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cratères à lèles de griffons saillantes ’ relèvent de rinlluence hellénique et ionienne ; les supports de lébès à structure compliquée (fig. :28-2.S), les urnes-canopes à tète humaine (fig. "Ht, i«3r), 2«()l) à -2808), les œnoclioés à goulot en tète d’animal, les composés de corps de poisson et de buste masculin-, etc., décèlent le fonds étrusque et local. La fabrication commence au va" siècle et elle est surtout prospère pen- dant tout le vr ; elle se prolonge plus tard encore.]

[Une nouvelle ère s’ouvre en Grèce, à la fin du vi’ siècle et au début du v=, grâce aux efforts des Attiques qui, reprenant à longue échéance la tradition mycéno-cré- toise, donnent au vase à boire plus d’importance qu’au vase à parfums. Ils s’adonnent à la fabri- cation des gobelets à vin, dont la large embouchure rappelle celle du skyphos, mais qui ont pour base une tête d’homme ou une tète de femme, et ils développent avec prédilec- tion le rhyton en forme de tête ou de protome d’animal, dont la gueule percée d’un trou permet au liquide de s’écouler par le bas et invite le convive à boire « à la régalade » (fig. oDiti). Cette spécialité est très llorissaute pendant tout le cours du v= siècle et produit de magni- fiques spécimens de l’art céramique ^ où l’on suit l’essor du modelage des tètes humaines ou animales (fig. oOLj et lig. 73-28j, depuis le vase de Cléomènès qui com- mence la série *, et les char- mantes créations placées sous le nom d’Iîpilykos. jusqu’aux imitations de ces modèles atti- ques par les fabriques apu- liennes et campaniennes de l’Italie méridionale (^lig. 1131) ’. Le vase-statuette est comme une annexe à cette fabrication et se lie surtout à la fabrication des vases à huile parfumée ; le goulot est le plus souvent celui d’un lécylhe ou d’une petite Fig. :iîo. -^’ase J’^'coré Uun Qpnochoé. Là cncore de magni- fiques vases en forme de sphinx (fig. iWi, CoW), rehaussés des tons les plus vifs, rouge, bl( !u, or ’^, de griffon, de personnage assis’, de buste d’.phrodite’, attestent la vogue dont jouissent ces jolis accessoires de toilette auprès des Athéniens contempo- rains de Folygnote et de Phidias. On peut croire que plusieurs sortent des ateliers céramiques les plus réputés ; le fragment d’un de ces vases, qui représen-

[I Marilia, L’Art élrusqtif, fig. 301. — 2 Jbiil. fig. îiô, 230, 301, 305 à 3i :i. Cf. Poltiep, Vases antiq. du Louvre, l, pi. 28, et Catalog. des vases peints, p. 352 sii. — 3 Fiirlwaciiglcr, Vasensamml. Berlin, a" 2901-2903 ; Coll. Siibouroff, pi. 70 ; l’oUicr. d.tns Mon. et Mém. fondation Piot, IX, 1902, pi. 13 el U. Voir au Louvre la riclii ; colicclion <lc la Salle II. Nolro fig. 7328 d’apriïs Diiruy, Hist. des Grées, Itl, p. IIG. — ^Colligiiou, d.iiis Mon. publ. par Assoc. Élttd. (/reei/. II, 189o-97, pi. 16 el 17 ; Pcrrol, Hist. de lArt, I.X, p. 318 el fig. 171. — ^ Kajel-Collignoii, fig. lOlî ; Furlwacngler, o/j. /. n" 2U70.2973, 310ci à 3113, 3407 8<i. — 6 Journ. hell.stud. 1887, pi. 72 cl 73 ; Trcu, Thongefâsse, pi. I. — 7 Piirlwaeiiglcr, Coll. Sabouroff. pi. 72. — 8 Wollcrs, Catalog. vases Brit. Muséum, III, È 783. - 3 Rayel-Collignon, (ig. 103. — lo C. Ilend. Acad. Inser. 1903, p. 216. — Il Éphèinéris arcli, 1883, pi. 9-10. — u l-’iirlnacngler- Rcicbliold, Griech. Vasenmat. pi. 136. — IJ Hcuzey, Alla» des Figurines anliq.

