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CHAP. IV.Quatrième espèce de mots.
Du Pronom.

Le pronom est un mot qui tient la place du nom.

Pronoms personnels.

Les pronoms personnels sont ceux qui désignent les personnes.

Il y a trois personnes : la première personne est celle qui parle ; la seconde personne est celle à qui l’on parle ; la troisième personne est celle de qui l’on parle.

Pronom de la première personne.

Ce pronom est des deux genres : masculin, si c’est un homme qui parle ; féminin, si c’est une femme.

Exemples. — Singulier. Je ou moi.

Me pour à moi, moi. Le maître me donne un livre, c’est-à-dire, donne à moi. Le maître me regarde, c’est-à-dire, regarde moi.

Pluriel. Nous.

Pronom de la seconde personne.

Il est des deux genres : masculin, si c’est à un homme qu’on parle ; féminin, si c’est à une femme.

Exemples. Singulier. Te ou toi.

Te pour à toi, toi. Le maître te donnera un livre, c’est-à-dire, donnera à toi. Le maître te regarde, c’est-à-dire, regarde toi.

Pluriel. Vous.

Remarque. — Par politesse on dit vous au lieu de tu au singulier ; par exemple, en parlant à un enfant : vous êtes bien aimable.

Pronom de la troisième personne.

Exemples. — Singulier. Masculin, il. Féminin, elle.

Lui pour à lui, à elle. Je lui dois le respect, c’est-à-dire, je dois à lui, à elle.

Masculin, le. Je le connais, c’est-à-dire, je connais lui.

Féminin, la. Je la connais, c’est-à-dire, je connais elle.

Pluriel. Masculin, ils ou eux. Féminin, elles.

Leur pour à eux, à elles. Je leur dois le respect, c’est-à-dire, je dois à eux, à elles.

Les pour elles. Je les connais, c’est-à-dire, je connais eux, elles.

Il y a encore un pronom de la troisième personne, soi, se ; il est des deux genres et des deux nombres : on l’appelle pronom réfléchi, parce qu’il marque le rapport d’une personne à elle-même.

Exemples. — De soi.

Se pour à soi, soi. Il se donne des louanges, c’est-à-dire, il donne à soi. Il se flatte, c’est-à-dire, il flatte soi.

Il y a deux mots qui servent de pronoms ; savoir :

1o. En, qui signifie de lui, d’elle, d’eux, d’elles : ainsi, quand on dit, j’en parle, on peut entendre, je parle de lui, d’elle, etc., etc., selon la personne ou la chose dont le nom a été exprimé auparavant.

2o. Y, qui signifie à cette chose, à ces choses, comme quand on dit : je m’y applique, c’est-à-dire, je m’applique à cette chose, à ces choses.

Règle des Pronoms.

Les pronoms il, elle, ils, elles, doivent toujours être du même genre et du même nombre que le nom dont ils tiennent la place : ainsi, en parlant de la tête, dites : elle me fait mal ; elle, parce que ce pronom se rapporte à tête qui est du féminin, et au singulier ; et, en parlant de plusieurs jardins, dites : ils sont beaux ; ils, parce que ce pronom se rapporte à jardins, qui est du masculin et au pluriel.

Pronoms adjectifs.

1o. Il y a des pronoms adjectifs qui marquent la possession d’une chose, comme mon livre, votre cheval, son chapeau ; c’est-à-dire, le livre qui est à moi, le cheval qui est à vous, le chapeau qui est à lui.

SINGULIER.

Masculin. Féminin. Mon, Ma. Ton, Ta. Son, Sa. Notre, Notre. Votre, Votre. Leur. Leur.

PLURIEL.

Des deux genres.

Mes. Tes. Ses. Nos. Vos. Leurs.

Première remarque. — Ces pronoms sont toujours joints à un nom : mon livre, ton chapeau.

Deuxième remarque. — Mon, ton, son, s’emploient au féminin devant une voyelle ou un h muet : on dit mon âme pour ma âme, ton humeur pour ta humeur, son épée pour sa épée.

Troisième remarque. — Cependant il est à observer que dans nôtre, vôtre, l’ô devient long lorsque ces mots sont seuls employés, comme, le nôtre, la vôtre, ainsi que l’indique le pronom suivant ; mais l’o est bref, lorsque l’objet que l’on veut désigner suit ces pronoms ; ainsi, l’on écrit, notre livre, votre maison.

Autres Pronoms.

SINGULIER.

Masculin. Féminin. Le mien, La mienne. Le tien, La tienne. Le sien, La sienne.

