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monies religieuses’ : capis, iœrnos-, patf.lla, paiera. piiiALA, PLÉMOCHOÉ ; dans les cérémonies nuptiales : Lor- TROPiioROs ; dans les rites funéraires’ : lecytuvs, loi-

TROPIIOIÎOS, PLÉMOCHOÉ.

m. TECHNIQUE. — La fabrication des vases a été décrite à l’article figlim’m opus [voir aussi tornis] et n’a pas besoin d’être étudiée à nouveau dans son ensemble. Il suffit d’appeler l’attention sur quelques monuments nouveaux ou sur certaines recherches récentes qui ont complété ou modifié nos connaissances à ce sujets

Les pièces métalliques. — M. Rizzo^ a récemment signalé un curieux moyen de diminuer la fragilité de certains vases. Il a noté, dans une coupe à figures rouges, l’existence d’un anneau de bronze qui, placé à l’intérieur du pied, en double toute la partie supérieure. Cette armature est fixée par des pointes, également de bronze, qui traversent les parois et dont les extrémités sont visibles à l’extérieur.

[Les modèles. — On s’est demandé comment les ouvriers procédaient pour établir leur dessin sur la poterie. En certains cas on voit comment, le décorateur, ayant sous les yeux un modèle, sans doute fourni par le chef d’atelier, a cherché son esquisse directement sur l’argile au moyen d’une pointe sèche qui a laissé des traces visibles". Mais dans beaucoup de cas et surtout pour les vases à figures noires, où l’on ne voit presque jamais d’esquisse’, comment s’expliquer la sûreté de ces silhouettages" ? On a exposé ailleurs le système de [’ombre portée [pictlra, p. 458], qui a longtemps servi à la préparation des esquisses*. Mais comment s’opé- raient les réductions et les reports sur le vase ? M. Reich- liold a supposé que l’on exécutait d’abord un modèle très détaillé sur un vase de même forme et de mêmes dimensions, puis qu’on reportait ce modèle sur la sur- face à décorer avec l’aide d’un compas On aurait eu ainsi toute une série de modèles préparés, qui ne quit- taient pas l’atelier, mais d"où l’on pouvait tirer toutes sortes de compositions d’ensemble, ou de groupes, ou de personnages isolés. On peut objecter qu’un tel pro- cédé aurait dû mettre en circulation beaucoup de vases rigoureusement pareils ou beaucoup de personnages identiques et se superposant exactement l’un sur Tautre, ce qui n’est pas le cas ; car on sait combien, au contraire, les répétitions identiques sont étrangères à l’art indus- triel des Grecs : on copiait sans vergogne, mais toujours librement, sans aucune apparence de report mécanique’". S’il y a eu des modèles placés sous les yeux des ouvriers, — ce qui est probable comme dans les ateliers de sculpture égyptienne ", — il faut imaginer qu’ils servaient à des copies gardant toujours un certain carac- tère personnel. Dans la belle période de l’art, les ouvriers consciencieux et habiles traçaient une esquisse préa- lable d’après leur modèle ; plus lard on s’en passa, car il était toujours facile, en cas d’erreur et avant cuis- son, d’elTacer d’un coup d’épongé humide le trait noir qu’on venait de placer sur l’argile. C’est ce que l’on

< l.r. aii$»i 9AcnipiciuM. p. 9G5. — ! CF. aussi .anllioudidcs. Urit. Sc/i. Ann. l’M)j-C, p. 0. — 3 Cf. aussi scrui.ciiuM, cl pour la cil^-j^’Oric des louLropliores funi’raircs, F. Maycncc dans Mclango Ifolleaiix, f. 133. — I Pour l’euscuililc, voï. comme rcsumù WalliTS-Uircli, IJisl. 0/ Potlery, 1. p. iOi sq. — Mon. Piol, XX (1913), p. 103. —[6 Pcrrol, l/ist. de larl, IX, p. 33i à 330. — ■ ; Pol- licr, Calalog. mt. Louvre, p. 003. — 8 ibid. p. CCi 9(|. ; Pcrrol, X, p. 447 sq.

