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i. — Vase de Chypre IlHc de femme.

tombes égypliennes, comme celle de Rekhméré’, ailes- lent la dilTusion de celle création du coté de l’Orient méditerranéen -, pendant la grande lloraison arlisLique du second millénaire.]

[Quand l’invasion dorienne se produisit en Grèce, un peu avanl l’an mil, elle fil d’abord table rase des éléments anciens, mais elle apporta de son côlé les mêmes préoccu- palions d’orner ses po- teries de figures d’ani- maux ou de person- nages, comme on le conslale chez tous les primitifs : oiseaux, pe- tits chevaux (fig. 7053), pleureuses, sont dressés sur les couvercles ou sur le rebord des vases de stvle géométrique ^ A Chypre, par une sorte de longue tradition ve- nue des vases à forme humaine de Fàge préhellénique, on continua à fabriquer des poteries dont le goulot figurait une lêle de femme (fig. 7325) ^ Ailleurs, cette catégorie admit des variantes d’une haute qualité artis- tique, comme la belle œnochoé, à tète de griffon, trouvée à Égine (fig. 73-26) ’. F^a Béolie,qui par son fonds ethnique minyen est une héritière plus directe de la tradi- tion mycénienne, reprend de bonne heure la fabrication du vase en forme de tète humaine ; mais, comme Corinthe, elle l’ap- plique surtout à l’industrie, qui devient très llorissante alors, des pelils fiacons à parfums". Le nombre est grand des exem- plaires corinthiens de ce genre, qui montrent une tête de femme ou une tête de lion (fig. 7278)’ formant le goulot et l’orifice de l’aryballe, rempli d’une huile

  • ’^' ’^'1’, T ^"^T ’"'•"’"' recherchée dans le monde grec

u tèle de gnlTon. ^

tout entier, à la fois pour la toi- lette des femmes et pour les exercices gymniques des hommes [u.nguenta]. Les ateliers corinthiens surtout paraissent avoir eu la spécialité de cet article exporté dans les régions les plus lointaines, depuis la mer Xoire jusqu’à l’Espagne *. Parmi les formes très variées de ces jolis fiacons citons les vases en forme de chouette ’, de Sirène, de Silène assis, de singe accroupi, de canard, de

[I Perrot-Cliipicz, III, fig. 542. — 2 Aous ne pouvons ici entrer dans la dis cussion sur la nationalité des ouvriers qui fabriquaient ces vases, soit en Syrie soit en Egypte : cf. SteindorlT. Jakrb. arch. /nst. lS9i. p. Iode i’Anzeiger ; Bissing. iii/. 1808, p. 40 ; Jolies, ifjic/. l’JOS, p. Î09. On admet en général que la Syrie a pu être, avec la t>ète, un centre important pour ce genre d’industrie. — ^ f’errot-Cliipiez VII. fig, vi, G8 ; Rayet-Collignon, Ctramiq. p. 33 ; pour les |ileurcuses, ± exem plaires inMits au Louvre. — ’" Perrot-Cliipicz. III. fig. 503, 504, pi. iv. La fig. 73i : d après fotticr, Slaluettel de terre ciute, p. Ifi, (ig. 8.-5 Alh. i/ill. 1897 p. iùO. La fig. 7326 d’après Pertot, IX, p. 318, fig. )C8. — 6 /levue arch 1900, 11, pi. 14 : Nicole, Supplément au Calttlog. des vases d’ Athènes. pi. IV, n’ 847. —1 Mélangea Perrot, p. 269, pi. i» ; Journal hell. Slud. 1890 pi. i ; Jahrbuch Jnit. I90C, pi. 2. — 8 l’ottier, Catalog. tas. du Louvre, p. 419-420. — 9 Au», corr. hell. 1908, pi. 8. — 10 FurtKicngler, Vasemn

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lièvre, de grenade ’", de jambe humaine ", de lêle de Gorgone (fig. 7232). Une mention spéciale est due à la figurine de Silène accroupi tenant un vase (fig. 6465), qui constitue un des plus curieux produits céramiques de Corinthe et un document précieux pour l’his- toire des vases à surprise et des divertissements de table ^