tait un cheval, porte encore la signature de Sotadès ’" On se divertit même à transformer en vases des simu- lacres d’objets usuels, comme le coquillage signé par Phintias ", el le charmant osselet du Musée Britannique, digne d’être attribué à un maître réputé (fig. 6742) ’■ La même industrie produit aussi au iV siècle des œuvres plus compliquées encore, empreintes d’un art gracieux ou même pathétique et romanesque, comme la jeune fille accroupie, l’Asiatique dansant. Racchus enfant el Papposilène ’^ Léda avec le cygne ", Aphro- dite assise sur les genoux d’Adonis (fig. 73-2 !tJ ’•', et, plus tard encore, des sujets alexandrins comme le nègre happé par un crocodile ’", le Satyre tenant une outre , etc. Notons encore, répartie sur un long espace de temps, la curieuse série des chaus- sures, sandale, botte, brodequin lacé avec inscription à l’usage des courtisanes (fig. 4968) ’».

On ne peut douter que celte fabrication si prospère des vases plastiques d’argile n’ait eu pour soutien el pour guide une industrie supérieure qui, dans l’orfèvrerie métallique, réalisait avec plus de soin encore des œuvres d’un grand carac- tère artistique (fig. o9i7, o9i8j ". Le problème déli- cat d’unir le vase à la statuette, si élégamment résolu par les artistes grecs, trouve en Italie une solution bâtarde et disgracieuse dans les ateliers de Canosa, qui, vers le 11° siècle av. J. G., produisent en abondance de lourdes poteries, œnochoés, askoi, surchargées de statuettes de femmes, hérissées de protomes de Centaures, de tètes de Gorgones, badigeonnées de tons bleus el roses, qui per- mettent de juger quelle distance sépare la céramique allique de cet art provincial (fig. 7330) -". C’est la déca- dence el la fin de celte catégorie. Toutefois, dans le groupe des vases dits d’.rezzo, en terre rouge, on voit se pro- longer encore le traditionnel type des vases en têtes d’hommes et de femmes, issus de l’arl grec du v’ siècle ’-' . Pendant cette longue série de siècles, qui nous a con- duits de l’Orient primitif au seuil de l’âge byzantin, le vase plastique n’a pas cessé, sous sa forme d’œuvre d’art, de présenter aussi un sens de talisman, de porte- pi. 37, 38. — ti ftevue arch. 1912, U,p. 108. — 15 Rajcl-Collignon, fig. 103. Noire fig. 7329 d’après Diiriiy, /Jist. des Jtomains, VU, p. 367. — 16 Froelmer, Coll. lintuit, 11» 358 ; Joiirnn/AeH. »/iirf. IX,IS8S, p. 220 ; XI. 1890, p. 279 ; Jahrbach arch. Inst. 1913, Anzeiger.f. 22. — ’7 Uayel, Mon. de [art aii/iy.pl. 8.î. — 1» Hciizey. dans Mém. Soc. antiquaires de France, 1877. p. 88. — t9 Parmi les vases eii hronzc conservés ciloii4 les télés de leniincs : Bévue arch. 1897, II, p. 162 ; Gazette arcti. IS :<), iL 13 ; Jaltreshefte de Vienne, VII, p. 198 ; de Hidder, Bromes antiq., {Catalog. du Lourre 1913), p. lOS, fig. 47 ; les rliylons en Wles d’anitnaui : Jahrb. Inst. 1900, >ln ;ei. ;i. p 137 ; Jo/i7vs/ie/^/c de Vienne. V, 1902, p. 120-123.

— 20 Hiardol Terres cuites qrecques funèbres, pi. 40 û 41 ; Uayel-Coltignon, fig. 126. I.a fig. 7330 d’après l’ollier. Statuettes de terre cuite, p. 210, Kg. 70.

— 21 Eveniplaires inèilils an l.unvre, Salle II. Il y a encore des spécimens de ce genre dans les ateliers de l’Afrique du .Nord, a l’époque impériale.^