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AMÉ―AMO

la couronne de Suède, obtint que M. Chanut, ambassadeur de France près de la reine Christine lui donnât ce titre, et le prince d’Orange l’a aussi pris comme petit-fils de Charles Ier, roi d’Angleterre, du côté de sa mère. Lorsque le maréchal duc de Grammont alla l’an 1659 en Espagne, pour demander l’infante en mariage pour le roi, il voulut savoir du roi d’Espagne s’il agréerait qu’il donnât le titre d’altesse royale au prince son fils et aux princesses ses filles ; mais ce roi témoigna qu’il n’approuvait pas l’usage de ce mot, qu’il traita de nouveau et d’inusité, et il voulut que ce ministre ne donnât au prince et aux infantes que le seul nom d’altesse. Louis XIV ne voulait pas non plus qu’on donnât ce titre à monseigneur le dauphin, à cause du grand nombre de princes qui le prenaient. Cependant, comme le tour de la phrase italienne veut que l’on donne quelque titre en cette langue, et qu’après celui de majesté, il n’y en a point de plus relevé que celui d’altesse royale, il agréa que les cardinaux, en écrivant à ce prince, le traitassent de sérénissime altesse royale. Le duc de Savoie, en vertu de sa qualité de roi de Chypre, a aussi pris le titre d’altesse royale, aussi bien que le duc de Lorraine, en vertu d’un diplôme de l’empereur Léopold, du mois d’octobre 1700, enregistré dans toutes les chancelleries des princes de l’empire. Le grand-duc de Toscane se l’est aussi fait accorder par l’empereur Joseph, prétendant que son titre de grand duc lui donnait les mêmes droits qu’aux ducs de Savoie et de Lorraine.

Depuis quelques années, plusieurs souverains d’Allemagne, tels que le grand-duc de Baden et quelques autres, prènent le titre d’altesse royale ; les électeurs d’empire d’Allemagne, se faisaient appeler altesse électorale ; et l’on donne généralement le titre d’altesse sérénissime à tous ceux qui jouissent de la qualité et des honneurs des princes, soit en France, soit dans les pays étrangers.

Amé, voyez Féal.

Amiral de France. Voyez l’article des grands-officiers de la couronne.

Amortissement (lettres d’). C’étaient des patentes royales contenant permission en faveur d’une communauté d’acquérir un fonds ; ce qu’elle ne pouvait faire sans cela. Cette concession se faisait moyennant une somme qui était payée au roi et au seigneur, pour dédommager