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ses prouesses cynégétiques presque rien ne nous est parvenu ’ ; mais ce sont elles sans doute qu’on doit reconnaître dans les médaillons de l’arc de Constantin -.

Sous Dioclétien, les équipages de chasse impériaux furent placés dans les attributions du romes sao’ai’iim largitioiium, qui eut sous ses ordres des pi’ocurateiws pour les différents districts de chasse (cynegia)^.

L’exemple donné par les empereurs acheva de mettre la chasse à la mode dans la société romaine. Il est toujours difficile de dire si les i’eiirito ?-es, que des inscriptions mentionnent, sont des amateurs civils ou des militaires (comme ceux qui furent mis par Dioclétien à la disposition des procurateurs des chasses impériales), des professionnels ou des combattants de l’arène*. Mais les épitaphes qui rappellent lesexploits cynégétiques ne sont pas rares ° ; on sait que les femmes mêmes se livraient à ce sport", et Martial reproche à un ami de mettre trop de fougue à poursuivre à cheval jusqu’aux humbles lièvres ’. Comme le montrent tant de sarcophages à sujets de chasse, on ne chassait plus guère qu’à courre, en nombreuse compagnie, suivi de meutes de chiens, avec des esclaves pour piqueurs et pour rabatteurs’ ; c’est déjà la chasse du type médiéval qui commence. Comme de nos jours, on chassait surtout à l’automne — une sorte d’ouverture de la chasse avait lieu le 15 août’ — et dans l’hiver ’", à partir de l’aurore", parfois la nuit’-. Tout un droit de chasse s’était constitué peu à peu ; ainsi, il était défendu de chasser dans les cultures et dans un certain rayon autour des villes" ; la bête blessée appartient à celui qui la blesse tant qu’il la poursuit ; s’il abandonne la poursuite, au propriétaire du domaine où elle vient s’abattre" ; tout animal sorti d’une chasse gardée [sepl/i venationis), et dont on pouvait prouver la prove- nance, appartenait au propriétaire de cette chasse ; déjà la loi des Douze Tables avait décidé que le chasseur devrait des dommages- intérêts pour les dégâts causés ’° et elleavait été complétée par des lois permettant à la partie

ï Sur la chasse au lion d’Haiirien el sou épigrammc à Thespies {/tiscr. Gr. IX, l8iS ; cf. Oj :. l’ap. Vlll, n. 1086) voir M. Biebor, Jlotm. MUth. l’Jli, p. 214, et fiofTa, iOid. p. 97. — s Les niédaiilous représenlenl : 1" chasse au sanglier ; i" sacrifice à ApoltoD ; 3" (iu de chasse au lion (noire fig. 7356} ; to oITi-aiide de la peau du lion à Hercule ; 5*’ départ pour la chasse : 6’ con- sécration du gibier à Silvain ; 7" chasse à l’ours : 8» sacrifice à Arlémis. Cet ordre est celui où ils sout reproduits dans S. Reinach. Uép. de lieliefs, 1, p. iàO-i. — 3 Kotilia Oignitatum, éd. Sccck. On institua aussi des oiseleurs chargés dp pourvoir la table impéria e, Pacalus, Paneg. T/itod. 14. — 4 Les venalores de C. i. I. VI, 130, el Eph. ep. IV, ISsl, sont des militaires (cf. p. 700) ; les venatores de C. i. l. VI, 130, les piqueurs d’un grand équi- page de chasse. Dans C. i. l. 1, 49 ; XII. 74 : .IV, 86, les venatores auiquels s’adresse Martial doivent être des particuliers. A ces exceptions près, il s’agit des venatores de l’arène. 11 a peut-être existé une confrérie de Venatores Dianae ; cf. VVissowa, Jtetigion der /toemer, p. 20i. — ’■* Aux épitaphes déjà citées : C. i. l. II, 2660 (voir p. 69ii, n. 5), et XIII, 5708 (voir p. 096, n. 4), ajoutez celle de O. Marius Opl :itus par Paulin de .Noie et celle du venalor Juvenatis dans Vappendix Cynerjetieorum ; cf. Curaont, Inscr. du Pont, u. 16, et Aii(/i. lat. 353-4, 384 (Uiese). l’our les épitaphes de chiens de «basse voir p. 688, not. 1-3. — c Juvénal parle de Maevia, Sat. I, 22. Déjà Varron avait écrit dans sa Méléayride : si non malit yir] veraciarn uxorem habere Atalanlam. Sénèque pense dans son Hippolyte à une Phèdre chas- seresse el Cliorictus donne Daphné comme compagne de chasse au héros. — 7 Mari. XII, 14. 11 mentionne l’emploi de chevaux de main, I, 50 ; XIV, 81. On voit un licvie chasse à courre sur le sarcophage de Pbilippeville, S. Keinacb, Bép. Beliefs, II, p. 3. Luxorius raille un podagre qui veut encore chasser à courre, Anthol. lat. 307 (Riese). — S Voir les tableaux déjà cités de Sénèque, de Pbiloslratc el de Chorieius. Virgile avait encore loué la chasse des gens simples, à deux, Ecl. III. "5, el Arrien assure {Cijn. XXl que les vcrilables amateurs de chasse vont à pied, sauf celui qui accompagne les chiens : les piétons font la battue sous la direction de l’un d entre eux. — !* Aux ides du mois d’août chasseurs et chiens allaient à la fcte de Diana Nemorensis, où les chiens qui avaient bien mérité étaient couronnés devant l’autel, Oral. 484 ; Slal. .Si7f. 111, p. 17. On chasse le sanglier en automne, Hor. Epod. Il, -2’J ; l.iv. V, 6.

