autres influences sidérales, s’expliquer par des motifs d’ordre divers. Elles peuvent être dues :
1o À la nature propre de chacun des signes : le Bélier, à cause de sa toison, produira des drapiers et des tailleurs.
2o Au caractère que la mythologie leur prêtait : l’un des Gémeaux étant Apollon, ils formeront des musiciens.
3o À une raison astronomique : le Lion, étant le signe du mois d’août, fera mourir hommes et bêtes suffoqués ou brûlés.
4o À une raison astrologique, souvent tout à fait arbitraire : le Scorpion est un signe aquatique, parce qu’il fait partie du même trigone que les Poissons et le Crabe (Cancer).
Nous ne pouvons insister ici sur les qualités multiples que les astrologues reconnaissaient ainsi aux douze signes, classifiés en masculins et féminins, humains et bestiaux, féconds et stériles, parlants et muets, simples et géminés, courant, debout, assis ou couchés et ainsi de suite. Nous pouvons encore moins indiquer les modifications que subissent à tout instant les effluves zodiacaux, par suite de la position des signes dans le ciel et des planètes dans les signes, de leurs associations avec les autres signes et avec les paranatellons (p. 1049), de leur division en décans (p. 1048) et « confins » (p. 1053) et des huit ou douze « lieux » (τόποι), calculés à partir de l’horoscope, qui leur étaient superposés. Le zodiaque est la poutre maîtresse de tout l’échafaudage astrologique ; c’est à lui que s’accrochent la plupart des théories et il faut renvoyer aux traités spéciaux sur la matière pour l’étude de ses influences, à tout instant variables, qui se combinent et s’enchevêtrent [divinatio, p. 303].
Mais, à côté de ces actions mouvantes et transitoires, il en est de stables et de permanentes, fondées sur la correspondance qu’on établissait entre les signes et certaines créations de la nature ou de l’esprit. Nous avons signalé déjà les relations qu’on supposait exister entre le zodiaque et les douze dieux (p. 1055), les douze mois (p. 1054), les douze heures (p. 1047), les vingt-quatre lettres (p. 1059), les parties du corps (p. 1054) et un cycle de douze animaux (p. 1047). On lui attribuait aussi le patronage de douze plantes[1], de douze pays ou groupes de pays[2] et l’on établissait une relation entre les trois signes formant un trigone, c’est-à-dire les sommets d’un triangle tracé à l’intérieur de la sphère, et les quatre éléments[3], les quatre vents ou les points cardinaux[4]. Nous résumerons ici en un tableau ces correspondances, en faisant observer que pour les pays le système indiqué, qui est le plus ancien[5], fut remplacé par d’autres plus complexes tenant compte du progrès des connaissances géographiques. Fr. Cumont.
Bélier ♈︎ |
Taureau ♉︎ |
Gémeaux ♊︎ |
Cancer ♋︎ |
Lion ♌︎ |
Vierge ♍︎ | |
Heures |
I | II | III | IV | V | VI |
Mois |
Avril | Mai | Juin | Juillet | Août | Septembre |
(Mars) | (Avril) | (Mai) | (Juin) | (Juillet) | (Août) | |
Dieux |
Minerve | Vénus | Apollon | Mercure | Jupiter | Cérès |
Lettres |
Α Ν | Β Ξ | Γ Ο | Δ Π | Ε Ρ | Ζ Σ |
