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ces ;-j(rrc/i OU x.aTïT-£Yot opoao’. dunl parlent volontiers Platon et Xénophon ’ ; de leur temps, la promenade au xyste était devenue l’une des habitudes chères aux Athéniens. A partir du iv^ siècle, quand on adopte défi- nitivement â pierre pour ce type d’installation perma- nente que représente un grand gymnase de la cité, le xyste s’abrite sous un portique en pierre. Dans le gym- nase grec que décrit Vitruve-, et oii nous trouvons les derniers perfectionnements de l’architecture hellénis- tique, deux portiques parallèles prolongent les construc- tions de la palestre sur une longueur d’un stade (fig. 3666, L et M)’. Ils encadrent une arrière-cour, transformée en jardin. L’un, qui regarde le nord, est double en profondeur* ; on y courait sans doute la course double (ôiauÀo ;). L’autre, qui regarde le sud, est simple ; pour faciliter la circulation, des trottoirs surélevés y bordent la plate-forme intérieure, destinée aux exercices d’hiver ’ ; au fond s’étagent des gradins, comme dans un stade, pour permettre à de nombreux spectateurs de regarder à leur aise les luttes dathlètes. Le long de chaque portique, dans le jardin, se déroule une grande allée, sablée, ombragée par des plantations de platanes ; quand le temps le permet, c’est là qu’ontlieu les exercices athlétiques. Or les Grecs désignaient spécialement sous le nom de xyste le por- tique simple ’ ; par contre, les Komains nomment xyste l’allée découverte, que les Grecs appellent TvxpaosoiAiç (fig. 3666, NN)’. Mais il est vraisemblable que le mot xysta, « lesXystes», s’appliquait également à tout l’enclos, annexe obligatoire de la palestre. D’autre part, le plan que nous transmet Vitruve ne représente pas une formule immuable. Les nécessités topogra- phiques, entre autres, imposaient des variantes. A Olyinpie, par exemple, les xystes occupent les côtés est et ouest du péribole (fig. 3670 et 3672), contrairement à la théorie dont Vitruve s’est fait l’interprète. A Delphes, il n’y avait que le portique simple et la TraoaSpojAiç con- tigus, placés à l’est, sans galerie parallèle sur le bord opposé de l’esplanade (fig. b90o) ; les Romains y rempla-

référer à l’arlicle gymnasiuu ; cf. Schneider, op. cit. p. 56 et bi. — ’ Plat. Euthydem, p. i73 a ; Phaedr. p. 2Ï7 a ; Xenoph. Oecon. XI, 15 ; âïcm. 1, 1, 10 : Xmmon. De diff.

vocab. s. V. ;u(TTÔ ; : « xa tô ûlxô8^[ia w ; -apà Seveo-ûvTi iv 0 !xovoui¥ir.. » — 2 Vitruv, V, 11, 18- ;9 : cf.Choisy, Vitruve, 1909, I, p. 194-196 ; on trouvera la traduction in- tt>grale du teste à l’article gtmnasium-p. 1094. — 3 Voir également tes plans donnés d’après VilniTC par Schneider, op. cit. p. 94 et par Choisy. op. cit. ÏV, pl. lv, v et x.

