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DUE

étaient audessous de vingt-un ans, ou audessus de soixante ; les juifs ne pouvaient aussi être contraints de se battre en Duel que pour meurtre apparent.

Dans quelques pays comme à Villefranche, en Périgord, on n’était point obligé de se soumettre à l’épreuve du Duel.

Mais dans tous les autres lieux où il n’y avait point de semblable privilége, la justice ordonnait le Duel, quand les autres preuves manquaient ; il n’appartenait qu’au juge haut-justicier d’ordonner ces sortes de combats : c’est pourquoi des champions combattants, représentés dans l’auditoire étaient une marque de haute-justice, comme on en voyait au cloître Saint-Méry, dans la chambre où le chapitre donnait alors son audience, ainsi que le remarque Ragneau, en son glossaire, au mot champion ; et Sauval, en ses antiquités de Paris, dit avoir vu de ces figures de champions dans les deux chambres des requêtes du palais, avant qu’on les eût ornées comme elles le furent depuis.

Toutes sortes de seigneurs n’avaient même pas le droit de faire combattre les champions dans leur ressort ; il n’y avait que ceux qui étaient fondés sur la loi, la coutume, ou la possession : les autres pouvaient bien ordonner le Duel, mais pour l’exécution ils étaient obligés de renvoyer à la cour du seigneur supérieur.

Le roi et le parlement ordonnaient aussi souvent le Duel ; il suffit de citer quelques exemples : tels que celui de Louis-le-Gros, lequel ayant appris le meurtre de Milon de Montlhéry, condamna Hugues de Crécy, qui en était accusé, à se purger par la voie du Duel. Philippe de Valois, en ordonna aussi un entre deux chevaliers appelés Vervins et Dubois.

Le 17 février 1375, 3 janvier 1376 et 9 juillet 1396, on plaida au parlement des causes de Duel en présence de Charles V et de Charles VI.

Le parlement en ordonna un en 1256, sur une accusation d’adultère ; il le défendit à diverses personnes en 1306, 1308, 1311, 1333, 1334 et 1342 ; il en permit deux en 1354 et 1386, pour cause de viol ; en 1404, on y plaida encore une cause de Duel pour crime de poison.

L’église même approuvait ces épreuves cruelles. Quelquefois des évêques y assistaient, comme on en vit au combat des ducs de Lancastre et de Brunswick. Les juges