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rendus, Louis XV, par un édit du mois d’avril 1771, enregistré au parlement le 26 juillet de la même année, confirma tous les anoblissements accordés depuis le premier janvier 1715, à condition qu’il serait payé, par chaque impétrant, une taxe de six mille livres et les deux sous pour livre.

Ainsi les anoblissements, au lieu d’avoir été une source salutaire pour ce corps aussi antique que respectable, et en qui consiste, comme le disait Henri III, la principale force de la couronne ; n’ont été très souvent qu’un moyen abusif, d’autant plus préjudiciable à l’état, que la noblesse jouissait alors de privilèges pécuniaires très considérables.

Les derniers édits portant création de lettres de noblesse moyennant finance, sont des mois de janvier 1568, juin 1576, mars 1696, mai 1702, et décembre 1711.

Quant aux recherches ordonnées contre les usurpateurs de la noblesse, elles furent confiées à des traitants, hommes pour la plupart cupides et rapaces, qui inquiétèrent le corps entier de la noblesse, pour avoir un prétexte plus plausible d’en obtenir de l’argent ; de sorte que dans cette confusion et ce bouleversement, on a vu, d’une part, d’anciens gentilshommes taxés ; et, de l’autre, des particuliers non nobles mais riches, maintenus dans les titres et privilèges de noblesse qu’ils avaient osé usurper.

Pour faire cesser ce scandale public, le roi, par un arrêt de son conseil du premier juin 1665, fit surseoir à la recherche de la noblesse, sous peine de trois mille livres d’amende contre les contrevenants. Mais les choses étaient portées à un tel point, qu’il pouvait devenir dangereux de trop prolonger cette surséance, qui, en effet, fut levée l’année suivante par le fameux arrêt du conseil du 22 mars 1666. La recherche ordonnée par ce dernier acte de la puissance royale fut, à l’instigation de Colbert, la plus rigoureuse de toutes : les intendants et commissaires départis dans les provinces en furent exclusivement chargés, avec pouvoir de juger définitivement, en laissant toutefois aux condamnés la faculté de se pourvoir au conseil d’état, dans les six mois de la signification des jugements de condamnation. Cette recherche, suspendue en 1674 à cause des guerres, fut reprise en 1696 avec moins de sévérité, et cessa entièrement en 1727. Bien avant ces recherches générales, c’est-à-dire, dans les 15e et 16e siècles, il y avait