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XÉXAGOI [Zivx- ;o(). — Officiers Spartiates que nous trouvons mentionnés dans les auteurs à l’époque où Sparte, devenue l’État le plus considérable et le plus puissant du Péloponnèse, se trouva placée à la tète de la Confédération, à laquelle s’étaient ralliées succes- sivement toutes les cités doriennes de la péninsule, à l’exception d’Argos. Tenue, en raison de cette supré- matie, à défendre les intérêts de toute la nation, elle assumait en temps de guerre la direction suprême des opérations militaires. Des traités spéciaux avec chaque État confédéré fixaient les contingents en hommes et en vaisseaux’, ainsi que les approvisionnements et le matériel nécessaire à la guerre-, ou, à défaut, les contri- butions en argent que chacun des alliés devait fournir pour la défense commune ; mais c’était Sparte comme tête de la ligue, ou le général qu’elle avait désigné, qui décidait quand et où ces contingents devaient se réunir’, el s’ils devaient être appelés en totalité ou en partie*. Le chef suprême de l’armée fédérale était nommé par les épliores Spartiates, qui désignaient pour ces hautes fonctions un de leurs rois ou un autre capitaine". Ils choisissaient, probablement en même temps, parmi les Spartiates, un certain nombre d’officiers (les ;svot-coi) char- gés de faciliter la tâche du général en chef pendant la durée de la campagne, en convoquant et en amenant à l’endroit qu’il leur fixait’ et au moment voulu les divers corps d’armée. Ces ÇEvayot les commandaient^ et les menaient au combat, conjointement avec les officiers de chaque cité*, qui probablement leur devaient obéissance, mais étaient admis à donner leur avis dans les conseils de guerre’. Quand l’heure d’entrer en campagne était venue, les çEvayoî étaient dépéchés par les éphores ou par le général en chef" auprès de chacune des cités " alliées, pour leur rappeler leurs obligations et au besoin pour les forcer à les remplir et ramener avec eux les contingents promis. En cas de refus ou de délais, la cité récalci- trante pouvait être passible ’^ d’une forte amende, cal- culée d’après le nombre des soldats manquants et les jours de retard.

.Nous ignorons combien il y avait de lvix-(o{ ; leur nombre parait avoir été indéterminé, car il est probable

XÉXAGOI. — < Xen. Ucll. V, i, io et ïl. — 2Thuc. VII, IS, 2 (fourniture de fer et li’ouliU destiDi !-s à construire des forts) ; II, 10 (-îà IniTr.Stia oïa ti«b ; È-t eio- «„). — 3 Uetl. III, 4. 3. — « Thuc. Il, 10 ; III, 15. — ■• Hell. IV, 7, 3 : IV, f, 9 ; V. S, 4. — 6 //,,/(. m, 4, 3 ; IV, 7, 3. — 7 Hell. IV, 2, 19 ; 3, 15 et 17 : VII, î, 3 ; Xen. Afin. II, 10 : Thuc. Il, 75, 3. — » Hell. I, 3, 15 ; III, 1, 18 ; ces officiers sont (lésipoés par It.’S termes de ot à^iô îi^ «oXiw« ffTçaTtjyot {De rep. Lac. XIII, 4) ou de « ; -. :„ , :oi.«. <rT,.T». :o. (Thuc. 11,10, 3). — » Thuc. Il, 10, 3. — lO Hell. III, 5, 7 ; III, 4, 3 : V, 1, 33, J el 7. — Il Hell. V, 3, 7. — 12 Hell. V, i, iî. — 13 Hell. IV, 5, 7 et S ; De rep. Lac. XIII, 4 el 3. — 14 Z7e rep. Lac. XIII, 4, où sous ce nom ils sont nctlcmeut distingués des t^v àrb t^v «oVt«>v vTsaTT ;Y’"V mentionnés après eux. — i :. P.aucr (dans I. t. Uûllcr, Han<Wuch 1, IV, 362) daprcs Hell. Y, 2, 7, passage qui n’csl pas concluanl. — BiBtror.BM’uir. G. Gilbert, Uandbueh d. griech. Atter- limer i, I, p. ’J9 ; K. F. Ilerinannel V. Thmtiser, Lehrb. d. griech, AnlUiuilâlen, 1. p. il t ; H. Droysen, Die griech. KriegsaUertiimer, p. 72 ; Ad. Baucr, ù. griech. Kriegsaltcriùmer (dans Bandbuch d. klass. Alterlumswistcnchaft > dlw. t. Millier), IV, p. 202 : G. (iusolt, Stmits-u. IleclUsallertamer (dans I. r. Uiiller, Handb.i), p. 206 ; V. Smith, Diction, of greek aiid rom. antiquiliet 3, II. p. 990 ; B. f leischauderl. Die spnrtnnische Verfattung bei Xenophon, p. 74.

