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au repoussé (cf. lig. 481-4) ’ ; sur le reste de la gaine, un ou plusieurs médaillons peuvent, être encastrés -. Mais la seule pièce dont la décoration soit assez riche pour pouvoir rivaliser avec celle de l’épée de Tibère — et elle la rappelle trop pour n’en être pas contemporaine — est une trou- vaille récente faite à Strasbourg (lig. l-llo ;. Sur ce fourreau en bronze doré, uu voit, à la partie supérieure, qui est rectangulaire, un foudre ailé, à la partie inférieure, qui est triangulaire, une colonne à chapiteau à volutes, de type orientai, sup- portant deux griifons ailés ; de part et d’autre de la colonne, on rencontre en des- cendant une paire d’ailes, une paire de dau- phins, et une paire de peltes ; la colonne repose sur une pièce qui figure un aigle tenant un serpent dans son bec ; en haut et en bas de la partie rectangulaire, deux cercles métalliques viennent assurer son adhérence ; celui du bas est orné d’un lau- F.f... 7iis. — ^’"' celui du haut porte l’inscription du Hourrcau de fabricant : (J. .Yonieniis Pude{n]s ad ara m] /{ectl}’. A. Reiu :ii.

VALETUDlX.MUr.M. — Infirmerie, hopilal. Quoi qu’on en ait dit ’, il ne semble pas certain que l’anti- quité grecque ait connu des hôpitaux, soit publics, soit privés. Les textes que l’on a mis en avant [medicis, III, p. 16831 prouvent seulement que les médecins des villes ou les médecins particuliers tenaient des cabinets de consultation, auxquels quelques lits pouvaient être annexés pour les cas les plus graves. Kiches et pauvres étaient, suivant toute probabilité, soignés à domicile. Le silence relatif des auteurs et le silence absolu des inscriptions semblent bien prouver que de véritables hôpitaux n’ont jamais existé.

On peut en dire autant de la période romaine. Là encore nous ne trouvons d’allusion, du moins pour l’époque républicaine, qu’à des oflicines privées, diri- gées surtout par des médecins gr-ecs [medicus]. 11 faut attendre l’époque chrétienne pour voir naître des hôpi- taux en Italie. Le premier qui ait été fondé est celui qu’une noble dame du nom de Fabiola installa dans une maison de campagne qui lui appartenait, en 380-. Il ne pouvait pas en être de même dans les grands domaines et dans les maisons où l’on entretenait un nombre d’esclaves considérable, tout particulièrement dans la maison impériale ; là il fallait bien aménager des infir- meries ^ Des esclaves v étaient attachés comme infir-

  • Voir les six pièces de Viudouissa (musée d’Aarau) doiil le musée de Sainl-

Germain possède des moulages : iahn. Mitt.d. anlû/. Ges. tn Zurich, XI V, ISOi. pi. i. S.Rcntacti, iiépiirtoirt du reliefs, 111. p. .5^5, dit a torU|ue ces pièces sont conservr’es à Zurich. Sur la même partied’uD fourreau de poignard de fer trouvé dans la Tamise, on loil Komulus el Kèraus allaités par la louve (au Britisli Muséum, n« iTSiTl. Ou retrouve celte partie ornée sur un fourreau d épo’jue fi’au<[uc : Schumaclier. Germa- neifDarsUUunijen, n* 47, — 2 Voir les trois médaillons représentant Silène- la Gorgone et un griffon, sur le fourreau d’Annaeus Davennsdont le détail est figuré par Liudenscbmit, AU. I, x, pi. 7. 4 ; fourreau semblable dans une scène de l.^rc de Constantin. Strong, Boman Scu :pt. pi. 48, el sur une stèle du musée de Bonn, n» 43i0. Cf. d’autres fourreaui ornés aui (ig. H’Ji, 585. — 3 La lig. 7i43 d’après une photographie Telle est , du moins, l’inlerprélal ion du D’ Forrer, conser- vateur du musée arcliéologique de Strasbourg, où -a pièce est exposée. Ara dési- gnerait selon lui uo grand aulel. dont on sait par ailleurs qu’il formait le cintre religieux de la ville des Ar.jentorate’-ses, comme a Cologne el à Lyon. Le fourreau est long de 0,51, large de 0,1)8. Une belle pièce de même forme du musée de Wiesbaden, en bronze argenté, avec riche décoration végétale au repoussé, est reproduite par Liiidenscbmil, Alt. I. ■, pi. , 1. Sur les fourreaux de Strasbourg

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miers et même comme directeurs (« raleludinario* , ad valetudinarium’, supra va/etiidinarium ").

