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ÉCU

Dans la marche ordinaire, et au cas que le grand ou premier écuyer n’y soit pas, l’écuyer de jour partage la croupe du cheval que le roi monte, avec l’officier des gardes ; mais il prend le côté gauche, qui est celui du montoir. Dans un détroit, dans un défilé, il suit immédiatement le roi, parce qu’en cette rencontre, et à cause du service, l’officier des gardes le laisse passer avant lui. Le roi passant sur un pont étroit, l’écuyer met pied à terre et vient tenir l’étrier de S. M., de crainte que le cheval du roi ne bronche ou ne fasse quelque faux pas. Si le grand ou le premier écuyer suivait le roi, il tiendrait l’étrier de la droite, et l’écuyer de quartier ou de jour, celui de la gauche.

Sitôt que le roi a des éperons, s’il ne met pas l’épée à son côté l’écuyer de jour la prend en sa garde. Si le roi de dessus son cheval laisse tomber quelque chose, c’est à l’écuyer à la lui ramasser et à la lui mettre en main. À l’armée l’écuyer du roi sert d’aide-de-camp à S. M. ; un jour de bataille, c’est à l’écuyer à mettre au roi sa cuirasse et ses autres armes.

Écuyer tranchant (premier). Il exerce, ainsi que le grand -panetier et le grand-échanson, aux grands repas de cérémonie, comme à celui du sacre du roi, et aux jours d’une grande célébrité, tel que serait le jour d’une entrée du roi et de la reine.

Dans le nombre des gentilshommes servant pour le service ordinaire du roi, il y a douze gentilshommes panetiers, douze gentilshommes échansons, et douze appelés écuyers tranchants.

Les provisions de M. de la Chesnaye de Rougemont, premier écuyer tranchant en 1749, étaient de porte cornette blanche et premier tranchant.

On voit dans une ordonnance de Philippe-le-Bel, de 1306, que le premier valet tranchant, que nous appelons aujourd’hui premier écuyer tranchant, avait la garde de l’étendart royal, et qu’il devait dans cette fonction marcher à l’armée « le plus prochain derrière le roi, portant son panon qui doit aller çà et là partout où le roi ira, afin que chacun connaisse où le roi est. »

Ces deux charges étaient possédées par la même personne sous Charles VII et sous Charles VIII, et l’ont presque toujours été depuis. C’était sous cet étendart royal nommé depuis cornette blanche, que combattaient les