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badie fut battu au collège départemental, avec 102 voix, contre Panvilliers réélu par 453 voix. Il échoua encore, après la mort de ce député, en 1822, dans l’arrondissement de Parthenay, contre Gilbert des Voisins qui fut élu par 217 voix. Ce ne fut qu’en 1824, sous l’administration préfectorale du marquis de Rousses (que l’opposition accusa vivement de pression électorale) que d’Abbadie parvint à se faire élire, au collège du département, au troisième tour, par 84 voix sur 193 inscrits et 142 votants. Son concurrent libéral était Morisset, ancien député. Il alla siéger à droite, mais un monta jamais à la tribune. Le renouvellement électoral de 1827 ne fut pas favorable à d’Abbadie ; il échoua à Parthenay. Enfin, candidat du gouvernement du roi, aux élections du 25 juin 1830, il n’obtint que 131 voix à Bressuire, malgré la circulaire préfectorale qui disait : « Je compte sur messieurs les maires, soutiens naturels de l’administration dont ils font partie. » Agier, député sortant de Parthenay, fut élu par 225 voix.

Après la Révolution de juillet, d’Abbadie quitta la politique : en 1832, il se mêla au mouvement provoque dans le pays par la tentative de la duchesse de Berry. Le gouvernement n’exerça aucune poursuite contre lui, et il termina sa carrière dans la retraite, fidèle aux opinions légitimistes de toute sa vie.

ABBADIE DE BARRAU (Bernard-Gabriel-Xavier d’) comte de Carrion de Calatrava, abbé laïque de Bastavès, seigneur de Capdevielle de bugnein, de las de Maslacq, de Castex, représentant à l’Assemblée nationale de 1871, né à Dax (Landes), le 12 mars 1820, dut aux améliorations notables qu’il réalisa dans son domaine de Castex le titre de vice-président de la Société d’agriculture du Gers et une situation prépondérante dans le pays. Aux élections de l’Assemblée nationale (8 février 1871), il fut porté sur la liste conservatrice, qui passa tout entière, et élu par 59, 004 voix. Il siégea à l’Extrême-Droite où il se distingua surtout parmi les catholiques militants. Dans la séance du 24 juillet 1871, il se trouva l’un des quatre rapporteurs des pétitions de l’épiscopat français, qui demandaient à l’Assemblée que la France apportât un prompt remède à la situation du Pape, dépossédé de Rome par Victor-Emmanuel ; les rapporteurs concluaient à une démarche auprès du roi d’Italie. La demande fut renvoyée au ministre des Affaires étrangères. Le 30 juillet 1872, M. d’Abbadie de Barrau intervint dans la discussion d’un nouvel impôt sur les boissons, pour réclamer en faveur des bouilleurs de cru et des eaux-de-vie d’Armagnac. Le 17 février 1875, il interpella M. de Cissey, ministre de la Guerre, sur les modifications introduites dans le programme d’admission à l’École de Saint-Cyr. M. de Cissey, qui était le beau-frère de A. de Barrau, rappela, dans sa réponse, que le fils du réclamant venait précisément d’échouer aux derniers examens d’entrée.

M. d’Ahbadie de Barrau fut un des 94 députés signataires de la proposition tendant à rapporter les lois d’exil contre les Bourbons. Il suivit la majorité de droite dans ses luttes contre la politique de Thiers, et vota notamment :

Le 1er mars 1871, pour les préliminaires de paix, adopté ;

Le 10 mars, contre le retour à Paris, rejeté ;

Le 10 août, pour la loi organique départementale, adopté ;

Le 22 juin 1872, pour l’amendement Target tendant à introduire le remplacement dans la nouvelle loi sur le recrutement militaire, rejeté ;

Après le 24 mai 1873, M. d’Abbadie de Barrau se rangea avec ses amis de l’Extrême-Droite parmi les adversaires des orléanistes, et rut des 381 dont le vote hostile détermina la chute du cabinet de Broglie, le 16 mai 1874. Il vota, de plus : en faveur de l’établissement des aumôniers militaires ; pour la stricte observation du dimanche ; contre les propositions Périer cet Malleville sur l’organisation des pouvoirs public, et généralement contre tous les projets tendant à cette organisation, sauf pour l’article additionnel portant que des prières publiques seraient dites chaque année le dimanche qui suivrait la rentrée des Chambres.

Après la séparation de l’Assemblée nationale, il se présenta comme candidat légitimiste aux élections sénatoriales dans le Gers, mais il ne fut pas élu, et rentra dans la vie privée.

ABBAL (Pierre-Basile-Joseph), représentant du peuple à l’Assemblée constituante de 1848, né à Mélagues (Aveyron), le 2 mars 1799, fils d’un laboureur, entra dans les ordres et débuta comme curé d’une des plus petites paroisses de son département, celle de Gissac. Dans cette situation modeste, qu’il occupa pendant cinq ans, M. Abbal se signala par ses œuvres de propagande religieuse : fondation d’une école catholique dans le presbytère ; allocation d’un traitement annuel à un instituteur et à une institutrice ; création d’une lingerie et d’une literie, ainsi que d’une bibliothèque paroissiale (1832). D’abord grand vicaire de M. de Nérac, évêque de Tarbes, puis vicaire général de l’évêque de Rodez, M. Abbal, après la Révolution de 1848, se trouvait tout désigné pour prendre place, en qualité de représentant du clergé, sur la liste des candidats conservateurs à la Constituante ; il fut élu, le troisième sur dix, par 55,466 voix sur 105,448 inscrits et 90,119 votants. À l’Assemblée, il ne prit que rarement la parole. Le 3 octobre 1843 (discussion du projet de décret relatif à l’enseignement agricole), il présenta, cet amendement : « Dans toute commune où sera formé un établissement agricole, les ministres des Cultes reconnus par la loi sont autorisés à faire aux élèves de leur religion, le jeudi de chaque semaine, une conférence d’une heure, dans une des salles de l’école. » L’amendement fut rejeté sans discussion à mains levées. Le 4 octobre (débat sur la Constitution), il proposa, sans succès, d’ajouter à l’article 36, ainsi conçu : « Chaque représentant du peuple reçoit une indemnité à laquelle il ne peut renoncer », ces mots, « et qui ne pourra s’élever au-dessus de 450 francs par mois » Enfin, le 27 octobre, dans le projet de décret relatif à l’élection du président de la République, il tenta d’introduire la disposition suivante : « Les citoyens votent au chef-lieu de la commune si la population est de mille âmes. Si la population est inférieure à ce chiffre, le vote aura lien au chef-lieu de la commune la moins éloignée. » L’Assemblée décida, au contraire, que le vote aurait lieu au chef-lieu de canton.

M. Abbal prit soin de faire constater, jar une lettre rectificative au Moniteur, son abstention dans le scrutin sur la loi de bannissement de la famille d’Orléans (26 mai 1848) ; au reste, il vota presque constamment avec la droite :

Le 5 juillet 1848, pour l’amendement Bonjean, destiné à marquer l’improbation de l’Assemblée à l’égard des circulaires de Carnot, ministre de l’Instruction publique, aux instituteurs primaires, adopté ;

Le 27 septembre, contre l’amendement Duver-