Ce que nous connaissons le mieux ce sont les hôpi- taux militaires". Hygin nous apprend que pour un camp de trois légionson établissait un valetudinarium, et plu- sieurs pour un camp de cinq ou six". Quand il n’y eut plus qu’un camp par légion, chacune avait le sien^ Le service médical y était confié à un des médecins de la légion. Quant à la partie administrative, elle était confiée à des officiers hors cadre, qu’on trouve mentionnés sous le nom d’opliones valetudinarii’". Le soin des malades incombait à des infirmiers", que les inscriptions dési- gnent sous le nom de capsarii, les cupsae étant les caisses où se conservaient les médicaments, les panse- ments, les instruments [Capsa].

Hygin place les hôpitaux, dans un camp, à droite et à gauche du praeiorium, le long de la via sagularis ^-. Dans les quelques camps permanents de l’époque impé- riale que l’on a fouillés, ilestdifficile dedétermineràquel édifice il convient de donner le nom d’hôpital ; les iden- tifications de celte sorte qui ont été faites ne semblent pas certaines ". R. Cacnal.

VALKTDDO. — Nous avons dit dans l’article salis, p. 1058, I, comment l’introduction en Italie du culte grec d’Asclépios et d’ilygieia amena l’identification, chez les Romains, de cette dernière divinité, tanlôtavec Salas, tantôt avec Valeludo, personnifications latines de la santé’. Il nous suffira de remarquer ici que Valeludo correspond mieux que Salas à celte notion, mais que, dans la pratique du langage, les deux se complétaient quelquefois et se substituaient l’une à l’autre. Dans une prière à Mars, que Caton l’Ancien nous a conservée, le laboureur demande bonam salutem valetudinemr/ue -. A la mêtne époque, sur la proposition du censeur Post- umus, eut lieu une consultation des Livres Sibyllins, pro valetudine collegae. Une épidémie ayant frappé divers personnages de marque, le grand pontife en demanda la cause aux mêmes recueils sacrés, tandis que le consul vouait des dons à Apollon, à Esculape et à Salus, et que les Decemviri sacris faclundis ordon- naient une supplicalio de deux jours, va/eludinis causa, à laquelle prireni part tous les Romains âgés de plus de douze ans, la tête couronnée de Heurs et tenant une branche de laurier à la main ^

Le plus ancien témoignage historique, d’où l’on peut induire un culte de Valeludo à Rome, est celui de Pline’, racontant qu’en Fan 219 av. J.-C. s’établit à Rome, in coinpilo Acilio, le premier médecin grec et qu’il obtint, avec le droit de cité, une boutique payée

et de Londres ^oir ma note liev. tirch. 1 !II4, 1, où ils sont reproduits avec celui de Faou. Je i-appelte <|u’il faut compléter l’article oi.adics, pour la partie arclia’ique, par les publications de Naue, /Jie rorrômisc/ien Hchwerter (Munich. Iii03) el de R. Forrer, Ote Schwerter und Oolche und ilire l-’ormentwickelimg {Ltiçzig, 19U5). VALI- :illUI.’AKI[JM. — I Vercoutro, Rev. arch. 1880. I, p. 99, 231, SU’.I, 31K.

— 2 Hicron. h’pist. III, 10.— 3 Cal. De re rutt. H. î ; Colum. De re rusl. .VI, I ; Xlll, 3 ; Sen. De ira, l, K., 4 ; fjtiaetl. nat. praef. — »C. i. (. VI, 8639. — s ibid. 9084, 9085. — 3 Ibid. 3.1 917. — 1 Oifi. L, 6, 7 ; Veget. 11, 10 ; Hygin. De munit, caslror. 4. — » lbid.% 4 et 3ï. — 3 C. i. l. IX, 1617 ; VIII, 2553, Ï563. - fO Jbid.

— Il Dig. L, 6, 7 ; C. i. l. VIII, 2533. — ’2 Cf. lédition de M von Domaszewski, p. 47 et pi. lit. — *-^ Voir, par exemple, iovaesium (Uonner Jahrb. CXI-CXll}, p. ISO sq. ; Lehner, t’e(era (i’/irf. CXXlli, p. 331.

VALE’Il’DO.— I V. l’article II KMiiA. 111, I, p. 331. et Wissowanp. Rosclier, Ausf. Lexikon,’,i. p. iO"". — 2Cal. de rerust. 141 ; l’est, p. 234 : et pour l’introduction à RoraeducuIlcd’Esculape.Til. Liv. X, 47, 7. CL Marquardtet Monimsen,//(inrfi»i(c/i,V, p. 376 sq. — 3T. Liv. XL, 3". La cérémonie est en l’honneur d Apollon, dKsculape etde Salus : valetudiniê causa, expression rituelle qui explique pour sapait commi-nt la notion de r(iWi"’o passa à la personnalité divine — ’• l’Iin. Htsl. .at. XXIX, 12.

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