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Fia.
’l'rousseau crinslriimcnls pour la
ve/fo, arraclier). La forme indique un diminutif ; Féqui- valenl grec le plus exact serait donc ).a6iSiov ’. Mais on ne A’oit pas nettement si la petitesse seule de l’objet - l’oppo- serait à la pince [forcepSj, plutôt que la limitation de son emploi. Toutefois les textes, très peu nombreux, où le mot figure ne se rapportent qu’à deux usages précis. La ro/sella est une pince médicale % et sans doute y
en eut-il de dimen- sions très diverses. Nous en avons don- né [cniRURGIA, fîg. 1379-1384] un cer- tain nombre de spé- cimens variés ; on y peut ajouter deux exemplaires, entre plusieurs, de la Bi- bliothèque Natio- nale’ : l’un terminé par de larges palet- tes recourbées ; l’autre à mors coudé
toiletle. , , .1 » I
et dont les branches sont munies d’un manchon-glissoir permettant de les serrer à volonté et de prolonger le pincement sans le secours de la main.
D’autre part — et principalement, vu l’étymologie — la i^ohella servait, en particulier dans les bains, aux mains d’un esclave spécialiste, I’alii’ill’s, à enlever les poils ■’, et elle y réussissait plus sûrement que certaines pâtes épilaloires également employées [psilotdrim]. Celte pratique, qu’on croirait propre aux elTéminés ^ ou à ceux qui, ne sachant pas vieillir, supprimaient les premiers fils blancs, était fort répandue [isarba, coma] et un homme comme César ne craignait pas d’y recourir". La pince à épiler est, pour cette rai- son, réunie sur le même anneau avec d’autres in- struments, comme le den- tiscalpium, les spatules à fard, etc. (fig. 7501)*. L’usage de cet instrument
est d’ailleurs extrêmement ancien et, si haut qu’on re- monte, en plein âge du bronze, les pincettes sont un ac- cessoire obligé de toute trousse de toilette". La plupart des échantillons qu’en offrent les musées datent même de la préhistoire etonl été retrouvés dans presque toutes les régions du monde antique, depuis l’Egypte, qui en a fourni en cuivre ’", jusqu’à la Grande-Bretagne et la Scan- dinavie, en passant par Cliypre", les tombes prémycé-
Fig. 75C2. — Petites pincettes.
7SC3. — Pinces
niennes ’^ et mycéniennes, comme celles de Zafer Papoura en Crète elles nécropoles d’Italie". Si quelques-uns, découverts en Angleterre ’» et en Germanie ’% sont bien d’époque romaine, on peut affirmer que les formes n’ont pas changé jusqu’à la fin de l’antiquité et étudier ici même les spécimens celtiques. La taille de ces objets va de 5 à H centimètres (7 ou 8 en général) ; il y en a de toutes matières, l’or compris ; une pincette d’argent pro- vient de l’acropole de My- cènes ". Comme cette pin- cette est associée à d’au- tres accessoires de toilette et fréquemment réunie, par le même anneau, à un grattoir de tête {scalpto- rium) et à un cure-oreilles [auriscalpium], ou seule- ment à ce dernier, même quelquefois au fondd’une sépulture virile ’*, on ne peut plus se rangera une ancienne opinion", sui- vant laquelle c’était un instrument de couture. Nous re- tiendrons particulièrement les exemplaires (fig. 7.56 ;2) de Mycènes^", de Syros ^’ et celui de Limone, province de Livourne, aux extrémités élargies, avec ses tiges élé- gantes, partiellement torses^’.