XËXÉLASIA. — I llarpocr. p. 159 (Rose, Arisl. Ktrir/e/i. p. 194) ; Plul. Lyr. 27 ; .l^iï, M. — *2 II seinhlerait d’après Isorr. Dusir. 1^. cjuc celte interiliction ne concernait ipie ceui ipii ètaionl astreints .lu service militaire ({AT,jtva tùv

qu’il y en avait un par État ; le rang qu’ils occupaient dans la hiérarchie militaire devait être assez élevé, puisque nous voyons qu’ils recevaient directement en campagne les ordres du roi, comme les polémarques " et les pentécostères.etqu’ils assistaient, avec tout l’état- major et deux éphores, aux sacrifices que le roi offrait en temps de guerre. Ils sont parfois désignés dans les auteurs sous le nom de ;évcov arpa-t’ap/oi ’*.Leursfonctions cessaient probablement avec les hostilités- en vue des- quelles ils avaient été nommés : on a supposé cependant, mais sans preuves suffisantes, qu’en temps de paix ils séjournaient parfois dans les cités alliées ’^ en qualité de commandants de place. .dbien Kreb ;^.

XÉ.ÉL.S1. (Zev7i/.ix(7i’i). — k colé d’une loi très sévère qui interdit’ longtemps à tous les Sp.artiates, surtout s’ils étaient en âge de porter les armes-, de voyager à l’étranger, et encore plus d’y séjourner ^ sans une permission spéciale des éphores, nous en trouvons une autre mentionnée dans les auteurs anciens, non moins rigoureuse en apparence et lui servant comme de corollaire, qui défendait’ aux citoyens des États voi- sins d’élire domicile dans la cité Spartiate et donnait aux mêmes magistrats le droit de les expulser sans autre forme de procès ^ Celle interdiction de séjour et ce droit de chasser les étrangers ( ;£vT,Xacîa.), qui en était la conséquence, paraissent remonter à Lycurgue’ et peut- être encore plus hauf, si l’on en croit la tradition. Mesure de protection sociale et politique, conforme à l’esprit dorien, la xénélasie a toujours paru excessive aux cités rivales plus hospitalières, comme nous le voyons par les reproches que Périclès’ adressait aux Spartiates. Elle avait eu sa raison d’être à l’origine, quand il s’agissait avant tout de maintenir dans sa pureté’ le vieil esprit dorien et de le défendre contre les influences étrangères’" ; peut-être même, comme Périclès le donne à entendre, cette interdiction de séjour ful- elle longtemps maintenue par zèle patriotique, afin d’em- pêcher par ce moyen radical les étrangers de venir étudier de plus près des institutions et des moyens de défense nationale qu’il eût été imprudent de leur laisser trop bien connaître". On y avait recours aussi, semble-

|iai^i{AMv) : cf. Tricher. Quaest. Lac. p. 57. Curtius. Hist. grecque, trad. Bouché- Lcclercq, I, p. 184, considère aussi tout voyage d’un Spartiate à l’étranger comme une désertion d’un homme astreint au service mililaire. — 3 Plut. Agit, 10. _* Ps. Xen. De rep. Lac. XIV, 4 ; Plat. Protag. 342 d ; Plul. Lyc. 27 : Nie. Uamasc. (Sloh. X1,IV, 41, p. 228) ; Joseph. C. Apion. II, 36. — 5 Her. III, 148.

— 6 plut. Lyc. 27 ; Agit. 10 : Apsio. De *rl. rhel. (Spcngcl, Jihet. gr. I. p. 33f.). Plul. Jnst. Lac. n. 20, p. 238 S ; Suid. s. v. .ux’, ;j ;o ; : Philoslr. Àpoll. VI, 20, 3 sq. (p. 120 k’ay.^ etc. Quelques historiens modernes ont soutenu que la lénélasie était postérieure à Lycurgue : ainsi Lachmsnn, Die tpart. Stn’ttsvcrfassung, p. 166 (cilé par C. Crome, Comm. de peregrinorum apnd Lac. loco ac diçttitate,

p. 9, n« 37). — ’• Her. I, 65 : li*. .VaxtSmjiôviot... «, «^ôtiçûv toûtm* (SC. .Vi«vto ; ^ari- iKusvTe ; » ’Hï^» !» !!» ! îv Ssdsrr,)... ïiivoiit i< ;sspl>TO< îs»». — 8 Thuc. 1. 144. oû la lénélasio des Spartiates est opposée au libre accès à l’agora et aui ports dAlhincs : 11,39, I. Thucydide lui-mèmc reproche «ni Spartiates (V. 68, 2) le soin qu’ils mettaient à cacher tout ce qui concernait leur gouvernement (t^ ;; , :i,l,Tiia ; Ti> vpusTov), ce qui empêchait d’être bien renseigné sur la force de leurs armées.

— » Her. III. 148 ; Harpocr. l. c : Ps. Xen. De rep. Lac. XIV, 4 ; Plul. Jntl. Lac. 80, p. 238 £. — "> Plut. Agis, 10 ; Joseph. C. Apion. II. 36. Arislote, Pal. p. 104, 9 (VII, 5. 3). monire les raisons de celte interdiction de séjour. — H Thuc. Il, 39 ; Plut. Lyc. 27, 6. qui combat les conclusions de Périclès : cf. aussi Thuc. V, 68, 2, cilé plus haut n. >^.