— 4 A Tralles, largeur du double portique : 16 m. 10 ; les deui nefs devaient être séparées par une colonnade eu bois ; huit. corr. hell. 1904, p. â9. Comme type intéressant de ces portiques doubles, voir celui d’Antigoiie à Délos (long. ISO m. environ, larg. 13 m. 85) : Courby dans Exploration nrchéoi. de Délos, V, fig. i, 14, 15. — 5 Largeur normale de la plate-forme : au moins 12 pieds = : 3 mètres 55 environ ; des trottoirs, 10 pieds := 2 m. 9â ; surélévation des trot- toirs au-dessus de la piste : 1 pied et demi = m. 45 environ. — s V’itruv. V, 11, 29 : n post xystum stadium » ; sur l’interprétation de ce passage, cf. Fougères, SM/)ra. article hymnasicm, p. 1691, et Schneider, op. cit. p. 98. — ~ Vitruv. V, 11, 4 ; ’« hacc autem porticus l-jitii apud Graecos vocitatur, quod athletae per hiberna lerapora in tectis stadiis ciercenlur » ; cf. VI, 9. 35. — « Id. V, 1 1, 28 : • hypelrae ambiilaliones, quas Graeci raonSfoniSaj, noslri lysta appellant » ; cf. VI, y, 35. On retrouve le lyste (piste couverte) et U paradromis (piste découverte) dans l’inscription de Delphes citée su ;ira,~p. 1045, u. 7 ; à Pergarae, AMen. Mitth. XXIX, 1904, p. 152, n« I, 1. 42 et XXXIl, 1907, p. 273, n" 10, 1. 35 = /iisc/ir. ion Pergam. 252 ; à Ércirie, Americ. journal of archaeol. XI, p. 173 ; à Mylasa, Al/ien. Mitth. XIV, 1889, p. 109, n» 64. — 9 Cf. Bourguet, Les ruines de Delphes, 1914, p. 297 sq. ; ce xystos est antérieur à l’année 258 avant J.-C.

— ’" Ajouter le gymnase de Pergame : Athen. Mitth. 1904, p. 142 et pi. vni ; 1907, pl. xviii ; Schneider, op. cit. p. 114 sq. — " Vitruv. V, 11, 1. — 12 Cf. dans d’Kspouy, Monuments antiques relevés et restaurés par les architectes pen^ sionnaires de l’Académie de France à Home, le plan d’ensemble des Thermes de Titus, relevé par Leclerc (1872), et celui de^ Thermes de Dioctétien relevé par Paulin (1880). Une école d’athlètes est signalée prés dos Thermes de Titus, sans doute dans uiu’ annoxe ; cf. Kicci dans do Kuggiero, Dizionario epigrafico, I, s. v. AlhUla, p. 754. — 13 C. iiucr. lut. VI, 10154 ; Sueton. Vct. 45, oii les xi/stici

cèreot par une colonnade ionique les anciennes colonnes- doriques en tuf. On trouvera d’autres exemples aux articles gymxasium et palaestra "’.

Vitruve fait observer que palestre et xyste ne sont pas des constructions familières à l’Italie " ; c’est que le gym- nase, dans la ci té romaine, n’est pas, comme en Grèce, une institution nationale. Toutefois le xyste réparait dans les thermes, qui comprennent à la fois de longues galeries pour la promenade et de longues pistes pour les sports [thermae : ’-. D’autre part, les éléments primitifs du gymnase, en particulier la piste d’exercice, conservent toute leur importance dans l’athlétisme professionnel. Non seulement xyste devient synonyme de gymnase, de même que xijsticus devient synonyme d’athlète de profession " ; mais le mot xystos finit par désigner, à l’époque impériale, les collèges d’athlètes [xystos, II]".

C’est au milieu de parcs et de jardins que se dévelop- pent les gymnases grecs. Entre les deux portiques et les deux paradroviides du xyste, le terrain est planté d’arbres et de lleurs, avec allées transversales ’^ En empruntant l’ordonnance du jardin romain aux jardins hellénistiques, dont les plus remarquables étaient pn’- cisément ceux des gymnases "’, on avait reproduit la disposition générale des xystes grecs : portique couvert et large allée en plein air . Par suite, à Rome, le mol xystiis passa dans le vocabulaire de l’art des jardins [hortls] ’*. Mais il y est exclusivement réservé à cette allée découverte ; aussi bien, la plupart des portiques devaient-ils être pavés en brique ou en mosaïque ; ils ne répondaient plus, par conséquent, à la définition ménu’ du_xysle". Dans les villas romaines ;vif.LA], le xyste con- stitue l’une des promenades favorites ^ ; c’est pourquoi on l’entretient et on le décore avec le plus grand soin ; toujours ratissé et sablé, il est bordé de plates-bandes. Lorsqu’il est très large -’, on y dessine des massifs réguliers et savamment variés de verdure et de lleurs, avec des bordures de buis ou d’arbustes taillés bas ■- ; on le garnit de sièges " ; enfin on l’orne de statues -’. comme on en voyait en Grèce dans les paradromides^’ . comme

