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coupes à oiseaux sont tout à fait orientalisantes. C’esl, scmble-t-il, par les iles que les influences orientales ont pénétré en Béotie : en tout cas l’usage de l’engobe blanc, l’emploi de la spirale, du lotus et des palmetles, le type de l’oiseau, le caractère purement ornemental du décor el sa disposition même à l’extérieur du vase, tout rap- pelle les vases insulaires, en particulier lesplatsméliens.

— Mais, pendant qu’une partie des ateliers béotiens perpétuait la vieille technique, d’autres, amis des nouveautés, se mettaient à l’école des Corin- thiens el des Altiques et introdui- saient le procédé de la figure noire incisée et le goût des scènes à personnages. Le trépied que pos- sède le Louvre’ ou celui de Tana- gra -, les vases de Gamêdè.s ^ (fig. 7300) sont de bons représentants de cette tendance corintho-allici- sante ; les vases de Gamédès révè- lent, de plus, un goût pour le

F ;,. - ::nii -(Cnodio.- réalisme champêtre qui est isolé df Ganiniis. jj^jjg jj^ peinture grecque de cette

époque et semble particulier aux Béotiens. Une place à part doit être faite aussi dans la céramique béo- tienne à la fabrication de vases complètement recouverts d’une glacure noire, qui est le point de départ d’un sys- tème très florissant plus tard’. — De même que les Béo- tiens s’étaient, plus longtemps que les autres, attachés au style orientalisanl. ils ont aussi, après tous les autres,

conservé la techni- que ;i figures noi- res ; les vases trou- vés au Kabirion de Thèbes"’(f"g"301), dont les figures noires, très libre- ment traitées, ne peuvent remonter au delà de la se- conde moitié du v’ siècle, alors que le procédé de la figure rouge est dans tout son éclat, témoignent de l’esprit conservateur des ateliers béotiens.

lonie et Rhodes, Egypte. — Rhodes et llonie sont, au vii^ siècle, les postes avancés du monde grec du côl( de l’Orient ; aussi l’influence de l’art oriental s’y fait- elle particulièrement sentir. Elle se révèle dans la céra- mique qui, dénommée par les uns r/todienne. par les autres mile’sienne. parait en réalité commune à toute la région asiatique au sud du golfe de Smyrne. Les formes favorites de cette céramique sont le plat (fig. 7302) el l’œnochoé (fig. 3380) ; sur les plats les plus anciens, la peinture est appliquée directement sur l’ar- gile ; sur les plats les plus récents et sur les œnochoés,

I Couve, Bull. corr. Iiell. IS98, p. 29i. — î Lôschcte. Arcli. Zeit. 1881, p. in.

— 3 Duinonl-ChaplaiD, Cérumiques, I, p. i87 ; cf. Couve, Bull. corr. hell. 1897, p. 430 el 448. .Xolre Gg. 7300 d’après Rayet-Collignoo, Céramiq. grecq. p. 81, lig. 4i. — 4 Ire, Black ylaze potlfry in Boeotia, 1913. — 5 WiDnefeid, A/1,. Mitl. 1888, p 414 : Wallers, Journ. hell. stui. l89i-3, p. 77 ; Wallers-Birch, I, p. 391 : Perrol, X, p. i94 (noire fig. 7301 = ih. p. 303. fig. 198). Lnp aulrc série conserve, au v siècle, la technique archaïque de la sillioueClc réservée : cf. Wide, Ath. .Vilt. 1901, p. 143. — 6 Études approfondies .lans Prini, Funde au» Xaukralit (Klio, Beiheft Uj, p. 15 cl îi, el dans Kinch. Vroulia. p. 193 (qui donne à la série le nom de kamiréenne) : cf. aussi Hogarth, Eicav. at Ephetus, p. ii{ ; Poulsen, Der Orient und die frùhgriech.

3Ui. — l’Ial rhoilien. La Chi

elle est posée sur un engobe blanc. Les molifs en usage sont, comme motifs linéaires, la tresse, le méan- dre, le chien courant ; comme molifs floraux, lapalmette, surtout la fleur et le bouton de lotus ; comme motifs animaux, en particulier l’oie, le daim, le bouquetin ; le sphinx est aussi fréquent. Sur les plats, la surface intérieure, seule décorée, est généralement divisée en deux parties ; la partie inférieure contient un ornement quelconque, la par- tie supérieure le mo- lif principal. Le décor des œnochoés est ré- parti en zones à la façon géométrique ; la zone inférieure contient le plus sou- vent une guirlande de fleurs et de bou- lons de lotus ; les zones supérieures, des animaux, fré- quemment disposés

la suite les uns des

autres. Des molifs de remplissage occupent le champ. La représentation de l’homme est extrêmement rare Les animaux sont peints en silhouette noire, sauf la tète qui est simplement délimitée au trait ; dans le corps les détails sont indiqués par des traits réservés et des relou- ches rouges. Comme le style insulaire, le style ionien est essentiellement décoratif ; il vise non pas à intéresser la curiosité du speclaleur, mais à charmer ses yeux par l’har- monie des couleurs eldesformes : il y réussit pleinement. Mais nous avons dit de quelle façon dillérente les potiers d’.lliènes commen- cèrent à. concevoir, à la lin du vil’ siècle, le décor cé- ramique. Il est probable que, lorsque le style à figu- res noires, tel que nous l’avons vu se constituer en .tlique, fut connu en lonie, une partie des ateliers adopta la nouvelle méthode, alors qu’une autre partie resta fidèle ; l’ancienne. La production des ateliers novateurs est représentée pour nous par les vases dits rlazoméniens * d’un celle même de la figure noire incisée, pratiquée avec autant d’habileté qu’en ,ttique ; de l’autre, les scènes à personnages y jouent le principal rôle et les scènes mytho- logiques sont assez souvent traitées. Pourtant l’origine ionienne se reconnaît toujours ;i des détails tels que la

Kunal, p. 85 ; Dugas, Bev. de l’art anc. et mod. 191i, 1, p. 3tô, el Bull. corr. hell. I9li,p. 318 : Pharmakowsky, ^aAri. d.Inst., Arch. Anzeig. 1911, p. 230 et fig. 4J ; 1912, p. 334 et 377 ; cf. Walters-Birch, I, p. 333 ; Perrot, Bist. de l’Art, 1, p. 413 (notre fig. 730S = iô. p. tii, fig. il3). — 7 On la trouve sur le plat dliupliorbos (Perrot, Bist. de f Art, IX, p. 43S, fig. 221 ; cf. aussi fig. 2i2),qui, bien que souvent rattaché à la série rhodo-milésicone, parait devoir en dire séparé (cf. Prinz, p. 31). —8 Prinz, Funde am Naukratis, p. 44 ; Kjeilbcrg, .in/. Denkm. ll,pl.3V-.57 ; Lorimer, Journ. Ae//. s/urf. 1905, p. 119 ; 1910, p. 35 ; Edgar, Catal. du musée du Caire, Greek lases. p. 10, n" Î6149 ; Sicveking-Hackl, Diekgl. Vasen- samml. zu JJûnchen, 1, p. ïfj ; Pharmakowsky, Jahrb. d. Inst. Arch. Anzeig. 1912, p. 334 ; Picard-Plassarl, Bull. corr. hell. 1913, p. 393 ; Perrot, l.,p.40 5.

Fig. 73U3. — Amphore ilc Uhoiles. Style dit samicii.

côté, la technique y est