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lésée de poursuivre devant les triblinaux, sans toutefois pouvoir revendiquer le gibier pris ou tué dans sa pro- priété. Le port de toute arme était autorisé et la chasse de tout gibier, sauf le lion, qui, jusqu’à Ilonorius, fut réservé à l’empereur".

Ainsi s’élaborait peu à peu le Corpus Jiiris venatorio- /o)’esUilis que nous avons hérité du moyen âge".

La CI1A5SE dans l’art ANTIQUE. — Le thème de la chasse, toujours si plein de vie et de mouvement, a fourni à l’art grec, dès l’époque égéenne, quelques-uns de ses ciiefs-d’œuvre. Il suffit de rappeler la chasse au lion du poignard de Mycènes et la capture des taureaux du gobe- let de Vapliio ’"*. Certaines descriptions homériques sug- gèrent quele poète avaitprésentesà l’esprit des figurations (le ce genre". Des scènes de chasse ornent le bouclier d’Achille’-", dans V Iliade, et le bouclier d’IIèraklès -’ dans un poème attribué à Hésiode, qui n’a guère pu être composé avant le viii’ siècle. Aussi a-t-on eu raison de rapprocher de la poursuite du lièvre qui y est décrite un des pinakés à reliefs estampés de Tanagra qui offrent la même scène ^-. Dans la céramique corinthienne et iono- attique du vu" siècle se rencontrent les sujets empruntés à ce sport si populaire, sujet qu’on ne cessera plus d’imiter en Grèce : le départ pour la chasse, le chien tenu en laisse dans la droite du chasseur, ses javelots sur l’épaule gauche -^ ; le chasseur embusqué derrière le filet, s’apprêlanl à assommer de son bâton noueux le lièvre que ses chiens y poussent ’^'^ ; le retour de lâchasse, le chasseur tirantd’une main son chien, portantde l’autre sur l’épaule une branche où pendent deux levrauts -°. La chasse au cerf a été aussi figurée sur les vases dès le vr siècle, et parfois avec des cavaliers, mais plus rare- ment -". La chasse au sanglier est, au contraire, un des mo- tifs les plus goûtés des céramistes, du vu" au iv" siècle. Sou- vent les légendes attestent qu’on a voulu représenter la chasse de Calydon ; toutefois, si même l’on admet que les plus anciennes figurations, comme celles du vase Fran-