Nous ne savons pas si, dans la pratique, le terme ro/- sella s’appliquait encore à d’autres pinces, par exemple à celles dont le verrier devait user pour donner la forme voulue à la masse vitreuse dans laquelle il venaitde souf- fler ^^ [vitrum]. Il est enfin peu probable qu’on ait ainsi dénommé les grandes pinces dont les tiges sont munies de roulettes et qui servaient à saisir ou déplacer les tisons dans un brasier ; les spécimens sont d’ail- leurs italiotes ou étrus- ques. Nous en signale- rons cependant quelques- feu montées sur roulettes, uns, par exemple celui
de Vulci, au musée de Berlin -’*, avec ses tiges terminées en forme de gland et cannelées en spirale, ce qui est le cas de la plupart -’ ; celui du Cabinet des médailles, dénommé pince de for- geron (fig. 7363)^°, mais par erreur sans doute ; ces ustensiles sont généralement retrouvés, non seulement avec des tisonniers ^ ’, mais avec un réchaud à charbon -’. Nous préférons donc, sans dire comme Micali - qu’avec ces pinces on retirait du feu les viscères de la victime,
VOLSICI.I.A. — 1 Dioscorid. I, 8t. — 2 On la suppose presque forc( !ment dans l’expression figurée (Varr. De linq. lat. IX, Sit Miill.) pngnarc i-oUellis, se battre .. à coups dépingics .. — 3 Gels. VI, 18, 3 ; VII, 10, 7 ; VU, 21, 1.-4 Babelon cl Hianchel, Catal. des bronzes de In llibl. Aat. Paris, 1895, p. (ill, notamment n" 1CÎ7 et 1630 ; cf. aussi de Uiddcr, Bronzes antiq. du Louvre, II, p. 94, n^iSIO- 2512. — 1> LosgloscslraduiscntalorsparTç,) ;o),ci6< ;;. — 6 Cf. Martial. Vlll, 47 ; IX, 27. 5.-7 Sucl. Caes. 43, 2. — SA. Waitcrs, Catalog. o[ Ihe bronzes llril. Muséum, p. 317, n» 2394, fig. 71 (= notre fig. 73f)l). — 9 Voir Pénumi^ration de Plant,’, Cure. IV, 4, 21 (377) : volsHlne, pecten, spéculum, calamislrum. — ’o J. de Mor- gan, Recherches sur les origines de l’Kgi/pte, Paris. 1896, p, 200. — " Olinefalscli- Hichler, Verhandlungcn der Berlincr Geselîschnfi filr Anthropologie, 1899, p. .136. Il diîclare, sans raison, la pincottc originaire de Chypre ; mais on peut lui conc^’der (pie l’expansion s’est faite d’Bst en Ouest. — i’2 Onze d’entre elles eu oui donné quinio spécimens ; S. Reinacll, L’Anthropologie, X (1899), p. 510.
— 13 A. Evans, dans l’Archaeuhgia, LIX (1905), p. 505. — H O. Montelius, l.n Civilitalion primaire en /lalie, Stockholm, Il (1904), pi. 119. 13 ; 121, II.
— lu Smill), Dictionarg of greek and roman antiquities^ II, p. 981 (Ile de Wight). I
— 16 Archaeologia, XXXVl (1855), p. 277. - " Schlicmann, Alijcènrs, trad. Girardin, Paris, 1870, p. 390. — i» J. Déchelctte, Manuel d’archéologie préhis- torique, Paris, 11, 2 (1913), p. 879 sq. ; fig. 370, n" 2-3 ; 11, 3 (1914), p. 1271 sq. ; fig. 547. n» 2 ; 518, n" 1-3 ; 349, n» 3. — 19 Montelius-S. Reiuach, les temps pré- historiques en Suéde, Paris, 1895, p. 76. — 20 Déchelctte, op. cil. II, 1 (1910), fig. 1.36, n» 1. — 21 Jbiit. no 2. — 23 Ibid. n" 3. — 23 H. Bliimner, Technologie und Terminologie, l.cipz. IV (1S87), p. 303 .sq. ; cf. fig. 65, p. 395. la pince que manie un verrier égyptien. En grec son outil s’appelait x»l5^>i, d’après une épi- gramme, Aii ;/lo/. Patat. XVI, 323.-2* C. Friedcrichs, Kleinere Kunst und Indus- trie, Ufisseldorf, 1871, p. 190, n» 763. Add. celui de Naples : Viollel-le-Duc, His- toire d’un dessinateur, Paris, 1879, p. 231 ; Kuesch, Guida illustrata del Mus. di Napoli, 1908, p. 384, n» 1775. — 2» Cf. G. Micali, Monumentiper servire alla storia degli antichi popoli italiani, Firenic, 1833, pi. cxiri, 2. — s» Ëabclon el Blanchet, o ;i. cit. p. 635, n" 1845. — 2’ : Milani, A/iisco italiano, l,p. 3 05,n»’12el 18 ; V. Ilcibig, lUm.Mitth. 1(1 886), p. 33. — 28 Fricderichs, /oc. ci/. Il en est ainsi pour notre figure 3165 ; seulement les roulettes ne sont pas faciles à distinguer dans le dessin. Cf. Ruesch, /. c. — ’.'9 Storia per serrire... Firenzo, il ! (1832), p. 208.