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personnages ’,. on les envoyait à des sancluains fameux. Souvent aussi les chasseurs d’une région se rendaient au temple d’Artémis le plus voisin. Xénoplion a décrit pour la Grèce ^, Grattius pour l’Italie ’ et Arrien pour la Gaule ’, le sacrifice solennel qu’on olTrait, suivi de luslrations et de banquets : « Si les chasseurs négligent et .rlémis chasseresse et Apollon et Pan et les .Nympiies et Hermès (qui nous empêche de nous égarer par les chemins) et toutes les autres divinités des bois et des montagnes, ils ne réus- siront pas. Leurs’ chiens se blesseront, leurs ciievaux boiteront et le résultat trompera leur espoir », écrit encore Arrien % tout élève qu’il fût d’Épictète,et Hadrien se fera représenter au retour de ses chasses sacrifiant à Diane, à Apollon, ù Hercule ou à Silvain’.

ÉQLir.vGE ET APPAREIL DE cuASSE. — Équipement des chasseurs. — Le chasseur devait avoir un vêlement assez court et assez ajusté pour n’être pas gêné dans ses courses : « Que sa tunique, relevée avec grâce, soit fixée au-dessus du genou par une double courroie. Que le manteau, qui flotte en descendant du cou sur l’un et l’autre bras, soit rejeté derrière les épaules. ..Il vaudrait encore mieux ne point porter de manteau : agité par le souffle de l’air, souvent il effraie le gibier timide" ". La seconde courroie dont il est question est une cein- ture placée plus bas que celle de la taille et qui relevait la tunique jusqu’au haut de la cuisse droite : c’est la tunica succincta prêtée si souvent aux chas- seurs* comme «àleur patronne Diane et à ses nymphes ; comme celles-ci, les chasseurs portent fréquemment leur tunique en e.roOT/.s, c’est-à-dire l’épaule droite à découvert. Quand ils la couvraient d’un manteau*, il fallait qu’il fût bien serré, d’étoffe solide, souvent à poils longs ’". On en trouve également en peaux de bêtes". Le garde- filets (àsxucopôçl devait être particulièrement court-vêlu’^.

Comme chaussures on recommande au chasseur ou des guêtres (xvt,ia ;ç, ocrea)", ou des demi-bottes, lacées sur le devant et découvrant les orteils, très propres à la course [endromis), ou des brodequins plus courts et cou- vrant tout le pied [col/iurnus)’^. Mais Uppien conseille

1 A Dolpliis les coincs d’un cerf (|ualrc-cois furent oiïerlcs par le roi Nicocrcoii de Chypre ; Aleiaodre y eoiisacra la corne d’un âne de ScyUiie (Jvo ; »ij«5=ooi ;) ; Aclian. Aa(. animal. .K, 11 ; XI, »0 (= : Anlholog. grâce, éd. Didol, 111, p. 13-U, n- 95, 99). — 2.en. Jiia6. V, 3, 9 : temple élevé par XéuopUon à Scillonlc, avec félo annuelle où il oflre la dinie de la chasse ; cf. Anlh. Pal. VI, 118.

— 3 Cralt. Cijn. 419 97. Il décrit la fcle des chasseurs au temple de Diana Ne morensis, à Aricie : s.TCriîicc d’un chevreau, offrandes de branches chargées de fruits, bouipiel, aspersion lustrale des chasseurs, couronnement des chiens, vœui pour le succès de la chasse. — » Arrian. Cyn. 3 t. Les chasseurs gallo- romains versaient dans le tronc de Diane deux oboles par lièvre, une drachme par renard ; le jour de la fétc de la déesse on ouvrait le tronc et, de l’argent qu’il renfermait, on achetait un animal qu’on maugeait, après avoir fait des libations cl couronné les chiens. — 5 Arrian. C’yn. 35. — S. Rcinacli, Ilép. /lelicfs, I, p. Î50. — ’ Oppian. Cyn. I, 97 et suiv. Voir aussi Pollux, V, 18 ; il recommande d’dvitcr le blanc et les couleurs visibles de loin. — 8 Celte courte tunique, p’.utol blouse ou jusiaucorps. parait être appelée vulgairement alicnla. Petron. Sat. XI., 5. Pour le r/cmimis cinelus, Claudian. XXXV, 33. — 9 Ce manteau parait être appelé kpuaptis, cf. frg. 2676 ». v. — 10 Corn. Xep. Dat. 3 : duplex amiculum, liirla limica. — " Gralt. Cyn. 339. — I2 Xen. Cyn. VI, 5.

