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DICTIONNAIRE DES PARLEMENTAIRES

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ABANCOURT (Charles-Xavier-Joseph de Franqueville d’), dernier ministre de la Guerre de Louis XVI, né à Douai, le 4 juillet 1758, tué à Versailles, le 9 septembre 1792, était fils de Jacques-Joseph de Franqueville d’Abancourt, chevalier, conseiller du roi au parlement de Flandre, et de dame Marie-Charlotte-Eulalie de Pollinchove, dont la sœur avait épousé M. de Calonne, Volontaire à quinze dans dans les mousquetaires de la garde du roi, puis sous-lieutenant en 1777 à la suite du régiment Maistre de camp général de la cavalerie, lieutenant en second eu 1779, capitaine en second (1784), et capitaine en premier le 1er mai 1788, lieutenant-colonel en 1762, au 5e régiment de chasseurs à cheval, il fat, grâce à l’influence de Calonne et à ln protection des royalistes constitutionnels, nommé adjudant-général, puis ministre de la Guerre, après le renvoi du ministère girondin et la démission du ministère feuillant qui l’avait remplacé. D’Abancourt entra au ministère le 23 juillet 1792, le lendemain même du jour où avait été rendu le décret de la Patrie en danger.

À la publication du manifeste de Brunswick, d’Abancourt s’efforça vainement de rassurer l’Assemblée sur la situation militaire entre l’Escant et la Sambre, sur l’organisation des bataillons de volontaires, et sur la formation du camp de Soissons. Trois commissaires enquêteurs, Lacombe-Saint-Michel, Gasparin et Carnot l’aîné, furent délégués pour connaître la vérité, et rendirent compte de leur mission dans la séance du 6 août, en constatant que l’alimentation et l’habillement des soldats étaient également défectueux.

Le 9 août, Lacroix montait à la tribune pour dénoncer les agissements du ministre, relativement à la formation du camp de Soissons.

Les dispositions défiantes de l’Assemblée à l’égard du ministre de la Guerre s’exaspérèrent encore par suite des mesures prises par lui, quelques jours avant le 10 Août. Un décret du roi ordonnant l’envoi à la frontière de deux bataillons de gardes suisses resta inexécuté : on soupçonna le ministre de préméditer une évasion du roi du côté de la Normandie, dont les autorités semblaient dévouées aux constitutionnels, et la mise en accusation fut formellement réclamée une première fois, par Guadet ; l’Assemblée ne passa à l’ordre du jour qu’après avoir déclaré qu’aucun motif ne peut autoriser un ministre à retarder l’exécution d’un décret, et après avoir renvoyé au comité diplomatique l’examen de la conduite du ministre.

Après la journée du 10 Août, d’Abancourt qui avait pris aux Tuileries la direction de la résistance, fut, sur La proposition de Thuriot (de la Marne), décrété d’accusation. Arrêté immédiatement, il fut écroué d’abord à la Force et conduit ensuite à la prison d’Orléans, pour y être jugé par la haute Cour nationale « comme prévenu de crime contre la Constitution et d’avoir attenté contre la sûreté de État ». D’Abancourt fut arraché de la prison le 4 septembre, en même temps que cinquante-deux autres prisonniers, pour être transféré à Versailles, Les fers aux pieds et les menottes aux mains, sous la garde de deux ou trois mille volontaires parisiens. À leur arrivée dans cette ville, le 9 septembre, au moment de franchir la grille de l’Orangerie, 44 d’entre eux furent massacrés par le peuple, sans que l’escorte pût ou voulût les défendre. D’Abancourt fut du nombre des victimes. La liste des prisonniers traîtres à leur patrie, conspirateurs, détenus dans les prisons d’Orléans, et jugés en dernier ressort par le peuple souverain à Versailles, liste qui fut criée le soir même dans Paris, porte cette laconique mention : Dabancourt non interrogé.

ABANCOURT (baron de), voyez Harmand.

ABBADIE (Laurent d’), député sous la Restaaration, né à Pau (Basses-Pyrénées), le 28 octobre 1776, mort à Ithorots-Olhaiby, le 2 août 1851, était, d’après la copie de son acte de naissance, fils de « messire Jean d’Abbadie, conseiller du roi en tous ses conseils, et son président à mortier au parlement de Navarre, conseiller honoraire à celui de Paris, seigneur de Bisanos en Béarn, baron de Saint-Loup en Poitou, etc., et de dame Marie de Lafaurie de Mon badon. Après avoir pris part aux guerres des Vendée, il s’établit dans son château de Saint-Loup (Deux-Sèvres). La Restauration le nomma successivement conseiller général, puis président du collège électoral de son département. En 1816, il affronta la lutte électorale, dans l’arrondissement de Parthenay, et échoua, avec 87 voix, contre le constitutionnel Jard-Panvilliers, qui en obtint 47. Une nouvelle loi électorale étant intervenue, il fallut procéder, l’année suivante, à de nouvelles élections, les Deux-Sèvres faisant partie de la première des cinq séries de départements appelés à voter. D’Ab-