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CHE

Il y a cependant de la différence entre le Baron et le Banneret. Des arrêts des 2 et 7 juin 1401 contiènent que messire Gui, baron de Laval, soutint à messire Raoul de Coëtquen qu’il n’était point baron, mais seulement banneret, et qu’il avait levé la bannière dont on se moquait, l’appelant Chevalier au drapeau carré.

Il y avait aussi des écuyers bannerets qui possédaient des fiefs avec le droit de bannière ; mais n’ayant pas encore reçu l’honneur de la chevalerie, ils ne pouvaient s’en attribuer le titre.

Dans les commencements, le titre de Banneret était personnel, et celui qui l’avait ne le tenait que de son épée et de sa bravoure ; mais dans la suite il devint héréditaire, passant à ceux qui possédaient la terre ou le fief d’un Banneret, bien qu’ils n’eussent pas l’âge nécessaire, et qu’ils n’eussent donné aucune preuve de leur valeur pour mériter cette qualité. Cet ordre fut changé, à cause du ban et arrière-ban, parce que, lorsqu’il était assemblé, chaque Banneret était tenu de servir son seigneur souverain ; ainsi ce devoir qui était personnel, devint purement réel, suivant le fief et la nature de son inféodation.

Il y avait des terres de haubert et de bannière, comprises sous le nom de militiæ ou de haubert ; d’autres appelées fiefs et terres baculariæ, ou de bachelerie ; d’autres enfin nommées vavassories. Le vavasseur avait des vassaux mais la seigneurie dépendait d’un autre seigneur. Le Banneret avait souvent des seigneurs bannerets, le vicomte de Thouars avait sous lui trente-deux bannières.

Le Banneret avait le privilége du cri de guerre, que l’on appèle cri d’armes, qui lui était particulier, et qui lui appartenait privativement à tous les bacheliers et à tous les écuyers, parce qu’il avait droit de conduire ses vassaux à la guerre, et d’être chef de troupes et d’un nombre considérable de gendarmes. En 1283, Philippe-le-Hardy, fit un règlement portant qu’un Chevalier qui aurait 3,000 l. de terre ou plus, ou un Banneret, pourrait avoir trois paires de robes par an, et que l’une des trois serait pour l’été.

La paye du Chevalier-Banneret était différente de celle du Chevalier-Bachelier, comme la paye de celui-ci l’était de l’écuyer. C’était à vingt-un ans, et après beaucoup d’épreuves, que l’écuyer pouvait prétendre au grade su-