Le nôtre, La nôtre. Le vôtre, La vôtre. Le leur, La leur.

PLURIEL.

Masculin. Féminin.

Les miens, Les miennes. Les tiens, Les tiennes. Les siens, Les siennes.

Des deux genres.

Les nôtres. Les vôtres. Les leurs.

2o. Il y a des pronoms adjectifs qui servent à montrer la chose dont on parle, comme quand je dis : ce livre, cette table, je montre un livre, une table. Ils s’appellent proprement Pronoms démonstratifs.

SINGULIER.

Masculin. Féminin. Ce, cet, Cette. Celui, Celle. Celui-ci, Celle-ci. Celui-là, Celle là. Ceci. Cela.

PLURIEL.

Masculin. Féminin.

Ces, Ces. Ceux, Celles. Ceux-ci, Celles-ci. Ceux-là, Celles-là.

Remarque. — On met ce devant les noms qui commencent par une consonne ou un h aspiré : ce village, ce hameau : on met cet devant une voyelle ou un h muet : cet oiseau, cet homme.

Celui-ci, celle-ci, s’emploient pour montrer des choses qui sont proches : celui-là, celle-là, pour montrer des choses éloignées.

3o. Il y a des pronoms relatifs, c’est-à-dire, qui ont rapport à un nom qui est devant, comme quand je dis : Dieu qui a créé le monde ; qui se rapporte à Dieu ; le livre que je lis ; que se rapporte à livre : le mot auquel qui ou que se rapporte, s’appelle antécédent. Dans les deux exemples ci-dessus, Dieu est l’antécédent du pronom relatif qui ; livre est l’antécédent du pronom relatif que.

Pronom relatif.

Qui, dont ou de qui, que, sont des deux genres et des deux nombres.

Règle du qui ou que relatif.

Qui, que relatif, s’accorde avec son antécédent en genre, en nombre et en personne : ainsi, dans cet exemple : l’enfant qui joue, qui est du singulier et de la troisième personne, parce que l’enfant est du singulier et de la troisième personne ; il est du masculin, si c’est un petit garçon qui joue ; il est du féminin, si c’est une petite fille.

4o. Il y a des pronoms interrogatifs : qui ? quel ? quelle ? comme quand on dit : qui a fait cela ? que vous dirai-je ? Qui ou que est interrogatif, quand il n’a point d’antécédent, et qu’on peut le tourner par quelle personne ? ou quelle chose ? Dans les deux exemples ci-dessus on peut dire quelle personne a fait cela ? quelle chose vous dirai-je ?

Pronoms indéfinis, c’est-à-dire, qui signifient d’une manière générale.

Il y a quatre sortes de pronoms indéfinis :

1o. Ceux qui ne se joignent jamais à un nom, comme on, quelqu’un, quelqu’une, quiconque, chacun, chacune, autrui, personne, rien. Quand je dis : on frappe à la porte, quelqu’un vous appelle, je parle d’une personne, mais je ne désigne pas quelle elle est.

2o. Ceux qui sont toujours joints à un nom, comme quelque, chaque, quelconque, certain, certaine ; exemple : quelque nouvelle, certain auteur.

3o. Ceux qui sont tantôt joints à un nom et tantôt seuls, comme nul, nulle ; aucun, aucune ; l’un, l’autre ; même ; tel, telle ; plusieurs ; tout, toute.

4o. Ceux qui sont suivis de que, comme qui que ce soit, quoi que ce soit, quel, quelle que ; par exemple quel que soit votre mérite, quelle que soit votre fortune. Quoi que ; par exemple : quoi que vous fassiez. Quelque… que ; par exemple : quelques richesses que vous ayez. Tout…que, toute… que ; par exemple : tout savant que vous êtes, la campagne toute belle qu’elle est.

Pronom absolu.

Le pronom absolu est celui qui ne peut être remplacé par aucun nom, comme le pronom de la troisième personne, masculin singulier, il, devant les verbes personnels ; exemples : il faut, il importe, etc.

CHAP. V. CINQUIÈME ESPÈCE DE MOTS.

Le Verbe.

Le verbe est un mot dont on se sert pour exprimer que l’on est, ou que l’on fait quelque chose : ainsi le mot être, je suis, est un verbe ; le mot lire, je lis, est un verbe.

On connaît un verbe en français, quand on peut y ajouter ces pronoms, je, tu, il, nous, vous, ils ; comme je lis, tu lis, il lit ; nous lisons, vous lisez, ils lisent.

Les pronoms le, nous, marquent la première personne, c’est-à-dire, celle