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belures ’ ; un- ou deux ’ crochets latéraux sont détachés sur la pointe elle-même ; un’ ou deux crochets laté- raux sont détachés sous la pointe à sa jonction avec la hampe (fig. 7333)^ ; à cet endroit, ou plus bas, se trouve un cran d’arrêt (morae, TtpoSoXoiî) " ; ce cran peut être une simple barre droite (fîg. -i814)’, un crois- sant aux pointes dirigées en l’air’ ou en bas" (fA’«/(’A-"’,xvi.joovTa ;"), enfin une boule [orbis)’-. On se servait aussi de javelots à deux pointes conjuguées qui pouvaient ressembler à des fourches [firca, fiscina]’^ ; ou de javelots à trois pointes qui rentraient dans la catégorie des tridents [tridexSj employés dans la chasse au lièvre et au sanglier" ; de tout un assorti- ment de harpons et de crocs [uarpé’^J. Pour recevoir une grosse bête de pied ferme on se servait de fortes piques [contis, sarissa], sou- vent munies de talons" ; des chasseurs por- tent parfois en même temps une grande lance
- ’—^ii. ^^ deux javelots (fig. 7334) ; le plus souvent
veiot ils n’ont qu’une paire de javelots" ; parfois un
barbelé. , i ■ i • , . • ,n
ecuyer en tientjusqua cinq". De loin, et surtout contre les oiseaux, en dehors de l’arc, de l’arbalète-" [arcurallista, arcis, sagitta] et de la fronde îfinda, glans] ’^', on avait encore recours à un instrument spécial, harundo ’^ ou XaOpoêoÀo,- lîova. ; ^% tuyau de roseau ou de bois léger, dans lequel le souflle humain (ou un soufflet à main) faisait partir de petites balles d’argile ou de plomb ; cette sarbacane était sur- tout employée par les oiseleurs, dont nous passerons en revue les engins spéciaux en parlant de la chasse aux oiseaux.
’ Ccsl pcutélie r«7.i"ii -jir’<"/.i’ d’Oppicn, Cyn. I. 131. On la ïoil iiotamnieat sur la sedia Corsini ; S. Reinacb, /lép. Heliefs, Ul, p. iU. — 1 Voir à l’art. TEBUTUM. — SVasesrepr. dans Antitjuiiès du Bosphore cimmérien, pi. 39-li : la pointe prend 1 aspect d’une (leur de lys, Annal, d. Ist.Iiom, 185C, pi. xi. —i Sarco- phage, Clarac-Reiiiacb, pi. 91. — 5 l,a fig. 7333 est empruntée à la statue de Méléagie du Musée de Berlin, .Von. d. ht. 18«. pi. 58 ; Clarac Reinacli, p. 484. Cf. l’HippoWte du sarcophage d’Agrigente, Arch. Zeit. 1879, pi. v, et Mon. d. ht. 1,S57, pi. Ml. — 6 Sur les morae, Cratl. Cyn. 109, et Sil. liai. 1, 513. Des «soÇoyai vient î :;<>eôÂto- , excipiabulum, venabutum. — ’ï Dans la main d’Endyuiion, Museo Cnpilol. IV. 53 ; d’Artérais, Élite céramogr. Ul, pi. i.m ; de chasseurs de ccrrs sur un relief hellénistique, S. Reinach, Rrp. Jteliefs, III, p. 185, et sur des bols du «style de Casier », Haverfield, Victoria history of Northampton, p. 190, fig. 18 ; of Shropshire, p. 208, fig. 3. — s Mé’éagre Borghèse, S. Hci- nach. Rép. Stat. Il, 555, I : candélabres avec attributs