On a des raisons de croire que les Corinthiens, dans leurs courses vers les côtes orientales, avaient trouvé des modèles excellents auprès des fabriques ioniennes, établies dans des centres dont la situation géographi- que n’a pas encore été bien déterminée ; mais on con- naît, provenant de Rhodes, de Cos, de Phénicie, d’Asie Mineure, une importante série de flacons à huile, souvent en terre émaillée, qui ofi’renl une parenté étroite avec ceux de Corinthe. Il est probable qu’il y a deux parts à faire dans celte fabrication, l’une aux ouvriers phéniciens, travaillant d’après des modèles égyptiens et empruntant la technique émaillée si ancienne dans ce pays, l’autre aux céramistes grecs produisant surtout des vases en terre cuite peinte Dans la première catégorie nous rangerions le vase en forme de Bès ’^ le flacon en léte de guerrier avec inscription en hiéroglyphes mal copiés ^fig. 3U)0 = fig. 7327 ; ", le.- ? vases émaillés à décor égyplisanl ’ ', les petits flacons en hérisson, en poisson, en pomme de pin ’" ; dans la seconde, les tètes de guerriers en argile peinte (fig. 33 !)()j", en tète d’Hercule ’", en busles de fem- mes ’^ en sirènes ou sphinx, etc. -", et les vases-statuettes en homme agenouille , en déesse Aphrodite tenant la colombe-’, où les caractères helléniques se marquent davantage. Tous les produits que nous venons de citer, en Grèce et en Asie, re- présentent la fabrication céramique du vii^ et surtout du vi« siècle. La métallurgie a certainement fourni beaucoup de modèles de ces types aux céramistes ", mais les œuvres de ce genre nous ont été moins bien conservées.]

[En Italie, les vases étrusques ont très souvent recours au décor plastique et au relief. Ils ne sont probablement que des copies d’œuvres métallurgiques plus belles et plus précieuses, où se mêlaient les éléments gréco- ioniens d’importation et les éléments indigènes^’. Aux galbes fins des vases, aux heureuses et originales créations d’un art décoratif puissant se mêlent trop souvent des bizarreries, des complications de formes baroques, des pastiches de modèles orientaux, où l’on reconnaît un esprit barbare et plus Imaginatif que déli- cat. Les élégantes amphores à anses plates, les beaux

Berlin, n" 1318 à 1340 ; Jahrbuch Inst. 1900, p. 123 ; voy.au Louvre. Salle H, la vitrine des vases plastiques et rhytons. — " Potlicr, Vases antiq. du Louvre, pi. 39, E 333. — ’2 Bull. corr. hell. IS95, p. Ï25, pi. 19 et 20.

— 13 Jahreshefte de Vienne. 1900, pi. vi. — 14 lleuney, Atlas des fiqurincs antiques du LowTe, pi. vil, n» 2 ; Gazette arch. 1880. pi. 28 ; Rayct-Coliignon, lig. 141 ; Peirot-Cbipicz, 111, fig. 484. — 15 LungpJrier, .Musée Napoléon, pi. xi.ix.

— ’6 Boehlau, Aus ion. Kekrojolen, pi. xiii. — n Gazette arch. 1680. pi. 28, n» 3 ; l’urtwaengler, Vasensamml. Berlin, n" 130*sq. — I8|liuzey, op. l. pi. vu, n" 3 : Gazette arch.p. 28, n" I ; Furtwacngler, (. c , n« l’iOO. - 19 llcuzey, op. l. pi, xiii,

— 20 llcuzcy, Catalog. fig. Louvre, p. 230-231 : Boeli’au, op. l. pi n ; l’urtwaen- gler, n»* 1318 à 1320. — 21 Ath. ililt. 1900. pi. xv cl tig. 5, p. IT.ï. — 22 Winter, Typen der Terrakotten, I, p. 41-42 ; llcuzey, op. l. pi. m. — ^^ Journal hell. stuUies, U, 1881, p. 09, — 2* l’ottier, Catalog. des vases du Louvre, p. 319,]

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