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sous des genoux, appelée aubert ou haber, du mot albus, pource que les mailles de fer bien polies, forbies, et reluisantes, en sembloient plus blanches. À ces chemises étoient cousues les chaussures, ce disent les Annales de France, en parlant de Renaud, comte de Dammartin, combattant à la bataille de Bovines. Un capuchon ou coiffe, aussi de mailles, y tenoit, pour mettre aussi la tête dedans ; lequel capuchon se rejetoit derrière, après que le chevalier s’était ôté le heaulme, et quand ils vouloient se rafraîchir sans ôter tous leur harnois ; ainsi que l’on voit dans plusieurs sépultures, le hauber ou brugne ceint d’une ceinture en large courroie… et pour dernière arme défensive un elme ou heaulme, fait de plusieurs pièces de fer élevées en pointe, et lequel couvroit la tête, le visage, et le chinon du cou, avec la visière et ventaille, qui ont pris leur nom de vue et de vent lesquels pouvoient s’élever et s’abaisser pour prendre vent et haleine ; ce néanmoins fort poisant et si mal aisé, que quelque fois un coup bien assené au nasal, ventaille et visière, tournoit le devant derrière, comme il avint en ladite bataille de Bovines à un chevalier françois… Depuis, quand les heaulmes ont mieux représenté la tête d’un homme, ils furent nommés bourguignotes ; possible à cause des Bourguignons inventeurs ; par les Italiens, serlades ou celates armets… Leur cheval étoit volontiers houssé, c’est-à-dire, couvert et caparaçonné de soie, aux armes et blason du chevalier, et pour la guerre, de cuir bouilli, ou de bandes de fer ».

Les chevaux avaient aussi, dans les anciens temps, leurs armes défensives. On les couvrit d’abord de cuir ; on se contenta ensuite de les couvrir de lames de fer sur la tête ; et le poitrail seulement, et les flancs, de cuir bouilli. Ces armes défensives du cheval s’appelaient des bardes, et un cheval ainsi armé s’appelait un cheval bardé. On voit des figures de ces chevaux ainsi armés et bardés, dans les anciennes tapisseries, et en plusieurs autres monuments. Cette couverture, dit le président Faucet, était de cuir ou de fer. Mais la chronique de Cesmar, sous l’an 1298, parlant des chevaux de batailles, dit que ces couvertures étaient comme les haubers, faites de mailles de fer. Hi equi cooperti fuerunt coopertuis ferreis, id est, veste et ferreis circulis contextâ ; mais cela n’était pas général.