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celui de la Religion, qui est de gueules, à la croix d’argent.
du Bois du Bais, en Normandie : d’or, à l’aigle au vol abaissé de sable, becquée et membrée de gueules.
Voisin de Viardière, de Quenonville, en la même province : d’azur, au vol abaissé d’argent, accompagné en chef de deux croissants d’or, et en pointe d’une croisette fleuronnée du même.

Abaissement ou Abattement, subst. m. est quelque chose d’ajouté à l’écu, pour en diminuer la valeur et la dignité, en conséquence d'une action déshonorante ou tache infamante dont est flétrie la personne qui le porte.

Les auteurs ne conviennent pas tous qu’il y ait effectivement dans le blason de véritables Abattements, cependant Leigls et Guillaume les supposant réels, en rapportent plusieurs sortes.

Les Abattements, selon le dernier de ces deux auteurs, se font ou par réversion, ou par diminution.

La réversion se fait en retournant l’écu le haut en bas, ou en enfermant dans le premier écusson un second écusson renversé.

La diminution, en dégradant une partie par l'addition d’une tache ou d'une marque de diminution, comme une barre, un point dextre, un point champagne, un point plaine, une pointe senestre, et un gousset.

Il faut ajouter qu’en ce cas, ces marques doivent être de couleur brune ou tannée ; autrement, au lieu d’être des marques de diminution, c’en serait d’honneur.

L’auteur de la dernière édition de Guillin, rejette tout-a-fait ces prétendus Abattements, comme des chimères ; il soutient qu’il n’y en a pas un seul exemple, et qu’une pareille supposition implique contradiction ; que les armes étant des marques de noblesse et d’honneur, insignia nobilitatis et honoris, on n’y saurait mêler aucune marque infamante, sans qu’elles cessent d’être des armes ; que ce seraient plutôt des témoignages toujours subsistants du déshonneur de celui qui les porterait, et que par conséquent on ne demanderait pas mieux que de supprimer. II ajoute que, comme l’honneur qu’on tient de ses ancêtres ne peut souffrir aucune diminution, il faut dire la même chose des marques qui servent à en conserver la mémoire ; qu'il les faut laisser sans altération, ou les supprimer tout-à-fait,