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seur, ou leur division en quatre panneaux comme au voile du ciborium ; d’autres ont des bordures [paragaudaj, ou des tabu/ae de chnjsoclavo, pièces rapportées en long [CLAVUS, i’atagiumJ OU plus petites, rondes, carrées, poly- gonales [segmenïum] (_cf. fig. 4830). Ces ornements divers sont très visibles sur les rideaux du Palatium de Ravenne’. Quelques tentures étaient chargées de pierres précieuses, présentaient au milieu une croix de pour- pre ou d’or, ou des sujets tissés, brodés, religieux ou profanes [textrimm, p. 173-17i]. Des esprits sévères détournaient les fidèles de trop examiner ces merveilles-, mais d’autre part elles frappaient utilement l’imagi- nation des barbares ’.
Que reste-t-il de ces tapisseries à sujets ? La plupart des tissus coptes, qu’ont fait entrer dans les collections
les fouilles de ces 1
derniers temps, sont des suaires ; pourtant la toile du Musée des arts iiuUislriels de Mer- lin, représentant l’histoire de Daniel, pourrait être une ancienne tenture, vu la cunlraction qui l’a p lissée dans le haut, elVet possible du pro- cédé de suspen- sion, et les cour- bures régulières du rebord, qui in- diquent qu’elle a dû être maintenue en place par inter- valles *. En tout cas on a, avec la plus grande vrai- semblance, consi- déré comme ten- ture d’église pour colonnade, en le datant du début du ^ siècle, un long pan d’étoffe (3m. 70) trouvé dans le F a y u m ^ (fig. 734()).Les cordonnets attenants indiquent qu’on le fixait en plusieurs points de sa hauteur, pour le mieux étaler. Dans les appartements des riches Romains des servi- teurs spéciaux, les velat’ii, soulevaient le rideau à l’entrée du visiteur * ; ils avaient, au palais impé-
1 Bordures, segments et franges : niosaïfjues de Saiiitc-Marie-Majeiire (Pératé, op. cit. p. SIS, lig. (43), do Saint-Apollinaire-lc-Neuf [Ibid. p. 174, Qg. IÎ8). — 2 Creg. Tur. tiitt. Franc. VI, 10. Cf. les critiques do Ter- tullien, De cntt. fcm. I, 7. — 3 Clotilde, voulant convertir Glovis, adornari ecctesiam velis praecipuit atgue Cortinis (Creg. Tur. H, 29). — 4 Strzygowski, Orient oder Rom, p. 90 sq. et pi. iv. Celle pièce paraît avoir été plus large (au nioius 2 m.) que haute (t m. 70). — ^ H. Snoboda, Ein altcltristt. Kircken- Vorhang aus Aegypten (Archaeol. Ehrengabe dcr ItOm. Quartaisclirifi zu Oe Bossi’s LX.X Geliurtslage, Konia, lS9i), p. 95-113, pi. vi ; notre fig. d’après il/id. p. 105 t= Beisscl, op. l. p. 2C1, (ig. 154). — 6 Corp. inscr. lai. VI, CiôK, 6371. — ’ Cf. Sfucc. Epitt. LXXX, l : non crepuit tubiude ostium, non adUvubatur vélum. — 8 Lauipr. ^ ita Ale.L. Sev. 4, 3 [patente vélo). U s’agit
Fig. 7316. — Tenture pour colonnade.
Fig. 7347. - ’Le oelar
rial, un chef d’il praeposit us velarioruni domus Augus- taïKie, ou praepositus velari(i)s caslrensibus ’ (le palais de l’empereur, chef de l’armée, étant considéré comme un camp), ou encore super velarios’" ; une peinture du cimetière de Cyriaque" nous fait voir un velarius (fig. 7347) in- troduisant ainsi au pa- radis une orante que deux saints accompa- gnent. Même geste tra- duit dans un coin de la grande mosaïque de Saint-Vital, oii apparaît Théodora avec sa suite. Dans les temples l’office de soulever ces por- tières devant les prêtres et les personnages vé- nérables était réservé
aux clercs inférieurs : ostiarii ou sous-diacres ’-. l’ji dehors des temples et des maisons, la draperie trouvait naturellement encore de nombreuses applica- tions. Les dévols du paganisme plaçaient volontiers des i-e/a autour des autels ’^ Le bois sacré d’Hippolyte à .ricie était décoré de façon semblable*. Le voile de tête n’avait pas seul une signification religieuse. Dans cer- tains monuments, on remarque un siège où est jetée une grande draperie, censée figurer la divinité absente, qui, présente, en eût été revêtue : tels sont les trônes de Vénus et de Mars, dans une peinture d’ilerculanum (fig. GjIo), celui de Saturne, au Louvre M’ite-Live nous a fait le récit d’une cérémonie curieuse, par laquelle l’armée samnite se préparait à la guerre : dans une enceinte de palissades, couverte de voiles de lin, elle s’était assem- blée et chacun y prêta serment’". Dans une peinture, Epona assise caresse ses chevaux à l’entrée des écuries d’un ciniue, marquée par dos rideaux qui devaient les séparer de la salle desspeclateurs(fig. 2705) . On dispo- sai t des draperies auprès des lits funèt)res( lig. 3300), ou sur les chars mortuaires ((ig. 33i2), même sur les bûchers (fig. 3302). Les litières étaient garnies de rideaux [lectica, p. 1005], pourassurerlamême tranquillité que l’intérieur des maisons ’* ; quand ces ela, nommés aussi plagae, PLAGULAE, étaient tirés ou roulés, la lectica était dite aperla ". Les chars également avaient leurs portières, en particulier les véhicules des femmes, en Asie ^, et le luxe des pirates s’affirmait notamment par l’abondance des tapis et tentures sur leurs galères ^’. lin temps de réjouis- sances publiques, rues cl places se couvraient de bandes d’étofTes --. Marcellus, neveu d’Auguste, étant édile, fit ombrager par des vêla tout le Forum romain, dans l’inté- rêt de la santé des plaideurs". Les cortèges profes- sionnels et triomphaux se déployaient aussi au milieu
la salle d’audience de l’empereur. i ;f. Acia S. Eiipli, 3 : Calvisianm inlra an interiua ingrediens. — ’J C. i. I. VI, 5183 0, SiM, 9080. — lo lliul. 1743. Il Pératé, op. l. p. 155, fig. 113. — 12 Coiici/. Aaràon. (a. 389), eau. Xlll. lî C. i. t. VI, 746 : aram cum suis ornumentis et bêla domini insicnia entes n[umcro) IIII. Marini lAro. p. 406) a reconnu <jue les symboles de lira devaient 6trc peints sur ces voiles (ann. 183). — H Uvid. East. III, 2C7 s>|. : iadependent, longasvelantia sa>ipes. - l^S. Reinacli, Clarac de poche, p. 108. 16 T. I.iv. X, 38, 5 ; cf. li{legio Imleala).— 1’ Vieux sarcophage, sur lequel deui ies, tirant un rideau, fout apparaître un buste de femme iMarucchi, o/j. ci^ pl.iv, — 18 Mari. XI, 98, U : Icclica ut a pelle veloi/ne. — ’9 Gic. Phil. 11, 24, 58. ïODiod. Sic. XI, 56. 7-8 Plul. ^r/Mx. 5, 4. — 21 Plut. Pomp. 24, i.— ii Pancg. . Xll,37 : aulaeis undantesplaleas ; Plin. Xat. hist. XIX, 23.-23 plju. XIX, 24.