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ou les esclaves gardiens des maisons qui avaient laissé forcer la serrure des magasins et dérober les objets confiés à leur surveillance’, ou bien encore faire recher- cher les esclaves fugitifs-.

Sous les ordres du préfet des vigiles était placé, depuis Trajan, un sous-préfet’, qui aidait son supérieur à faire face à ses multiples obligations.

Au-dessous des centurions on trouve la série habituelle des 2}7’incipales, parmi lesquels il suffit de mentionner comme propres aux vigiles, ou particulièrement signifi- catifs, les medici, les vexillnrii, les siphonarii, les «ywarn’, les centonarii, les emitularii et les sebao’aj’ii.

Les médecins étaient au nombre de quatre par

Fig. 7477. — Caserne des vigiles à lîotiie.

cohorte", nombre élevé par rapport à celui que l’on ren- contre dans les autres troupes de l’armée romaine. On l’explique par les accidents nombreux qui devaient se produire au cours des incendies. Les vexillarii ’^ sonl les seuls porte-enseignes des vigiles ; car le corps, n’étant pas de formation régulière, ne possédait pas de signa, mais seulement des vexilla, un par centurie [vexillum]. Les siphonarii [sipno] étaient chargés de la manœuvre des pompes employées à l’extinction du feu’ ; les aquarii avaient à surveiller le bon fonction- nement de l’eau et des bouches d’incendie dans les diverses rég-ions de Rome ’ ; les centonarii devaient entretenir et mettre en place les centones, ou couver- tures de laine qu’on imbibait d’eau ou de vinaigre pour étouffer les flammes au début d’un sinistre [cemonarii] ; les emilulai-ii avaient pour mission de s’occuper des coussins et des matelas qu’on étendait à terre, pour faciliter le sauvetage des personnes qui s’échappaient par les fenêtres ’. Quant aux sebaciarii ’", leur fonc- tion est tout à fait incertaine. Suivant les uns, ils

’ Cassiud. Vor. VU, 7 ;cf. sur tout ce sujet Moitiniscn, Hàm. Slrafrecht, p. 274.

— 20n trouvera laliste des préfets des vigilesdans Hirschfcld, Verwaltunijsijeschich- Je,p. i-45ctdansP. VVcrner, Z)eiii< ;eii<Zi !si :r4i5 Jiomae,^.Ti. — ’^Corp.inscr. tat. V, 86110 ; VI, 221 (an. 113) I0 :i6-1058, 1621,3997, 3900. — » Ils figurent dans von Domas- icwski, Die Rangordnung des rôm. Heeres, p. sq. — 6 Corp. inscr. lat. VI, 1038 et 1039. — Ibid. 220, 617, 1056.1058, 2695. — 7 Sur les siphones, cf. Vitruv. X, 7 ; Héron, Pneum. , 28 ; sur les pompes des vigiles, cf- De Magislris, La mititia vifjilum^ p. 89 s(j. — 8 Id. p. 99. — 9 Cf. Desjardins, Além, de l’Acad. des Jnscr. X.WIll, 2, 1876, p. 265 ; Cantarclli, Bull, comun. XV, 1S87, p. 88 ; Nocella, iltid. p. 31 et XVI, 1888, p. 1112 ; Mowat, Bull, de la Soc. des luitii/. de France, 1896, p. 163 s(). ; Locwe, /iuU. deli’lnst. 1882, p. 191, dont l’opinion est adopli’-e ici.

— Jo Corp. inscr. lat. VI, 2998 sq. ; ce sont seulement des granités qui nous font connaître cette sorte de pompiers. — n Honzen, Armait. 1S7V, p. 120 s(|. ; I.ova- lelli, Scrilli vari, p. 198 ; Capannari, Dull. comun. XIV, IS86, p. 261 ; Canta- rclli, Jùid. p. 257 sq. ; Nocella, Le iscrizioni grafjite uelV escubilorio délia seltima coorte dei vigili, 1887 ; Slowat, Bull, de la .S’oc. des antii/. 1S9C. p. 322 ;

étaient chargés de fournir aux rondes de nuit tous les éléments d’éclairage nécessaires à l’accomplissement de leur tâche ; suivant d’autres, leur office, qui daterait seulement du iii« siècle, aurait été celui d’allumeurs de lampions, lanternes ou autres luminaires usités depuis cette époque pour l’éclairage des rues principales de Home " [sebaciaria].