avait fait couramment pour les vases à figures noires ’-]. La décoration des coupes. — On avait remarqué que, dans les coupes attiques, l’axe des figures peintes à l’intérieur est généralement oblique par rapport à celui des anses. H. Houssay " a rendu compte de cette particularité en montrant que, pour décorer l’intérieur d’une coupe, on la posait sur une table à dessin en l’appuyant, d’une part, sur son pied, de l’autre, sur le bord de sa vasque. Comme, pour maintenir l’objet dans une position stable, un troisième point d’appui était nécessaire, la coupe tournait en général jusqu’à ce qu’elle vînt porter sur l’une de ses anses ; parfois aussi, lorsque le vase n’était pas symétrique ou de poids uniforme en toutes ses parties, il trouvait son équilibre en un point particulier et pouvait demeu- rer stable sans appuyer sur une des anses. C’est sur la coupe, arrêtée dans une de ces positions, que le céramiste peignait le décor intérieur sans plus se soucier de la ligne des anses ; ainsi s’explique que, dans presque tous les cas, l’axe du médaillon intérieur ou bien soit perpen- diculaire à la tangente menée au bord de la vasque par l’extrémité de l’une des anses, ou bien, dans les coupes de poids non uniforme, passe par le point où le vase est en é(|uilibre. Pour les coupes dont le médaillon inté- rieur renferme deux figures établies sur des axes différents, on doit admettre que la position du vase a changé pendant l’opération. — L’axe du médaillon n’est perpendiculaire à celui des anses que dans quelques cas spéciaux : lorsque la coupe, très profonde, n’eût pu être facilement peinte couchée sur la table à dessin (^elle devait alors être tenue sur les genoux (fig. 73’iO) ou posée droite sur une sellette) ; lorsque la coupe, très plate, trouve facilement son équilibre sans appuyer sur une anse ; lorsque certains détails de lareprésentalion (par exemple la présence d’un lit ou d’une ligne du sol) eût rendu trop choquant le manque de parallélisme entre l’une des anses et l’axe horizontal du médaillon.

Le pinceau. — LesétudesdeHartvig"etdeReichhold’5 ont renouvelé notre connaissance des instruments em- ployés pour peindre les vases :pictl’ra, p. -4G2]. Lorsqu’il était étendu en masses ou en lignes un peu grosses, le vernis était appliqué avec un pinceau ordinaire semblable aux pinceaux modernes et dont la reconstitution ne pré- sente pas de difficulté ; mais l’on s’était souvent demandé avec q u el i ns tr u men t é ta ientoblenuescesl ignés très fi nés, eu relief, souvent doubles, que l’on voit apparaître dans la deuxième partie du vi« siècle ’" et qui sont caracté- ristiques de la plus belle période delà peinture à figures rouges, lieichhold a trouvé, après de nombreuses expé- riences, que l’instrument cherché devait être un pinceau à poil unique, fait d’une grosse soie de porc ; seul, d’après lui, un pinceau de cette sorte peut donner des lignes aussi fines et surtout d’un tracé aussi sûr, car, grâce à l’extrême flexibilité du poil, le tremblement de la main qui tient le pinceau ne peut nuire à la régularité de la ligne. Le manche était d’ailleurs tenu à poignée, comme font les Japonais, et non du bout des doigts, ce qui augmentait la sûreté du tracé’". Une peinture de

— ’■> l’iirlwiicusrIer-Ucicliliold, GiKch. Vasenmal. I, p. 13. is, lOS-109 ; II. p. 199. — ’» Pollicr, Mil. p. CCI ; Periol, IX, p. 3iS-3in. — " Pcrrol- r.liipicr. I, p. 7TS s.|. — li PoUicr, ibid. p. CiiS, C>4,J — 13 /iei : arclt. lOti, I, p. 60. — 1* Jtthrb. arch. Inst. 1890, p. U". — >■• Furlwaeuglcr-Rciclihold, Grieeh. Vasenmnierei, I, p. iO, UT, I4G, iiO ; Pollicr, /Joiiri$, p. V*.

— 16 FuilwacnglcrUeiclijiold, Grieeh. Vatenmal. I, p. 103. — > Ibid. p. U9.