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les petites racines (fig. 7513) ». Une des besognes essen- tielles est la taille ^ pour laquelle on use de serpettes spéciales’, falces ou falculae vinenticae, vinitoriae (fig. 2805 et 7513)* ; il est préférable que la vigne ne porte pas de fruit avant la septième année ^ A la taille se rattaclie l’épamprage {patnpinatio), que l’on fait deux fois par an« ; en pays pluvieux, on épampre également pour éviter la pourriture du raisin et en faci- liter la maturité’. On sait aussi pincer la vigne » (xôXou- (ji ;), et empêcher la coulure (poi ;, ro7-atio) ’ par une incision annulaire de Fécorce (circumrasio, circuincisio cor t ici s) ’". Il faut protéger la vigne contre les intempéries : en
l taille des ceps.
Crimée, on recouvre de terre les ceps durant l’hiver " ; au printemps, il est bon d’allumer des feux de paille pour éviter la gelée blanche’- ; en Bélique, à la cani- cule, on couvre les vignes de nattes pour les garantir des vents brûlants" ; on fait de même ailleurs pour empê- cher les grappes de se dessécher".
En dépit de tous ces soins, le vigneron n’est jamais assuré d’une belle récolte : il a encore à compter avec les maladies et les insectes qui s’attaquent aux plants et aux fruits ’^
3° Le raisin. — La vigne est cultivée surtout en vue du vin ; ce n’est qu’exceptionnellement qu’on en utilise le bois ’^ Quant aux raisins, ils peuvent être mangés comme fruits " [cibari.], mais la production des raisins de table n’est profitable que si le vignoble est à proxi- mité d’une grande ville dont le marché assure la consom-
1 Colum. IV, 8 ; Virg. Georg. Il, 363. Notre fig. 7513 d’après JrcA. ^’eidmj, 1861, pi. U82, n» 2. — 2 TUeoplir. Caus. pi. 111, 13 ; III, 3, 5 ; III, 7, 7 ; Geopon. V, SI sq. ; Cat. De re rust. 33 ; Colum. IV, 9-10, 23-2i ; De arb. 10 ; Plin. XVU, 35 (22) ; Arcfi. Zeit. ibid. Sur les origines légendaires de la taille de la vigne (l’âne broutant la vigne et la faisant fructifier), cf. G. Lafaye dans la /iecue de philologie, 19li, p. 174. — 3 Cat. De re rust. Il ; Varr. De agric. 1, 22. — * Colum. IV, 23 ; Duruy, op. l. Il, p. 291, d’après un manus- crit de Columelle ; Koumanoudis, Inscr. fun. de l’Attique, n. 2J(i8 ; Billiard, op. l. p. 349, Dg. 110-113. — 5 Plin. XVII, 33 (22). — 6 Theophr. Caus. pi.
II, 14, 4 ; Colum. IV, 6-7 ; Plin. XVII, 33 (22). — ^ Colum. XI, 2. — 8 Theoplir. Caus. pt. III, 14,8. — 3 Theoplir. H^sl. pi. IV, 14, 6 ; Plin. XVII, 37, 8. Cer- taines espèces ont la réputation de ne jamais couler (Colum. 111, 2 ; Plin. XIV, 4, 7) ; d’autres au contraire sont particulièrement sujettes à cet accident, «^atzc’aoi ^uuSe ;, Geopon. V, 39, 4. La coulure a pour cause les intempéries (Tlieophr. L l. ; Plin. X Vil, 37, 8) ou un excès de vigueur «lui se traduit par un développemeat exa- géré du bois (îlionotîv, Theophr. Cous. pi. III, 1,5 ; Geopon. V, 40) . _ 10 plin. XVII, 39, I ; Pallad. Il, 15 ; Theophr. Caus. pi. I, 5, 5 ; I, 17, 10 ; V, 1, 10.
— 11 SIrab. VII, 4, 8. — ’2 Colum. De arb. 13 ; Pallad. I, 33. — 13 Colum. V, 3.
