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FOR

Dans plusieurs coutumes, comme Meaux, Sens, Langres, Vitry, les deux Bourgognes, Nivernais, Mons, Bretagne, les Forestiers étaient des sergents ou gardiens des forêts. L’ordonnance de 1669, les appelait sergents à garde.

Les gouverneurs de Flandre ont été appelés Forestiers, à cause que ce pays était alors appelé la Forêt Chambronière. Ces Forestiers avaient le commandement sur mer comme sur terre ; ils furent ainsi nommés jusqu’à Charlemagne, ou selon d’autres, jusqu’à Charles-le-Chauve, tems auquel la Flandre ayant été érigée en comté, le titre de Forestier de Flandre fut changé en celui de Comte de Flandre. Voyez du Tillet, liv. 1 de ses Mémoires de la seconde branche.

Forjuger, v. n., signifiait quelquefois déguerpir un héritage, quelquefois adjuger. Dans les preuves de l’histoire de Guines, page 191, des terres forjugées sont des terres confisquées. Une ancienne chronique disait que fut forjugée au roi d’Angleterre toute la Gascogne, et toute la terre qu’il avait au royaume de France. Dans le chap. 195 des assises des Jérusalem, les forjugés sont des condamnés.

Forjuger l’absent, dans le style du pays de Normandie, était quand le juge avait forclos le défendeur défaillant et contumax, et le condamnait en l’amende ; et dans l’ancienne coutume de Boulonnais, art. 120 et 121, Forjuger, c’était lorsque le seigneur féodal retirait l’héritage mouvant de lui, faute par son vassal d’acquitter les droits et les devoirs. Cette même coutume et le style de Normandie que l’on vient de citer, usaient aussi indiféremment du terme Forjurer. Voyez l’auteur de la vieille chronique de Flandre, ch. 38 et 68, les constitutions de Sicile, Vulgo Neapolitanæ, lib. 1, tit. 53, et lib. 2, tit. 3 et seq.

For-mariage ou Feur-mariage, était le mariage qu’un homme ou femme de condition servile, contractait sans la permission de son seigneur, ou même avec sa permission, lorsque le mariage était contracté avec une personne franche, ou d’une autre seigneurie et justice que celle de son seigneur, ou hors la terre sujette à son droit de main-morte.

Ce mariage était aussi appelé en français, et dans la basse latinité, foris maritagium, eo quod fit forus vel foris.