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en une année elle vendit cinq mille grives qui lui rap- portèrent 60000 sesterces (13 020 francs) ’.]

Commentant Vilruve, M. Choisy imagine ainsi le plan de la ferme latine : une grande cour a avec la cuisine d à Tangle sud-ouest, de façon que les deux

côtés reroi- venl le soleil aux heures les plus chaudes. A proximité, contre le mur du fond, un pavillon con- tenantles ser- vices des cui- sines et des bainsff, l’hui- lerie e et les

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■ Plan (le ferme, d’après Vilruve

celliers f. Sur les autres faces, des locaux comportantles orientations prescrites seraient respectivement alTectés aux bergeries .(7, aux écuries h et aux élables c^ Si nous reportons sur ce plan les indications dues à Caton, Var- ron et Columelle, nous obtiendrons le croquis de la figure 7481’ : b est le logement du rillicus, b’ celui des esclaves, i un auvent.

Ce n’est là évidem- i », ;^„ 7J ÎT

ment qu’un plan schématique, pou- vant comporter bien ., des variétés. Pour un domaine de quelque étendue Varron re- commande, par exemple, d’aménager une double cour *. En vue de parer au danger d’incendie, Vilruve prescrit de construire hors de la ferme le grenier, la

grange {foenile), la forge et le four [pistrinum] Caton est d’avis que le maître doit se ménager, à côté de sa ferme, un appartement digne de lui, proportionné à sa fortune et où il aura plaisir à habiter. Il viendra ainsi plus souvent aux champs et son domaine en prospérera davantage ^ Il n’en reste pas moins vrai que l’on chercherait vainement une analogie entre le plan de la ferme et celui de la maison romaine. Loin de rappe- ler Valrium fermé, la cour, largement ouverte, en est tout l’opposé. La distribution des pièces d’habita- tion et des locaux d’exploitation autour de la cour n’offre aucune ressemblance avec la disposition si parfaitement régulière du lublinum et des ailes. IS’est- on pas frappé, au contraire, de l’élroile parenté «nii unit la ferme latine aux fermes sacrées de Délos et de

I [Varr. III, 2, )t-l6 ; Colum. Vlll, 10. Il est rcniaviiuablo i|ue Virgile, à rcxcciilion (lu rucher, ne dit absoluineut rien de la paslio villatica dans les Geori/. (III cl IV), sans doute parce que ce serait, à plus forte raison, .. in Icnid labor » llV, f>) ; mais en outre parce (|uc, favorisant le goût de la bonne ch(’rc, elle ne doit pas être encouragée ; c’est aussi pour une raison morale, et en se pla- ( ;ant nu mCme point de vue, (|u’il a pass6 sous silence l’art des jardins. Vojez au contraire le plaidoyer de Varron, III, 2, 1 1 ; il a ntili8(> surtout dans cette partie le Carthaginois Magon, ou plutôt sou traducteur lalin Cassius Uionysius [iliid. 13), co (|ui prouve (|uo la pastio villatica avait pris, avant la domination romaine, un grand développement dans les possessions de Carthagc. Sur la ferme romaine v. sur-

Rhénée ? La constatation de celte parenté n’est pas, nous semble-t-il, une simple illusion, résultant du caractère également artificiel des deux plans, dressés l’un et l’autre d’après des textes épigraphiques ou littéraires. On pourra tenter d’expliquer cette ressemblance, soit en reconnais- sant qu’un tel aménagement est en effet le plus simple et le plus rationnel, celui qui correspondait le mieux aux besoins et aux conditions du travail agricole anti- que, soit en admettant une influence de la pratique grecque sur les théoriciens de l’agriculture latine, soit enfin en supposant que les Grecs de Délos et les Latins ont reproduit un modèle commun. L’une de ces hypo- thèses d’ailleurs n’exclut pas nécessairement les autres. Pour nous en tenir aux indices que l’on possède, con- tentons-nous de remarquer que ni Varron ni Vitruve ne font mystère de leurs sources grecques et que vraisemblablement Caton lui-même, s’il ne cite pas ses auteurs, n’en doit pas moins quelque chose aux Grecs. Ajoutons que l’on peut aisément croire à une infiuence assez développée des habitudes de l’Orient sur les constructeurs de Délos et que, d’autre part, l’expérience et les traditions agricoles de l’Orient, codifiées par le Carthaginois Magon, n’étaient pas étrangères aux agronomes latins

S’il nous est im- — > • ’ ■ ^ possible de citer, en

Grèce, des exemples de fermes ramenées au jour par les fouil- les, on connaît, au contraire, en Italie et dans les provinces de l’Occident, bon nombre de ruines d’habitations rurales (|ui rentrent dans celte catégorie. Les plus complètes ont été trouvées dans la région de Pompéi, sous les cendres de l’éruplion de l’année 79 après J.-C. A des bâtiments d’exploitation, destinés à la production du vinetde l’huile, elles unissentdes appartements plus ou moins développés. Plus complexe que celui que nous avons esquissé d’après Vitruve, leur plan n’en reproduit pas moins le même type. Il rappelleavecassezd’exaclitude les dispositions générales des fermes grecques de Délos. Dans le voisinage immédiat de Boscoreale, au lieu dit délia Pisanella, les fouilles ont dégagé, en i89o, une grande ferme, connue généralement sous le nom de Villa de Boscoreale ’ et qu’a rendue célèbre la décou- verte du trésor de vases d’argent aujourd’liui au Lou- vre’. Conservés presque à la hauteur d’un t’tage, les bAliments dessinent un rectangle ilc •’ !'•• m. "(1 de hmg sur2om..’j0de large ijig. 7i-8-i). I,a tai-aih’, un grand mur

tout Uezobry, yjomi ! nu siècle d’Aug. Ill.p. i7l : Bcaurrodon, Voyage agricole che : les anciens, f. Ï3, I06,etc.] — 2 Stieglitz, Arc/i.ii. «« ;itoi ;isMII,p.i89 j Hirt, Gescli.d. ««Hfr. Ill,p.289 ; Cboisy, Vilrure, texte et traduction. IV, pi. 59, fig. 1 ; cf. lexle, I, p. ’211-213. — ’ Alb. Grenier, Bibl. de VÉc. des hautes éludes, 157 (1906), p. 01, pi. I (= notre lig. 71SI). — * Varr./to-. rusiie. lib. 1, 13, 3. -5 Vitruv. De archilecl. VI, C, 11. — 6 Cat. De arjric. 3.-7 Varr. Rer.rust. (i’4. 1, 1 , 1 ; Teuiïel, 6’esc/i. d. rôm. I.itcr. 5» (.■d.(l890), §54, 1. -8 La (îg. 7.vsid’apr(^s II( !ron de Villefossc, J/on./’io(, V, 18’.i9, p. I3,fig. l.Cf. Pas(iui, .Vo)i«m.(i"(.(’c(’iii.( ;ci, Vll(is97),p. 397-534, pi. xiv ; Mau, llnm. Min.y :{f^<M :,).i. ^^^■.^0 X>virm, Die Bauhunsl d. lidmcri. p. 309, (ig. .Hog. — Héron de Villelosse.Gd ;. ((es 4c«i(,i-uc(s, XIII ilSllO. p. 97 s.|.VI. Uon. l’wl.ibid.