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Fig. 7582. - Vulcain gaulois

recueilli le plus grand nombre de dédicaces à Vulcain. On suppose, non sans raison, que les Gaulois adoraient un dieu du feu, qu’ils assimilèrent au Fo/ca/u/. ? romain ’. Nous l’avons déjà vu associé à Vesta dans une inscrip- tion de Lyon", à Vesta et à Mars dans une inscription de Sens’. A Nîmes, il est représenté avec les attributs classiques du dieu forgeron, sur un autel dédié à Vul- cain et aux Vents*. Un des autels de Paris le représente en compagnie de Jupiter et de deux divinités indigènes

(fig. 7o82)"’. Par- tout ailleurs, en Narbonnai- se°, en Lugdu- naise’, en Bel- gique*, il est adoré seul. On doit signaler l’importance particulière du culte de Vulcain à Nan- tes, où il était adoré par les habitants du port, vicani Porteuses, unis aux bateliers de la Loire, nnutne Ligerici ’ ; il est probable que ces fidèles lui demandaient, comme ceux d’Ostie, de proléger leurs marchandises contre l’incendie.

On trouve une dédicace à Vulcain en Germanie Supé- rieure : elle a été gravée au nom des habitants d’un fiCî/s, probablement en reconnaissance d’une protection contre l’incendie’". La Colonne historiée de Mayence et autres reliefs attestent la diffusion de son culte dans la région rhénane ". En Bretagne, le dieu paraît avoir été volontiers associé à Jupiter et à Mars’^.

En Rhétie et en Pannonie, le culte de Vulcain était pratiqué surtout par les soldats romains qui y étaient établis". A Poetovio, colonie de Trajan, à la limite de la Pannonie et du Norique, il avait une importance particu- lière : un viens y avait dressé au dieu un autel ou une sta- tue à proximité de greniers à blé ’* ; près de là s’élevait un temple consacré à Vulcain et à Vénus ’■'. A Carnun- tum (Pannonie Sup"), le dieu du feu est invoqué par deux administrateurs debainspublicSiCurn/o-esMerMiarM ?»’".

iCf. Wallzing, dans J/us<fe Belge, VI (1 90J), p. 94-38 ;Toutaiii, o.c. I, p. 388-392.

— îCorp.imcr. ;a(. XIII, 1676. — •ilbid.«<èM. — W6id. XII. 3135.— 5y6,d.xill, 3026 b. Autel de Notre-Dame : Duruy, Hist. des Jlomains, IV, p. 29 (= noire fig. 7582) : cf. S. Reinach, Répertoire des reliefs, II, p, 241, n° 9 ; relief d’Vzeures Indre-et-Loire), ibid. p. W),n’ 1. — 6 c. i. lat. XII, 1342, 1552, 1572, 4338 ; Bull, des Antiquaires de Fr. 1902, p. 132 = Ann. Apigr. 1903, n" 27. — 7 Corp. inscr. lat. XIU, 3105-3107, 3164. — «Iliid. 3593. — 9 Ibid. 3105-3107. — 10 /bid. 045*.

— Il S. Kciuach, op. l. 1, p. 180, n» 3. Voyez aussi Tautel d’Ascliafrcnhourg, ibid. H, p. 10, II. 4. Autel de Bingen, ibid. p. 59, n«3. Autel de Mannlieim, ibid. p. 68, n’ 4. Reliefs de Wiesbaden, ibid. III, p. 526, n" 4 ; p. 528. n° 8. — ta C. i. lat. VU 1-0, 86, 398 (cf. ibid. 378). — 13 Jbid. III, 350à, 3646, 14370 10. — 14 Jbid. 10875.

— IS Ibid. 143543» ; cf. 14354 36 et 14354 37. _ ic Ibid. 4447. — 17 Ibid. 1169».

— 18 Gauckler, Bull. arch. du Comité, 1906, p. cxcvi ; l’oinssot, Cat. du Musée Alaoui, Supp. p. 164, n» 276, pi. lxxxvui, 4. — 19 Merlin, Nouvelles Arch. des mijjioni, XI (1903), p. 39-41 ; Gauckler, Cal. du Mus. Alaoui, Supp. p. 10, u" 261, pi. ïM. — 20 Cf. Virg. Aen. VIII, 416 sq. ; Merlin, (. c. — il On trouve lé dieu jeune et sans barbe sur une gemme dO Corncto (Furlwânglcr, An*. Gemmen, pi. ivii, n» 23 = notre fig. 7577) et sur les monnaies d’Aosernia {Cat. of Cr. coins ’

A Celeia, dans le Norique, un groupe de cultores, recru- tés parmi de petites gens, s’était formé pour l’adorer".

