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Grands Officiers de la Couronne

cet étendart n’était point celui de la couronne, en étant fort différent par la couleur, la figure et la grandeur. La bannière de France était, continue le même auteur, d’un velours violet ou bleu céleste à deux endroits, semé de fleurs de lys d’or plus plein que vuide, de forme quarrée sans aucunes franges par le bas ; enfin ce n’était pas en qua- lité de rois qu’ils s’en sont servis ; il ajoute que c’était une preuve que l’ORIFLAMME ne pouvait être la bannière du royaume, et finit par assurer que l’ORIFLAMME disparut à la bataille de Rosbecque, et que l’histoire n’en a pas fait depuis mention, et cite Auguste Galand et Ducange aux traités qu’ils ont faits de l’ORIFLAMME.

Le roi Louis XI reçut l’ORIFLAmme des mains du car- dinal d’Alby, abbé de Saint-Denis, après avoir oui la messe, dans l’église de Sainte-Catherine, du Val-des- Ecoliers, à Paris, le vendredi 30 août 1465, pour aller combattre lesBourguignons, comme on l’apprend d’un manus- crit contemporain du père Maupoint, prieur de cette église.

On ne trouve plus depuis que nos rois s’en soient servis, dans leurs guerres. Il est fait mention d’une ORIFLAMME dans l’inventaire du trésor de Saint-Denis, fait en 1534, et dans un autre fait en 1594. Il était d’un cendal fort épais, fendu par le milieu en façon d’un gonfanon fort caduc, enveloppé autour d’un bâton couleur de cuivre doré, et、 un fer longuet et aigu au bout. Les marquis de Thury prétendaient l’avoir en 1677, et qu’il leur était échu comme issus de la maison de Gaillon.

COLONEL-GÉNÉLAL DE L’INFANTERIE FRANÇAISE, c’était autrefois le premier officier de l’infanterie. Cette charge fut érigée en charge de la couronne par le roi Henri III, en faveur du duc d’Epernon, en 1584.

Ce prince attribua au COLONEL-GÉNÉRAL le pouvoir de nommer généralement à toutes les charges qui vaqueraient dans l’infanterie française, sans excepter même celle de mestre-de-camp du régiment des gardes. Il lui donna aussi une justice particulière pour juger de la vie et de l’honneur des gens de guerre, sans être obligé d’y appeler d’autres officiers que les siens. Il augmenta les appointements de sa charge, et il y attacha de plus une grosse pension. I tirait ontre cela six deniers pour livre sur tous les payements du régiment des gardes, ce qui montait à une grosse somme. Les honneurs qu’on lui rendait étaient extraordinaires : la