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on façonnait maints articles de verre soufflé en Grèce, à Rhodes, en Italie ’ , en Espagne et en Gaule ’.

Dans la Grèce continentale, on a trouvé des verres de couleur, verres-mosaïques et tnillefiori (ig. 7o2.j), ainsi qu’un grand nombre de bouteilles et de flacons apparte- nant à la gobeleterie usuelle. Mais, bien que ces produits afTpclent pour la plupart des formes grecques, ils ne sont pas originaires de fabriques indigènes. Par contre, dans les îles, Lçsbos et surtout Rhodes semblent avoir été, sous l’Empire romain, des centres particulièrement florissants d’industrie verrière. Athénée, qui vécut au début du m» siècle, parle, dans ses AEiTCvoaoçKjTai’, des récipients de verre bleu et des gobelets de verre pourpre de Lesbos et vante les établissements de Rhodes’.

En Italie, des officines célèbres au temps de Pline étaient établies sur divers points. Il y en avait en Cam- panie* et dans la région avoisinant Turin. A Rome, la première verrerie locale dont il soit fait mention est celle de la porte Capène, installée sous Tibère ^ Avant la fin des Antonins, la capitale de l’empire comptait plusieurs officines, où travaillaient des artisans dont nous avons conservé les noms : Asinius Philippus, G. Salvius Gratus, C. Leuponius Borvonicus, A. Volum- nius Januarius, Amaranthus, L. ^milius Blastus".

En Gaule, des verreries furent créées dès le V siècle de notre ère dans la Narbonnaise et dans la vallée du Rhône. Nous connaissons par^une stèle funéraire, décou- verte en 1757 et conservée au musée de Lyon, le nom d’un des premiers maîtres verriers installés dans cette ville, Julius Alexander .

Les Romains du Haut-Empire achetaient très cher la verrerie de luxe. Pline raconte que, du temps de Néron, deux petites coupes atleignirentle prix de 6000 sesterces’. Combien pouvaient se vendre ces merveilles d’art, ces vases ciselés comme de précieux camées ? Il fallait être un Néron ou un Pétrone pour s’offrir une pièce comme le Vase Portland (flg. 7526) ou le Vetro Blu (fig. 7527). En dehors de la fabrication des vases, les matières vitreuses étaient employées, à cette époque, à la confection de menus objets de toiletteet de pions pour les jeux [latrun- cuLi]. On les utilisait aussi en bijouterie pour faire ce que nous appelons du simili ’, en optique (lentilles gros- sissantes), en vitrerie pour garnir des châssis de fenêtres [DOMUS, fenestra]. Après la mort de Commode, les modes orientales sont plus que jamais en faveur dans tout l’empire. Des impératrices comme Julia Domna, des empereurs comme Iléliogabale vivent à l’orientale et favorisent à Rome le despotisme et les religions des Orientaux ’". Des marchands juifs venus de Syrie pro- pagent le culte du dieu hébreu Jahveh et fondent de petites communautés chrétiennes jusqu’en Gaule. Ils instaurent dans les vallées de la Moselle et du Rhin et dans la BeUjica de grands établissemcnls de verrerie et favorisent, dans ces régions, le développement d’ateliers restés jusque-là peu importants. A Cologne, à Trêves, à Boulogne-sur-Mer, à Vermand, des verriers habiles et consciencieux travaillent avec activité. Leurs créations

1 Plin. Aa(. Iiist. XXXVI, 06 (189). — ïjam vero cl per Oallias llispii- niasque êimili modo harena tem/)eralur : l’iin. A’a(. hisl. XXXVI, 66 (191). — 3 Allicn. XI, p. 486. — « Les fabi-ii|Uos cam]iauiciincs {tahlies ciilrc Cumcs et Lilcniuni 6laicnl pcul-6trc déjà a$8cz anciunnos à l’époque où écrivait Pline. — G A. Kisa, /Jas G/as im AUertum, p. 17t. — . — ’2 Cod. Theodos. XIII, 4, 2 = Cod. Jnst. X, 06, I.