On ne trouve pas trace de Vulcain dans l’épigraphie des autres provinces de l’Empire. Toutefois il n’était pas complètement ignoré en Afrique : la nécropole punico-romaine d’IIadrumète a livré une statuette de Vulcain en terre-cuite" ; à Dougga, une mosaïque, trouvée en 1902, représente Vulcain dans l’antre des Cyclopes" : il est vrai que cette œuvre d’art paraît être due à un souvenir litté- raire plus qu’à une pensée reli- gieuse^".

4° Rep7-é.tentations figurées.

— Relativement à celles des au- tres dieux romains, les repré- sentations de Volcanus sont rares. Elles sont empruntées à l’art grec, par l’intermédiaire de l’Étrurie et de l’Italie méridio- nale. L’art étrusque hésite encore entre le type barbu et le type im- berbe (fig. 7577 et 7580) 2’. Mais le type de Vulcain barbu règne sans partage dans l’art romain :

c’est par exception qu’on trouve Fig. 7583. — Vulcain imberbe.

Vulcain sous les traits d’un jeune

homme imberbe sur une fresque de Pompéi (fig. 7583) --. La plus belle image classique du dieu est fournie par le buste en hermès du Vatican ^’ : on y remarque une singulière dyssymétrie du visage, qui symbolisait peut-être, dans la pensée de l’artiste, l’infirmité du dieu. Sur les bas-reliefs, en province comme à Rome, le type reste sensiblement le même (fig. 7582) ". Partout se retrouvent les attributs caractéristiques de Vulcain : le marteau [malleus] et les tenailles [forceps], auxquels est souvent jointe l’enclume [meus]. Presque toujours Vulcain est coiffé du pileus [pileusI, bonnet des ouvriers et des artisans ; il y a peu de cas à faire de l’expli- cation de Porphyre^S d’après laquelle le pileus serait le symbole de la voûte céleste. Le vêtement ordi- naire du dieu est la tunique courte, ou exotnis, laissant libres le bras droit et l’épaule. Ce vêtement, la coiffure et la barbe rendent le type classique de Vulcain très semblable à celui d’Ulysse ; il est souvent malaisé de les distinguer (fig. 7575)’°. La sculpture, la peinture, la mosaïque romaines représentent volon- tiers Vulcain dans sa forge, en compagnie des Cyclopes (fig. 2967) ’■.

L. A. Constats.

Italy, p. 67, Qo> 1-4) ; cf. une statuette de bronze dans Micali, Mon. ined, pi. xvcii, 2 = S. Reinach, Bép. de la stat. II, p. 40, n» 5. — 22 Duruy, Hist. des Bomains, IV, p. 261 (= notre fig. 7583). — 23 Mon. delVlnst. VI-VII, pi. lxiii ; Baumeisler, Denkmaler, 1, p. 641, fig. 712 ; Helbig, o. c. 86. — A rapprocher Gerhard, Ant. Bildwerke, l, pi. lxxxi, 3 ; Gauckler, Sanct. syrien du ’Janicule, pi. Lvi. — 24 Vatican, base Casali, cf. Helbig, o. c. 154 ; Mustïe do Cluny, autel de Paris ; cf. Corp. inscr. lat. Vlll, 3020 b ; Ni’mes (Musée), autel, cf. i6irf. XII, 3135 ; Sarrebourg, bas-relief mithriaque, cf. Cumont, Monum. rel. aux myst, de Mitlira, t. II, Supp. 273 ter c 3o. — 25 Ap. Euseb. Praep. evang. 111, 11, S3.

— 28 Cf. Baumeisler, Denkmaler, I, p. 642, fig. 713 = Cat. of. bronzes in the Br. Mus. n» 1032. — 2’ Mus6e du Capitole, sarcophage, cf. Helbig, o. c. 792 = tJict. fig. 2967 ; Konie,bas-reliof, cf. Bull.com. 1878, p. 142-152 et pi. i ; Pompéi, fresque, notre fig. 2968 ; Dougga, mosaïque, cf. supra note 19. — Buimoura- iMUE (partie romaine). — Éraeric David, Vulcain, Becherches sur ce dieu et les principaux monuments qui te représentent, Paris. 1838 ; Pauly-Wissoiïva, Beal- Encyclop/idie, VI, 2" partie, Stuttgart, 1852, arl. Volcanus ; Prellcr-Jordan, BOmische Mythologie, Berlin, 1883, II, p. 147-155 ; Baumeisler, Denkmaler des klassischen Altertums, I, Miinich-Leipzig, 1884, p. 641-645 ; Wissowa, dans-