Animaux |
Chat Αἴλουρος |
Chien Κύων |
Serpent Ὄφις |
Scarabée Κάνθαρος |
Âne Ὅνος |
Lion Λέων |
Plantes |
Sauge Ἐλελίσφακος | Verveine Περιστερεών | Verveine odorante Περιστερεὼν ὕπτιος | Consoude Σύμφυτον | Cyclamen Κυκλάμινον | Calament Καλαμίνθη |
Parties du corps |
Tête | Cou | Épaules | Poitrine | Estomac et hanches |
Abdomen |
Pays[6] |
Perse | Babylonie | Cappadoce | Arménie | Asie | Hellade, Ionie |
Éléments |
Feu | Terre | Air | Eau | Feu | Terre |
Vents ou points cardinaux |
Ἀπληλιώτης Est | Νότος Sud |
Λίψ Ouest |
Βορρᾶς Nord |
Ἀπηλιώτης Est |
Νότος Sud |
Balance ♎︎ |
Scorpion ♏︎ |
Sagittaire ♐︎ |
Capricorne ♑︎ |
Verseau ♒︎ |
Poissons ♓︎ | |
Heures |
VII | VIII | IX | X | XI | XII |
Mois |
Octobre | Novembre | Décembre | Janvier | Février | Mars |
(Septembre) | (Octobre) | (Novembre) | (Décembre) | (Janvier) | (Février) | |
Dieux |
Vulcain | Mars | Diane | Vesta | Junon | Neptune |
Lettres |
Η Τ | Θ Υ | Ι Φ | Κ Χ | Λ Ψ | Μ Ω |
Animaux |
Bouc Τράγος |
Taureau Ταῦρος |
Épervier Ἱέραξ |
Singe Κυνοκέφαλος |
Ibis Ἰβις |
Crocodile Κροκόδειλος |
Plantes |
Tournesol Σκορπίουρος | Armoise Ἀρτεμισία | Mouron Ἀναγαλλίς | Oseille Λάπαθον | Fenouil Μάραθρον | Aristoloche Ἀριστολοχία |
Parties du corps |
Fesses | Pubis | Cuisses | Genoux | Jambes | Pieds |
Pays |
Lybie, Cyrénaïque | Italie | Cilicie, Crète | Syrie | Égypte | Mer Rouge, Inde |
Éléments |
Air | Eau | Feu | Terre | Air | Eau |
Vents ou points cardinaux |
Λίψ Ouest |
Βορρᾶς Nord |
Ἀπηλιώτης Est |
Νότος Sud |
Λίψ Ouest |
Βορρᾶς Nord |
- ↑ Harpocration ou Hermès Trismégiste ; cf. Catal. codd. astrol. VIII (Parisini), pars III, p. 139 sq.
- ↑ Bouché-Leclercq, Astrol. grecque, p. 328 sq. (chorographie et ethnographie astrologiques). Un extrait byzantin publié par Ludwich, Maximi et Ammonis reliquiae, 1877, p. 119, contient, parmi d’autres indications, une répartition géographique d’un autre genre : ♈︎ prairies, ♉︎ labours, ♊︎ montagnes, ♋︎ marais, bocages, ♌︎ déserts, ♍︎ champs de blé, ♎︎ jachères en plaine, ♏︎ vignes en montagne, ♐︎ vignes en plaine, ♑︎ vergers, irrigations, ♒︎ fleuves, mers, ♓︎ étangs.
- ↑ Paul. Alex. Isag. c. I ; cf. Vettius Valens, I. c. 2, etc. Sur les trigones, cf. supra, p. 1054, n. 6 ; 1058, n. 5.
- ↑ Paul. Alex. c. 1 ; cf. Antiochus, Cat. codd. astr. VIII (Paris.), pars III, p. 112, 20 ; Bouché-Leclercq, p. 199 sq.
- ↑ Cf. supra, p. 1047, n. 10. — Bibliographie. Georg Thiele, Antike Himmelsbilder, Berlin, 1898, Bouché-Leclercq, L’astrologie grecque, Paris, 1899 (fondamental) ; Franz Boll, Sphaera Untersuchungen zur Geschichte der Sternbilder, Leipzig, 1903.
- ↑ Nous indiquons la répartition la plus ancienne : pour les systèmes postérieurs cf. Bouché-Leclercq, Astrologie grecque, p. 328 sq.
astrologues traitent du zodiaque, notamment Manilius (liv. II et IV), Ptolémée (Tétrabible, I, 7 sq.], Vettius Valens (I, c. 2, etc. éd. Kroll), Firmicus Maternus (liv. II, éd. Kroll et Skutsch), Antiochus Rhetorius (Cat. codd. astr. I (Florent.), p. 144), Paul d’Alexandrie (éd. Schato, 1586, c. 1), etc.