d’Artémis, Baumeisler, Denkmiller, I, i97, fig. 313 (= Helbig-Reisch, Fûhrer 35C) : suspendu à un arbre avec attributs d’Artémis, Boelticher, Baumkultus, fig. 9. —9 Dans la main d’Athéna, l.aborde. Vases coll. Lemberg, U, 1* ; de Méléagre, Braun, Ant. .Varm. 11. pi. VI a. — ’0 Gratl. Cyn. lOS. — f Xco. Cyn. X, 3 cl 10 ; Poil. V, 4-, î !. Xénoplion, Cyn. X, 3, parle des x*«So^t£ ; des -foSô’Ata. — 12 Gratt. Cyn. 112 lorbis hérissé de pointes), l’eul-étrc les trretes aclydes de Virg. Aen. VU, 730, sont-ils des javelols à boule ; peut-être faut-il comprendre ainsi le fotiSu>T>. ; $o->^z- To ; ’i ;5ii ;o ;avec lequel un chasseur se vante d’avoir tué un cerf, Antli. Pal. VI, 111. — 1^ On voit des fourches ou lances à deux pointes entre les mains de Castor sur une coupe de Corneto (S. Reinach, Ittp. Vases, 1, p. 230), de Méléagre et de Mopios sur la kïlix de Glaukylcs (Kleio, Meistersign. p. 17), du Bellérophon d'un^> kylix archaïi|ue de Camiros (Arch. Zeit. 1866, p. 296) et des chasseurs de deux amphores de Berlin (Furlwaengler, Cat. 1705, 1706). Comme arme, on rcnconlrc des javelots à deux pointes en Crète (Eians, Cretan pietographs, p. 136), au Caucase ’^De Morgan, /tecfierches, 11, p. 80). en Lycaonie (i’errot-Chipiez, /iist. de l’art, l’, p. 71l,lig. 339), à Daphnis dans le Delta iPelrie, Tanis, pi, m, p. 21) ; sur un vase grec (Slackelberg, I/ie Graeler der Hellenen, pi. xxxviii). C’est la lance S :x^«o ; ou ^i ;co(rEo-^>i avec laquelle Achille aurait tué Memnon (Schol. Pind. .Vcm. VU, 85). Peut-être les Romains l’appelaicnt-ils furca iGratt. Cyn. 111 ; T.Liv.XXVllI,3), oafuscina. Pour l’eçuuscunt/’iiscmisd’Eulbïliratès, Plin.XXXlV, 66. Rabatteur armé d’une fourche, mosaïque d’el-Djem, Gauckler, Inv. des mos. de f Afrique, II, u. 61. — fi Oppian. Cyn. 1. 154 : >.a-«,=o,o-, tj a,.a-,. En Egypte on l’emploie contre les serpents ou les crocodiles. Le trident pour recevoir le san- glier, voir J/on. ef. /sri/. 1848, pi. MX : Gerhard, £’/r. Vasenb. f. : Klein, J/eis- tersi’jn.p. 77, fr : Stepbani, Comptes rendus 1866, p. 92. Aux monumenls qui mon- trent l’Amour péchant arec un trident, énumérés à rBiDF-Ns(fig. 7051), ajoutez une lampe dans l’Anfi^uario du Musée des Thermes, à Rome ; un chasseur armé du trident se voit sur un relief du Musée de Hetz (Espérandieu, Becueil, V, 4306) ;
On se servait d’une sorte de la.tso -’ pour saisir les bêtes à fuite rapide. Bien qu’il n’ait pas été inconnu à Rome -■% ce mode de chasse a surtout été pratiqué en Orient", où on le retrouve danslaPersedesSassanides" ; il existait déjà dans l’Kgypte primitive". Il est pos- sible que les Romains aient désigné sous le nom de trrigii/a une sorle de fjouinernnr/-’ en bois, analogue à
Fig. 7354. — Lances et javelols de chasse.
celui dont les Égyptiens faisaient grand usage dans la chasse aux oiseaux ’".
