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la première moitié et le milieu du V siècle. En général l’intérieur seul est peint sur fond blanc, Texléricur étant décoré de ligures rouges. Ce sont toujours des produits très soignés, sur lesquels l’usage de la dorure et celui du noir délayé varient et nuancent l’aspect du décor. Quel- ques-uns de ces vases, comme la coupe signée d’Euphro- nios au musée de Berlin ’, la coupe d’Anésidora au Musée Britannique ((ig. 731 i)-, sont des chefs-d’œuvre courus suivant les principes du pur style sévère ; sur d’autres les personnages aux lins profils, aux gestes gracieux, annoncent plutôt, comme ceux de Douris, les ligures élégantesde la deuxième partie du siècle (Hg. 4720) ; telles sont ces coupes aux parois extrêmement min- ces, aux formes recherchées, qui sont dues à Sotadès et à son école’.

On distingue, parmi les Irnjllics à fond blanc [lecvtuus], deux groupes. Le premier est celui des lécylhes faus- sement dits de Locres^, car ce sont des produits purement grecs et répan- H ;;. 7315. - Ucyiiic dus daus lout Ic monde grec. La cou- à nguics noires sur yg^tg qui Ics pccouvre csl blanc jau-

fond blanc. *

nàtre, très cuite et dure ; le décor, d’abord exécuté en silhouette sombre suivant la mé- thode des figures noires (fig. 7315), l’est ensuite au trait sous l’influence de la technique à figures rouges. Les sujets sont, le plus souvent, ceux de la vie ordi- naire ou des scènes mythologiques (fig. !2i39). — L’autre groupe de lécylhes ■’ paraît constituer une spé- cialité athénienne ; les exemplaires s’en rencontrent principalement en Allique. La couverte, de ton blanc laiteux, y est plus ou moins poussiéreuse et fragile ; le col, l’anse et le bas du vase sont en général, sauf pour les vases de petite taille, enduits de vernis noir (fig. i402). L’emploi de la silhouette noire est rare : un méandre limite ordinairement la partie supérieure de la scène. L’usage presque exclusivement funéraire des lécythes expli(jue que la très grande majorité des représentations figurent des épisodes des funérailles ou de la vie d’outre- tombe (fig. 1356, 3333, 33 :{», 4103, 1807, 404(1, 5117, 6322) ; sur un très petit nombre de vases se rencontrent des scènes mythologiques ou des scènes de genre. Sur les lécytlies les plus anciens (première moitié et milieu duv"^ siècle) le décor est, en tout ou en partie, exécuté au vernis noir plus ou moins fin ; dans la seconde partie du V et au IV" siècle on ne se sert plus, pour tracer les con- tours, que d’une couleur mate, en général rouge. Les couleurs rouge et bleue sont aussi employées et étendues par largos touches, mais la polychromie est ordinaire- ment très sobre et surtout usitée pour les vêtements ; elle ne prend beaucoup d’importance que dans quelques vases de très grande taille, entièrement recouverts d’enduit blanc, au décor desquels a été appliqué le procédé pic- tural de la skiagraphie ; enn riiA, p. MVi, lig. 5650 J . Les

’ llarlwig, Oricch. Ah-islerschalen, pi. 51. — 2 Murray-SniUli, W/iile athe nian nos- ;.», pi. 10 (noire Hg. 73 ;i = Ui.ruy, Grecs, I, p. i29). — 3 Ibid. pi. 10-18 ; foMicr, Mon. Piot,U (18’J5), p. 3u ; l’errol, X, p. 71 !i. — 4 Pollior, Léajtlies blancs attif/nes, p. 4 ; Wcisslirinpl, yUA. Mitt. lë !)0, p. VV ; Ho^ar)(|uet, ./uitrii, hell. stuâ. ISOli, p. lOi : i-’airhanks, Athen. white lehjt/ioi, p. : Porrol, X, p. 683. Nolro (Ig. 7313 =ibid. p. (ISO, li ;;. 37i. — Sl’oUicr, Les lécijtlics blancs attii/iics à rcpn’scntations fun’-fairen nosanipicl, Journ. hell. sttid. 1890, p. Iiio ; Fairbanks, Alhen. wliite lekijthoi ; W. lUczler, Weitagrundige att. Leliijthen.