i :f. Arr. Cijn. XIV. — 10 Hor. Carm. I, 1, 25 ; sub Jove frii/i’lo ; Virg. Georg. 1, 307 ; cum nix alla est ; Nemes. 321 : Aiemis sub tempus aquosne. Cf. 0pp. I, 455. La cliaâse aux oiseaux était ouverle depuis octobre jusqu’en mars, Pallad. Xlll, 0 ; Anthol. lat. 176. — 1" Sen. Hipp. I, 1, 4l- :t. — 12 II est vrai que c’est seulement en pays grec qu’on cnlond parler de cerf (Xen. Cyn. IX, 18), de lièvre (Xen. Mem. 111, 11) ou de sanglier (Liv. XXV, 9) chassés de nuit. — "Xen. Cyn. V, 34 ; XII, 7 ; Arr. Cyn. XXII. Le propriétaire d’un domaine affermé n’avait pas de droit sur Vaucupiorum et venatwnnm reditum, iJirj. VII, I, 9, 5 ; XLI, I, 3, 1. — H ûj,. XLI, II. Cf. Ortolan, Institutes de Justinien, II, p. 261. — lâTable Vlll, 1, Biuns. Cf. Viç/. IX, 1, I, l ; la lex Aquilia, la 1er Julia de vi pubtica, Vinjuriarum actio, Vactio fnrti. Voir Ortolan, op. cit. II, p. 360 sq. — J"> Sur la chasse au lion, prérogative impériale, voir p. 689, n. l ; il parait en avoir été de même de la chasse aux éléphaiils on Libye, Aeliaii. .at. an. X, 1 ; Them. Or., 140 a. — " Tel est le tilre du recueil des coulumiers de la chasse paru à léna en 1675. Je n’ai pas vu la diss. de B. von Kayser, Jaijd und Jaqdrecitt in Hom (Tubingen, 1895), et il n’y a pas grand’chosc à glaner dans E. JuUien, La Chasse, son histoire et sa législation (Paris, Didier, s. d.). — ’8 Voir i’errol-Chipiez, Uist. de l’art, VI, pi. xv et xviii. Ajoutez les pièces citées, p. 086, 11. 29. — 19 Pour la chasse au lion voir les références données p. 688, n. 26. Pour la capture des taureaux. //. Xlll, 570 ; XX, 403. — 20 //. XVllI, 574-80 : lions alla(|uant des taureaux. — 21 Seul. Herc, 302.0. — 22 Loeschcke, Arch. Zeit. 188), pi. IV. — 23 Le plus ancien monument de celte série est sans doute c pina-t corinthien signé par Timonidas, Ant. Deukin. arch. Inst. pi. viu, n.ll3 ; Collignon, Mon. grecs, XI, p. 30. — 24 Lécytlie proto-corinthien du Brilish Muséum, C. Smith, Journ. Hetl. Htud. XI, pi. n ; coupe d’Oikophélès, IJurlinglon Club, 1889, pi. x. (ici le chasseur qui surveille le lilel lient un javelot, un autre, qui poursuit, la massue) ; coupe à fond blanc du Brit. Mus. Arch. Zeit. 1881, pi. v. — 2r. Voir notamment la coupe de Tléson (Klein, Meistersiyn. p. 75, n. 36 ; Cutai. Vases Brit. Mus. 407 Bi : les deux lièvres sont pendus à un bout, l’aulre est dans la main du chasseur ; une olpé du British Muséum Cal. 11. M. 418 B ; Fossey, /(. arch. 1S91, H, p. 367) : un lièvre à une extrémité de la branche, un renard à l’aulre ; sur le vase Cliigi Irois lièvres à un bout (Perrol, IX, p. 530). — 26 Cerf poursuivi à pied, l’errol, IX, p. 035 ; à cheval, i4i(<. p. H19 (daims, hydrie du Caere) : S. Reinach, flvp. Vases, H, p. 51 et 273.

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