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d’une autre. Il y en a de huit sortes : 1° les parlantes, celles qui font allusion au nom de la famille ; 2° les arbitraires, qui sont celles que quelques gens qui ont fait fortune s’attribuent sans les avoir méritées, et l’on en trouve beaucoup, mais elles ne servent guères à distinguer ces familles obscures que pour faire rire de leur fol orgueil ; 3° les vraies, qui sont composées suivant les lois héraldiques, et suivant l’usage de la nation ; 4° les fausses, celles qui sont contre les principes de l’art, qui n’admet point couleur sur couleur, ni métal sur métal. Mais elles sont légitimes, lorsque la violation des règles émane du souverain, qui en use ainsi pour perpétuer le souvenir de quelqu’action mémorable ; alors on les nomme armes à enquère, c’est-à-dire, qui donnent occasion de s’enquérir, de demander pourquoi elles sont ainsi ; 5° les pures et pleines, où il n’entre aucune brisure, et qui sont celles que les aînés des maisons portent telles que leurs ancêtres les ont toujours portées ; 6° les brisées, celles que les cadets ont augmentées de quelques pièces ou brisures, pour être distingués de leurs aînés ; 7° les chargées, qui sont celles où l’on a ajouté quelques pièces en récompense de quelque belle action ; 8° les diffamées ou déchargées, celles dont on a retranché quelque pièce ou partie, pour punition de celui qui les porte, sans préjudice pour sa lignée.

8° Et celles de communautés, comme les Armes des chapitres, des universités, et des corps des marchands, et artisans, mais ces dernières sont plutôt des sceaux que de véritables Armoiries. L’exemple de quelques familles distinguées a fait croire assez vulgairement que les armes les plus chargées sont les signes d’une noblesse plus grande et plus illustre, et c’est à tort que cette opinion a prévalu ; souvent les maisons les plus nobles et les plus anciennes portent les Armoiries les plus simples, les moins compliquées ; par exemple, la maison de Narbonne-Lara porte : plein de gueules ; celle de Crussol, ducs d’Uzès, en Vivarais : fascé d’or et de sinople ; celle de Chabot, prince de Léon, en Poitou : d’or, à trois chabots de gueules ; celle de Damas, en Forèz : d’or, à la croix ancrée de gueules ; celle de Durfort, ducs de Duras en Guienne : d’argent, à la bande d’azur.

Il faut observer que toute personne qui a des Armoiries n’est pas noble par ce fait ; car il y a eu des époques où on en délivrait pour de l’argent, à qui en voulait, et