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élections au consulat de cette ville, depuis le 12e siècle jusqu’en 1789 ; mais, comme ces élections se sont renouvelées assez souvent sur les mêmes têtes, il n’a guère été nommé que deux mille individus dans cet intervalle aux charges consulaires de Lyon. Au reste, il suffit de jeter les yeux sur la liste de ses conseils ou conseillers, pour se convaincre que beaucoup d’anciens gentilshommes en ont exercé les fonctions, surtout avant année 1594. Cette assertion se trouve, au surplus, pleinement justifiée par les lettres mêmes de Charles VIII, données au mois de décembre 1495. « Iceux conseillers, y est-il dit, présents et à venir, s’ils n’estoient nés et extraits de noble lignée, avons anoblis et anoblissons par ces présentes, et du titre et privilège de noblesse, eux et leur postérité née et à naistre en loyal mariage, avons decoré et decorons, etc ».

Toulouse avait des capitouls ; anciennement ces magistrats civils et militaires, formaient, sous les premiers comtes de Toulouse, avant 1271, époque de la réunion de ce comté à la couronne, plutôt le conseil de ces princes qu’un corps municipal. Depuis, ces magistrats ont eu la police et le gouvernement de la ville.

Dans ces premiers temps, et comme à Paris, les privilèges de la noblesse dont jouissaient les habitants de Toulouse, se confondaient avec ceux des capitouls, essentiellement les premiers citoyens de cette ville.

Par des lettres du 23 janvier 1273, Philippe-le-Hardi accorda aux consuls ou capitouls et aux citoyens de Toulouse la faculté de posséder des fiefs de chevalier. Le même prince, par d’autres lettres du 19 octobre 1283, confirma les anciennes coutumes de cette ville, sauf quelque réserve ; Philippe-le-Bel, par lettres du 23 janvier 1297 (1298 n. st.), déclara que les habitants de Toulouse pouvaient, en vertu de leur coutume, tenir des biens nobles sans payer finance. D’autres lettres de Louis-Hutin, du 1er avril 1315 ; de Philippe de Valois, du mois de septembre 1328, et du roi Jean, des mois de juin et d’octobre 1354, confirmèrent les capitouls et les habitants de cette ville dans leurs anciens privilèges. Charles VII, encore dauphin et régent du royaume, déclara, par lettres du mois de mars 1419 (1420 n. st.), que les capitouls de famille non noble, attendu leur qualité, pourraient, sans payer le droit de franc-fief, posséder toute sortes de fiefs, de quelque nature qu’ils fussent, et même les fiefs et arrière-fiefs tenus du roi avec justice et