sont rapprochés des gladiateurs ; Galba, 15, où ils sont rapprochés des scaenici : Ulp. dans Digest. III, 2, 4, où ils sont rapprochés des thijmelici ; cf. Benndorf. Beisen in Lijkien, I, 121 : -s. ’.sj. ;-, Ma- :%f, ; -. : x«l «j :»s)ii«i ;; «^viS-y, et Perrni, Explor. archéol. de la Galatie, I, p. 31, n» 21. — i» Voir plus loin les notes du paragraphe 11. — 16 Vitruv. V, 11, 25 : » ioler duas porticus silvae » ; 2ti ; " iuter arbores ambutationes ». — **• Sur les plantations du gymnase, qui eu sont le premier luxe, cf. déjà Plat. Leg. VI, p, 761 c. Aux références île l’article hobtcs, ajouter : OIck dans Pauly-Wissowa, Bealencyclop. VII, 1912, s. v. Gartenbau, col. 7S3 sq. el surtout Gothein, Der griech. Garlen. dans Athen. Mitth. XXXIV, 1909, p. 100-U4, el en particulier sur les jardins des gymnases, p. 119 sq. — * Senec. De ira, 111, IS, 4 : » in xyslo maleroorum hor- torum (il s’agit des jardins d’Agrippine, à Rome), qui porticum a ripa séparât . : Plin. Epist. Il, 17, 17 : « ante cryptopoiticum xvstus .. ; V, 6, 16 : « ante porli- cum xystus ■• ; cf. IX, 36, 3. Les grandes villas avaient aussi leur palestre, qui comportait un xyste ; cf Gusman, Villa Badriana. p. 205. De même, certaines allées étaient tracées sur le plan d*uu hippodrome et portaient le nom A’hippo- dromos-.ct. HoBTis, p. 289. — 18 Cf. P-iiily-Teuffel. /tealencycl. s. v. .ystus : BecUr-GôU. Gallus. III, p. 70-72 ; Hliiraner. Die râm. Pricataltert. .Munich, 1911, p. 85. — ■• Vitruv. VI, 7, 16 : « porticus paviinenlatas. spécialités ad palaeslras et amhulaliones. • Toutefois, daus Gic. De opt. gen. or. III, 8, et Brut. 3, 10, le mot xyste désigne peut-être des portiques couverts, comme en Grèce ; cf. Bliiraner. loc. cit. n. î. — »0 Cic. Acad. 11. 3 ; Brutus, 3, 10 ; Phaedr. II, 5, 18 ; Seiiec. A.c. cit. ; Plin. Epist. Il, 17, 17 sq. ; V, 6, 16 ; IX, 7, 4 ; IX, 16, 3. — 21 Plin. Epist. IX, 7, 4 : " spatiosissimo lysto ». —22 Ibid. V, 6, 16 ; (• xystus coiicisus in plurimas species distinctusque huxo », et à propos d’une gestotio ou allée : >■ hurailes et retenlas manu arhusculas » ; bordure de romarin, ibid. Il, 17, 14, — 23 Cic. Acad. U, 3 ; Lucian. Lexiphan. 2, cf. Pclinei- der, op. cit. p. 123. — 21 Cic. Ad Att. I, 8. — 2» Sur les statues du gymnase el en particulier de la palestre, cf. Zicheu, Qmamenta ^i^ixvaffmSr. (cette expression ehl empruntée i Cicéron, ad .Ut. 1, 6), dans ,/aAr4iic/i d. Inst. 1906, Arch. Anzeiger, 47 sq. et dans Berl. philo !. Wochenschrift. 1906, p. 636-668 sq. ; voir aussi la liste donnée dans Pauly-Wissowa, op. cit. Vil, s. v. Gjmimii’um, col. 2022-2023 ;