Les sept cohortes de vigiles étaient réparties dans la ville de Home de façon que chacune pût surveiller deux régions voisines : dans l’une de ces régions était la caserne proprement dite (sta(io), dans l’autre un corps de garde {excubitoriuyii) qui en dépendait’-.

La caserne de la première cohorte se trouvait dans la septième région, entre la Vin lala et le temple de Séra- pis. On en a découvert des restes au xvii« siècle, sous le palais Balestra. C’était le siège du praefectus vigilum, comme le prouvent les inscriptions, les marbres précieux et les statues de préfets trouvées à cet endroit. Le plan de la caserne a été conservé sur un fragment de la Forma Urhis (fig. 7477) ’■. Elle se présente sous l’appa- rence d’une suite de chambres sous portique, distribuées autour de cours centrales très allongées. La caserne de la seconde cohorte était voisine de Sainte-Viviane ; on en a reconnu des traces au xvi= siècle ’*, aux confins de la cinquième et de la troisième région. La troisième cohorte était casernée aux confins de la quatrième et de la sixième, près de la porte Viminale ; la quatrième, sur l’Aventin, auprès de Saint-Sabas ’" : de nombreuses inscriptions relatives à des soldats de cette cohorte ont été employées dans la construction de l’église ’^ La cin- quième cohorte occupait, sur le Coelius, l’emplacement qu’occupe aujourd’iuii la villa Celimontana’* ; la sixième, chargée de surveiller le forum et la région voisine, campait peut-être près de la place de la Consola- tion*’ ; la septième gardait les quartiers du Transtévère -" ; on ignore l’emplacement exact où s’élevait sa caserne.

Ainsi les quatorze régions de Rome étaient réparties de la façon suivante :

soptii’iiie et neuvième régions

troisième et cinquième —

i|uati’ième et sixième —

douzième et treizième —

première et deuxième —

huitième et dixième —

onzième et quatorzième —

On a découvert en t866, près de Saint-Chrysogone, le corps de garde qu’occupait la septième cohorte des vigiles (fig. 7i78)-’. La fouille, qui est restée malheureusement incomplète, a mis au jour un bel atrium pavé de mosaïque avec une vasque hexagonale (fig 7478, 7479). Au

E. De Magistris, La militia vigilum, 1898, p. 70 sq. — ’2 Jordan, Topogr. 1, 1, p. 307 ; De Magistris, op. cit. p. 25 sq. ; De Rossi, Le stazioni délie selle coorti dei vigili nella citlù di Roma (.knnali, 1858, p. 285 sq.) ; Lanciaui, The ruins and excavations of ancient Borne, p. 5i3 sq. — 13 Lanciani, Ancient Borne, p. 224 sq. ; Jordan-llulsen, Topogr. p. 461 ; De Magislris, op. cil. p. 26 (noire fig. 7477 = iiirf. p. 31). — i* l.anciani, p. 226 ; Jordao-lliilsen, p. 357 ; De Magislris, p. 32. — 1° Lancinai, p. 226 ; Jordan-Hiilsen, p. 374 ; De M.igisiris, p, 33. _ 16 I^anciaiii, ibid. : Jordan-Hiilsen, p. 187 ; De Magislris, p. 36.

— " Merlin, L’Aventin dans l’antiquité, p. 324. — ’» l.anciani, p. 227 ; Jordan-Hiilsen, p. 236 ; De Magistris, p. 38. — 19 Jordan, Topogr. !, p. 308, note 11 ; De Magistris, p. 41 ; Werner, De incendiis urbis Bomae, p. 74.

— ao Jordan-Hiilsen, p. 647 ; De Magistris, p. 41. — 21 Bullett. dell’Jnst. 1867, p. S ; Annnli, 1874, p. 111 ; Bull, munie. 1887, p. 31 ; 1888, p. 152 ; l.anciani, Ancient Borne, p. 230 ; De Magistris, Op. cil. p. 42 (avec des plans et des vues, d’oii sont prises nos lig. 7478 et 7V7’.i - p. 42 et p. 4i’.) ; Corp. inscr. Int. VI, 2959 s.|.