— " Pdlladius, I, *i, 4, rcccma-.ande au chasseur oereas inanicasqnc de pellilius (janihiércs et gants on peau). Poilus, V, 18, recommande des chaussures montant jusqu’au milieu de la jaiube. l.e chasseur est dit ocrealus par Horace. Hat. H, 3, în, et Virgile, Moret. lil. Cf. Cratt. C’yn. 338. On voit des guêtres formées de bandes croisées [kasciab] sur dis mosaïques (fig. 3931), de f’achlère, /nr. moi. Af, : 11, C»8 [«usivuii, p. Jlll, n. 3J et des reliefs (Espcrandicu, /iecueil. I, 175 = fig. 7360) ; Clarac, pi. ciiii. - it .Nnmesiau. Cyn. 90 ; Serv. ad Aen. I, 337. Voir KsniKtMis, chaussure ordinaire de Diane nhasseresse. On parait avoir ap|>clé aussi les Iwttes de rhasse 4(,S^/.«,, Eurip. Hipp. Il 89 ; cf. Uarry. licrl. pliil. Wocit. I91S, o« P2. —ik Oppian. 1, 101. — 16 (irait. Cyn.3ili : Virg. .l/oic(, lil (en peau do martre). — ’7 Corn.Nep. ii«(. i. — l».Ui(jcoZ(orA. Vlll.pl. x. Sur le >aseMdlin-

aux chasseurs qui vont à la piste de marcher pieds nus pour éviter le craquement des chaussures.

Comme coiffure on voit les chasseurs porter ou un bon- net collant en peau, qui est sans doute le galerus "■’, ou la GALEA renaloria’o[i un chapeau à larges bords pouvant garantir du soleil et de la pluie, le petasl’s" (fig. 7354). Les (iallo-Romains portent souvent leur cuci’llvs natio- nal". Oppien montre un chasseur un coutelas à la cein- ture, des javelots dans la droite, guidant, de la gauche, ses chiens s’il est à pied, son cheval s’il est monté’".

Filets. — Les filets de chasse ont été décrits à l’article RETE-’. Nous n’avons ici qu’à en indiquer la manœuvre.

Une partie des chasseurs formaient, accompagnés ou non de leurs chiens, un cordon de rabatteurs, ou indaffo--. Cordon peut être pris ici au sens propre, car ils tenaient très souvent devant eux, comme barrière, une simple corde, linea" ; les noms de me/us, de foriUido ou deo=îaa-’qu"on lui donnailrappellentque son butélail d’e/frayer le gibier ; l’épithèle de pinnatum ou penna- lum, qu’on atteignait ce but par les plumes et les rubans multicolores don ton le garnissait- ’.Pour les cerfs et au très bêtes timides, on se contentait de plumes de vautour et de cygne ; l’odeur des premières et la blancheur des secondes suffisaient à leur faire peur-* ; pour les bêtes féroces, on se servait de plumes de couleurs éclatantes, souvent teintes en rouge écarlate-", ou bien d’ailes entières-’ ; parfois aussi on les brûlait légèrement, dans l’idée que l’odeur du roussi contribuerait à effrayer l’animal". Pour lever les animaux on ajoutait, bien entendu, l’effet des cris, même le son de vases d’airain (ju’on frappait".

