-* mains écrivaient de même sur un cercle les noms de leurs esclaves , afin qu’on ne sût point ceux auxquels ils se propo- saient de donner la liberté , et pour qui ils avaient plu» d’inclination. Un pape ayant commandé aux Cordeliers de lui nommer trois de leurs religieux , dans le dessein d’élever l’un d’eux à la pourpre , les moines écrivirent sur un cercle les noms des trois plus habiles de leur ordre , afin que Sa Sainteté ne jugeant pas qu’ils eussent plus de pen- chant pour l’un que pour l’autre , elle choisît qui lui plairait. Cicih’on observe que les philosophes qui écrivaient sur le mépris de la gloire, avaient pourtant soin de mettre leur nom à la tête de leurs ouvrages. Le désir d’immortaliser son nom , qui porta Hérostrate à brûler le temple d’Ephèse , comme Alexandre à entreprendre la conquête du monde , est com- mun aux héros et aux philosophes , et les anciens tenaient à grand honneur de voir le leur figurer dans les monumens publics. Alexandre-le-Grand offrit des sommes immenses aux Ephésiens , pour que le sien fût placé dans l’inscription du temple de Diane qu’ils rebâtissaient, et ne pût pour- tant obtenir qu’ils lui cédassent cette gloire. Trajan poussait ce désir jusqu’à la manie (i). Les courtisanes mêmes ont souhaité d’immortaliser leur nom par quelque monument illustre , et ont offert beaucoup d’argent pour y parve- nir. Phryné proposa de rebâtir à ses frais la ville de Thè- hes , à condition qu’on éterniserait sa générosité par cette inscription : « Alexandre a renversé les murailles deThèbes, » et Phryné les a relevées. » On faisait des Inscriptions même pour les cuisiniers et pour les plus vils artisans , à plus forte raison pour les ar- tistes. On a trouvé à Florence celle d’un sculpteur qui sa- vait remettre des yeux aux statues , ce qui les faisait paraître en quelque sorte plus animées. Du temps de la république , c’était une marque d’estime de nommer chacun par son nom. en le saluant. C’est pour cela que les candidats , dans l’impossibilité de savoir le nom de tous les Romains qui donnaient leurs suffi’ages , menaient (i) Voy. PjI-riétaiee,