— ti /bid. XI, 2. — 1^ Longue et complète étude des fléaui de toute nature qui menacent la vigne, dans Billiard, op. l. 2« partie, ch. VI-VII. — 1 fi Des colonnes du temple de Jupiter à Métaponle, un escalier du temple d’Artèmis, à Éphèse, sont faits en bois de vigne (Plin. XIV, 2). Citons pour mémoire l’utilisation comme remèdes des sarments, des pampres (Plin. .XXllI, 3 ; XXIll, 8). — 1"^ Les raisius frais sont interdits aui fiévreux ; par contre les raisins conservés sont iiiof- fensifs (Plin. XXllI, 6j. Sur les usages médicinaux des pépins, Min. XXlll, 9.
— I» Colum. III, 2. D’où le nom de tiiae suiur*a>i.ie, Isid llisp Orig. XVII, 3 ; certaines espèces cependant supportent aisément le transport, Plin. XIV, 4 (3).
— 19 Plm. XIV. 4 (3i ; XIV, 3 ; Virg. Georg. Il, 102 ; Mart. Xlll, 22 ; Colum.
III, 2 ; XII, 44 ; XII, 43 ; Varr. De agr. Il, 3 ; Slacrob. Saturn. U, 1«.
— !0 Sur les différents modes de conservation au point de vue médical, Galco. II, p. 377. — îl Plin. XIV, 4 (3) ; XIV, 3. C’est une précaution à prendre, quel que soit le mode de conservation, Col. XII, 41. — 22 Plin. XIV, 3 ; Colum. XII, 44 ;
mation". Certaines espèces produisent spécialement le raisin de table ; les plus célèbres sont les bumasti et les uvae duracinue ".
Il y a intérêt à conserver les raisins ^°. Certains se conservent sur les ceps même, surtout si l’on prend soin d’enduire de poix le pédoncule’-'. On peut encore suspen- dre les grappes", les placer sur de la paille- du son, de la sciure de bois, du plâtre ^’, les exposer à la fumée ’% les enfermer dans des pots («l’ae ollares-^) que l’on couvre de marc" ou que l’on plonge dans une citerne^’. On les fait confire dans le vin, dans le moût, dans le vin cuit, dans la piquette-’ ; il suffit même de les maintenir dans l’eau de pluie ’". Le raisin sec {uva passa, cTixtfiç ", à(iTa(pi ;^-) est soumis à une forte chaleur " : à Ces, on fait sécher les grappes au soleil, on les enveloppe dans des feuilles de figuier, de vigne ou de platane, on les met dans des tonneaux par couches que séparent d’autres feuilles, enfin on bouche les récipients avec du plâtre ’*. Il y a des vignes de qualité inférieure qui donnent des raisins peu agréables au goût {uva asinusca) ou même à la vue ^’. D’autres sont dénommés d’après leur couleur qui rappelle le pelage de la taupe ou du lièvre {talpona, lagea) ’°. Certaines épithètes ont été sug- gérées parla forme des grappes (en queue de renard, uva alopecis), par l’attrait qu’elles ont pour les mouches ou les abeilles [uva apiana), etc. ".
IL Le viN^’.
1° Travail du vin. — Aussitôt la vendange faite [vin- uemia], les raisins sont foulés dans des cuves ou por- tés au pressoir [torcular] , qui est le plus souvent à proximité du vignoble *". Il est préférable de ne pas mélanger les espèces*’. Les raisins noirs donnent un vin moins agréable que les blancs*-. Du pressoir le vin découle dans les lacus ou les dolia, où se fait la fermen- tation*’. Le dernier tour de pressoir donne un vin de qualité inférieure, mustum tortivum, circumcisitum ' . Le marc [a-zi^HfU^t , vinaceum) est enlevé et conservé pour divers usages ’° ; additionné d’eau et remis sous le pres- soir, il donne la piquette, lora, oeuTÉpco ; oivoç, SeotepeTa.