.insi rabattu, le gibier venait se jeter contre les filets. Ceux-ci peuvent constituer des toiles continues formant une vaste barrière (rete, 8 ;xtuov) comme nos huiliers ou pantières (Ttivaysov), des rets plus courts [cassis, ipxu ;) disposés de façon à pouvoir s’allonger en bourse (s(rtKS,x£xpû :}>aXoç) sous la pression du gibier" ; des panneaux destinés à fermer les issues latérales (plaijae, ÈvdSia), ou encore les chemins ménagés à des- sein dans la première ligne de filets, pour forcer à s’y

s. lleinaeli, 11, U, deux chasseurs portent le pii.f.is, deux le pélase. — l-’Espéran- dieu, liecneil, 1, 175 = fig. 7360. C’est un civalier. l.e même bonnet appartenant aux Thraces, il n’est pas étonnant de le voir, sur un relief hellénistique, porté par uu chasseur à cheval, S. Rcinach, Itt’-p. Jîeliefs, !I1, p. 155. à ; les chasseurs perses du sarcophage de Sidon ont une coiffure semblable. Sur l’équipement des chas- seurs gallo-romains voir au Musée de Saint-Germain les sicles 8i78, 8i79, 20 35i, iî 656, 46 9’J'J. — -0 Oppian. I, 90-3. — 21 Ajoutei, sur la fabr’cation des filels, Bliimner, Technoloyie (i’ éd.) 1, p. 303 cl suiv. — 22 Jndago n’est guère usité qu’à l’ablatif indagine (Virg. .Icn. IV, lil ; Tib. IV, 4, 3, 7 ; Sil. Pan. .V, 81). On emploie aussi le verbe inda^jo. are (Plaut. i/erc. III. 4, 38). C’est, au propre, " pousser dedans», indo agere, d’où tra(|uer, dépisler ; le substantif désigne l’ensemble des Iraqueurs (cf. indago dans Stacc, Ac/i. I, 460). Les lra<|ueurs se disent en grec î/vcjt^çe ;. Oppian. I, 76 (en latin restigalores, Varr. Ling. lat. V, 94 ; Apul. Mcl. VIII, 4), l’action de traquer î/via. Poil. V, 17. — i3 pour cet emploi de tinea, au propre « lil de lin », voir Senec. De ctem. i ; De ira^ II, 1 1 ; Uippol. I, 1, 43. — Sk Metiis, Gratl. Cyn. 85. — /■’orinido, ibid. 75 ; Virg. Aen. XII, 750 ; Georg. III, 37i ; Luean. Ph. IV, 438 ; Son. Hipp. I, 1, 46 ; Ov. FasI. V, 173 ; Hemed. .Kmor. 203 ; Nemcsi,-in. 305, 316. — aiT,»., Oppian. Cyn. IV, 334, 406. — 25 Sur l’emploi de ces pennae, Virg. Aen. XII, 730 ; Georg. III, 372 ; Lucan. Ph. IV, 438 ; Ov. Melam. XV, -ITS ; Gralt. Cyn. 86 ; Ncmcsiau. 309 ; Oppian. IV, 392. C’est par erreur qu’à l’art, uf.tk i>n a parlé de ces plumes comme attachées au filet ; elles eussent fait fuir le gibier ; c’est même pour celte raison qu’on évitait d’employer pour les filets certains lins Irop voyants, Gratl. Cyn. (0-48. — 26 Nemesian. Cyn. 312 ; Gratl. Cyn. 84-6. — 27 Cratt. Cyn. 86, 306 ; Sen. Phaed. 31 ; De ira. II, 11,3.— 25 Oppian. Cyn. IV, 420. Cf. lier. arch. X (1864), p. 128. — 25 I.ucau. IV. 438. Du moins des commentateurs inlevprètent ainsi son odorafae «ero pinnae. — 30 Gratl. Cyn. 219. Pour les cris voir les réfé- rences art. iiktk, p. S3l,n. 20. — 31 Le cnssis, qu’on rapproche de ca/cnn, est connu par .Serv. nrf Aen. 11. 85 ; Georg. III, 371 ; Isid. Or. XIX, 5, 4 ; Gralt. Cyn. 24, 2S) il lui donne 10 mailles de haut et VO pieds de long au siiiii») ; Noiuesian. 293.