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lécythes à fond blanc comptent parmi les œuvres les plus précieuses et les plus originales de la céramique athé- nienne ; même les plus simples se distinguent souvent par la pureté du dessin, et quelques-unes des scènes dont ils sont ornés, comme les deux mortes assises sur le grand lécythe du Louvre (fig. 5617), comme la dépo- sition au tombeau sur un lécytiie d’Athènes (fig. 2287), comme l’offrande des parents au tombeau (fig. 731 6) sont aussi belles par la grâce harmonieuse des attitudes que par l’émotion discrète dont la composition est empreinte.

polychromes.

Vases à lustre noir sans décor peint. — Ou a vu plus haut (p, 613) le développement que les potiers béotiens ont donné, dès le vi= siècle, à une catégorie particulièrf ! de vases entièrement recouverts de lustre noir. Les vases soignés sans décor peint sont assez répandus dans la seconde moitié du V et au w" siècle’ ; ils sont recou- verts d’un solide vernis noir (fig. 6872). Dans ces vases tout l’effort du céramiste a porté sur la forme, qui est souvent élégante et recherchée ; on remarque, en parti- culier, combien le profil de certaines coupes rappelle les moulures d’architecture. Les vases sans décor peint sont souvent ornés de cannelures ou de sillons verticaux ; souvent aussi, principalement à l’intérieur des coupes, se voit un décor estampé de palmettes, d’oves et de cercles concentriques ’, qui forme une transition avec la période suivante des vases à reliefs (voir plus loin, 3°).

[Peu à peu apparaissent des ornements en blanc et en jaune, parfois accentués par des incisions, qui amènent à la catégorie hellénistique (ci-dessous, p. 654), On a des raisons de croire que cette évolution, qui conduisit les céramistes à la suppression des tableaux à person- nages, eut son point de départ en ,tti(jue même, et peut- être pour auteur un certain Thériclès, contemporain d’Aristophane [riiiiiuci.EA vas,, p, 212, fig. 6871, G8721. L’imitation delà métallurgieen fut certainement la raison déterminante ; de même que les Étrusques ont copié l(s vases de bronze dans le bucchcro, de même les ,ltiques commencèrent à imiter la vaisselle de métal dans ces belles poteries noires et brillantes. Toute la céramique grecque fut orientée du même coup vers cette méthode qui devint générale, dans les pays grecs comme en Italie.]

fE, Ckiiamku !■ ; iTAi.iiiii’ : mk, la i’i.n iii’ v au m sikclk, —

— 6 Winlor, Att. Lekijthos des Dcrl. Hiisciims (33* Berl. Winckolmannsprogr.) ; I’. Girard, in ;)ei)i(iireaiii.p, 210 ; Colligaon, il/oii. Pioi, XII (1003), p.io. — 7Uii- monl-C.liaplain, Céramiques, I, pi. 27-i8 ; noire ng.73IO = Duriiy, f/ist. d. Grecs, I, p. SOI, — S Par ex. Furlwiingler, Aei/ina, p. Wi ; Pcrdrizot, /•oiiirtes de Delphes, V, p. I6i ; Diigas, Le temple d’Ali’a .thihin, appcnd. V, n" 11-2. — » loroui, Vases du Musée de Madrid, p, 316 ; l’urlwiinglor, Vosensanml. Herlin, p. 7.S3, n" 2701 si|. ; Dcigas, Le temple dAtéa AIhé.m. uppcud, V, n" iS-3 :i ; cl. Uro, /ilack gla :e pottenj, p. 32 9(|.