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DUE

allaient se battre, ainsi que cela fut pratiqué en 1404, à l’égard des sept Français qui se battirent contre sept Anglais ; et le vainqueur, encore tout couvert du sang de son adversaire, venait à l’église faire son action de grâces, offrir les armes de son ennemi ou faire quelqu’autre, offrande.

Le dernier Duel qui fut autorisé publiquement, fut le combat qui se fit, en 1547, entre Guy Chabot, fils du sieur de Jarnac, et François de Vivonne, sieur de la Chataigneraye. Ce fut à Saint-Germain-en-Laye, en présence du roi et de toute la cour. Les parties se battirent à pied, avec l’épée. Vivonne y fut blessé et mourut de ses blessures. Le roi Henri II fit dans ce moment vœu de ne plus permettre les Duels.

Mais quoiqu’on eût cessé de permettre en justice le Duel comme une preuve juridique, pour décider les questions douteuses, les Duels que les parties faisaient sans permission, et ordinairement pour des querelles d’honneur, furent pendant long-temps très-communs.

Le maréchal de Brissac, en Piémont, voyant la fureur des Duels, s’imagina de les permettre, mais d’une façon si périlleuse, qu’il en ôta l’envie à ceux qui auraient pu l’avoir, ayant ordonné que l’on se battrait sur un pont, entre quatre piques, et que le vaincu serait jeté dans la rivière, sans que le vainqueur pût lui donner la vie.

L’édit de 1569 ordonna que nul ne pourrait poursuivre au sceau l’expédition d’aucune grâce où il y aurait soupçon de Duels ou rencontre préméditée, qu’il ne fût actuellement prisonnier à la suite du roi ou bien dans la principale prison du parlement dans le ressort duquel le combat aurait été fait, et qu’après qu’il aurait été vérifié qu’il n’était en aucune sorte contrevenu à l’édit, et que le roi aurait pris sur ce l’avis des maréchaux de France, Sa Majesté se réservait d’accorder des lettres de rémission en connaissance de cause.

L’ordonnance de Blois, art. 194, renouvela les défenses faites précédemment contre les Duels, et d’expédier pour ces cas aucunes lettres de grâce, ajoutant que s’il en était accordé quelqu’une par importunité, les juges n’y auraient aucun égard, encore qu’elles fussent signées du roi et contresignées par un secrétaire d’état.

Le parlement de Paris défendit aussi sévèrement les Duels, comme on le voit par un arrêt de la Tournelle du