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DIG
d’Amadey, originaire de Pologne : de gueules, l’aigle éployée diffamée d’argent.
le Courtois d’Héroudeville, en Normandie : de gueules, à la fasce ondée d’or, accompagnée de trois oies diffamées d’argent, membrées de gueules.

Dignité, subst. fém. Qualité honorable, dont celui qui en est revêtu peut prendre le titre et accompagner son nom. C’est une qualité qui relève l’état de la personne et qui a été ainsi appelée, comme pour dire qu’elle rend la personne digne de la considération publique attachée à sa place comme quand un président ou conseiller de cour souveraine ajoute à son nom la qualité de conseiller.

La Dignité des personnes est différente de leur condition qui ne concerne que l’état ; comme d’être père ou fils de famille, en tutèle, émancipé ou majeur. Toute qualité honorable ne forme pas une Dignité, il faut que ce soit un titre que la personne puisse prendre elle-même ; ainsi les qualités de riche et de savant ne sont pas des Dignités, parce qu’on ne se qualifie pas soi-même de riche ni de savant.

En France, les Dignités procèdent de trois sources différentes ; savoir, des offices qui ont quelque part dans l’exercice de la puissance publique ; des ordres qui donnent quelque titre honorable, et enfin des seigneuries. Cette troisième sorte de Dignité s’aquérait par la possession des fiefs et des justices que l’on y a attachées, ce qui est de l’invention des Francs, ou du moins des peuples du Nord, dont ils ont emprunté l’usage des fiefs.

On distingue parmi nous les Dignités ecclésiastiques des Dignités temporelles.

Les Dignités ecclésiastiques sont celles du pape, des cardinaux, des archevêques, évêques, abbés, de ceux qui ont quelque prééminence dans le chapitre, comme les doyens, prévôts, chantres, dignitaires, archidiacres, etc.

On distingue dans l’état ecclésiastique les Dignités des simples personnats et des offices.

Dignité est une place à laquelle il y avait honneur et juridiction attachés. Personnat était une place honorable sans juridiction ; l’office est une fonction qui n’a ni prééminence ni juridiction.

Les Dignités temporelles procèdent, ou de l’épée, ou de la robe, ou des fiefs ; les premières sont celles de roi,