Horal. Sat. II, 2, 121 ; Plaut. Poen. 99. — 23 plin. XXIII, 7. — 21 Colum. XII, 41.
— 25 Plin. XIV, 3 ; Cat. De re rust. 7 ; Horat. Hat. II, 4, 72. — 26 Mart. VII, 20, 9 ; Plin. XIV, 4 (2) : XXIII, 7 ; Colum. XII, 44-5. — 27 Varr. De agr. I, 57 ; Cat. De re rust. 7 ; Plin. XIV, 3 ; Colum. XII, 43. — 28 Varr. De agr. I, 54 ; Colum. XII, 44. — 29 Athen. XIV, 053 e-f ; Plin. XIV, 3 ; XXIII, 7 ; Cat. De re rust. 7 ; Colum. XII, 16 ; XII, 44. — 30 Plin. XXIII, 7. — 31 Theoer. XXVII, 9 ; Uioscor. III, 33 ; IV, 156. — 32 Xen. Anab. IV, 4, 9 ; Plat. Leg. 845 b. — 33 Hesiod. Op. et d. 611 sq. — 34 Plin. XV, 18 ; XIV, 11 (9) ; Colum. XII, 16. Sur les vertus médicinales des raisins secs, (jalen. II, p. 581-2. — 35 pjin. Nat. hist. XIV, 42 ;
■ Jlacrob. Hat. II, 10, p. 279. — 36 plin. XIV, 30, 39 ; Macrob. l. c ; Virg. Géor- gie. II, 93 ; et Serv. ad h. L — 37 Cf. Lafaye, dans la Revue de philologie, 1914, p. 180-181. —38 Sur la fabrication du vin en Egypte, Wilkinson, op. l. l, p. 383 ; Wônig, Die Pflanzen im ait. Aegypt. p. 263. — 39 Aux monuments figurés, cités dans cet article, on peut en ajouter de nombreux, par ex. scènes de foulage, Clarac, Sculpt. II, pi. cxxxvi ; S. Hcinach, lii-perl. des reliefs. III, p. 293, 294, 3j.i, 427 ; Koller, Cofac. de Home, 1, pi. xxi ; Billiard, op. l. p. 393, fig. 123 ; p. 427, fig. 136 ; p. 440, fig. 147, pi. xiii ; pressoir à cabestan, mosaïque de Saint-Romain-cn- Gal, !’6id. p. 449, fig. 155. Sur un vase en verre du musée de Naples (Billiard, op. l. pi. xi), le rythme estdonnépardcux musiciens, dont l’uu joue de la double llùte et l’autre delà flùtede Pan ;cf. un joueur de double fiùte sur la mosaïque do Saint-Ro- main-en-Gal, iSiif. p.44l, fig. 148. — 4li Legros matériel étaitfourni par lepropriétaire au fermier, qui n’apportait que le petit outillage d’exploitation. La distinction est net- tement faite par lllpiendansunpass.ige [Dig.WX, î, 19), où il est questiou du pres- soir à olives, mais qui s’appli(|ue aussi sans doute au pressoir à raisins. Le proprié- tairefournit aussi les grands rfo/ia et est tenu à des dommages-intérêts si le mauvais état des vases assure mal la conservation du vin {Dig. Le.). — ^1 Colum. Xll, 4/.
— 12 Plin. XXlll, 6, 1. Avec les raisioscommuns, à peine murs, on fabrique un vin pour les esclaves, tirium praeliganeum : Cat. De re rust. 23. - 43 Sur le cuvage et la fermentation, Billiard, op. /. p. 459-462. — " Colum. Xll, 30 ; Plin. XIV, 25 ; Varr. De agr. I, 54. — »■■■ On s en sert comme engrais, on le donne comme nourriture au bétail, particulièrement aux porcs, Geopon. VI, 13 ; Varr. De agr. Il, 4 ; Cat. De re ruit. 23, 54. Sur ’emploi médicinal du marc, Plin. XXIII, 10.