Pour les hampes des armes de chasse on choisissait des bois particulièrement solides. Graltius recommande les espèces suivantes : cornouiller, if, pin, genêt d’Alti- num, myrte, arbre à encens, lotos sauvage. L’emploi de ces bois était si constant qu’on trouve sans cesse dans les auteurs les mots cornus, mijrius et taxas, employés comme synonymes de lance, javelot, flèche. Quand le bois des piques n’était pas noueux, on lui en donnait l’apparence, à en croire une scène de chasse étrusc|ue
des tridents en fer. tout semblables à celui de Dodone (fig. 7050), au Musée de Genève (M. 563, 677, 280). — 15 Oppian. Cyn. I, 15* : àpTiiAoyov, proprement « qui prend les lièvres ». Pollux, X, 141, cite aussi des .Ifnii.a,. — 16 S. Reinach, Rép. Reliefs, III, p 417 ; Bull. arch. du Comit,-, 1006, pi. m. Conlus e. sarissa sont cités parGratlius, Cijn. 155, qui en déconseille l’emiiloi. — 1’ Bacchyl. XVIll, 49. Comme dimachaeros désigne le gladiateur qui porte deux poignards, rfi/oncAos se dit de celui qui tient deux javelots. On voit souvent des éphébcs ainsi figurés : Moses, Coll. En- glefield, pi. 29 et 39 ; ,4rc/i. Zeit. 18S4, pi. xvi ; cf. notre fig. 7334. — 18 .otrc fig. 7354 d’après Lenormant et de VVittc. Élite des mon. céramogr. II, pi. 98 ; cf. A. de Ridder, Vases Bibl. A’al. n. B15 ; .Nicole. .Suppl. vases Athènes, n. 772 ; Tod, Muséum of S parla, fig. %i ; Uettner, Mus. von Trier, n. 30S ; Ath. Mitt. XIII, pi. m ; Jahrb. d. Inst. 1887, pi. i ; Notizie d. scavi, 1904, p. 199 ; S. Reinach, Rép. Vases, 1,91, 169, 240, 286, 292, 321, 333, 338, 313, 350, 411. Dans la chasse au sanglier il arrivait qu’on tint en arrêt les deux javelols serrés ensemble, ibid. I, 322. — 19 Voir au Musée de Cologne les stèles 91 et 93 (C. i. l. XIII, 8803-9), et Ant. dErcol. VII, pi. 39. — 20 Sur l’arbalctc de chasse v. A. Reinach, L’Authropolo- i)ie, 1909, p. 105. — 21 .Notons que la fronde de chasse était souvent faite en nerfs de cerf, Gralt. Cyn. 90. Sur la fronde dans la chasse aux oiseaux voir la peinture étrusque, Martlia, L’Art étrusque, fig. 272 (notre fig. 2783). — 22 Martial, Ep. IX, 51 ; XIV, 218 ; Pclrou. Sat. 109. — 23 Anth Pal. IX, 824 ; Bien, Id. IV, 5. Cf. Wescher, Poliorcélique des Grecs, p. 152, I, et R. .Schneider, Berl. Phil. Woch. 1907, p. 1118. — 21 Pas de nom grec ou lalin connu pour cet engin (exem- ple grec sur un vase de Ruvo, S. Reinach, /^i^p. l’nses, I, p. 48t ;cf. p. 089, n. 29) ; mais on sait qu’il était très employé en Egypte et en Assyrie. Je ferai paraître une étude sur le boumcrang et le lasso dans l’antiquité classique, dans L’Ethno- graphie. Sur une des silules de la Certosa de Bologne, on voit un chasseur ((iii s’apprête â lancer à un lièvre un bâton à tôte sphérique comme on en trouve en Egypte, Chierici, Bull, di paletn. 1880, pi. vit. — 25 Notamment dans les jeux de l’amphithéâtre, Bull. arch. 1895, p. 3S0. Cerf pris au lasso par un cavalier, sur une mosa’i'que de Carthage, Gauckler, Inv. nios. Afr. Il, 886 ; onagre, do Paclitère ibid. 111,43.-26 Pelersen. yaAri rf. /ns(. 1896,p, 200. C’est au lasso qu’IIéraklès prend le sanglier de Psopliis, Paus. V, 10, 9. Hérodote appelle «etf i le lasso des Scythes, VII, 83 (cf. Paus. I, 21,5). (Juand Pollux, X, 142, mentionne la seira parmi les ins- truments de chasse, il la prend simplement au sens de corde, mais il l’emploie au sens de lasso en parlant de la chasse des onagres, V, 8 4. — 27 Voir la coupe du Irésorde Perm, S. Reinach, Bép. Reliefs, III, p. 238, 3. — 28 Voir Caparl, Les Débuts de fart en Egypte, p. 196, 200 ; Wilkinson-Birch, Manners and cu.iloms, 11, p. 87. — 23 Cf. Damsté, Mnemosyne, 1910, p. 223 On a aussi proposé de voir une sorle de bâton de jet dans la c>tei>. Voir p. 68 4, n. 15. — 30 Wilkinson- Birch, op. cit. Il, p, 104. Il faudrait réserver le nom de boumerang au bâton tle jet qui revient sur lui-même, et appeler schbot celui qui ne présente pas c.-tle particularité. — 31 Grall. Cyn. 127 sq.