Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/249

Cette page n’a pas encore été corrigée

VIE

— S6(i

VIE

VIETOR ’, VIMIXARIUS - (Ût(îuoicXoz& ;, oiduoupYoç,

Xuyi5t/|Ç, X’JYOTrXdy.o ;)’, vannier.

Dans les campagnes, c’étaient généralement les culti- vateurs ou leurs esclaves qui fabriquaient eux-mêmes les articles de vannerie nécessaires à l’exploitation du domaine ; Varron recommande d’avoir toujours à sa disposition, sur ses propres terres, la matière première avec laquelle on confectionne ces sortes d’ouvrages’. Mais il va de soi que dans les villes, où l’usage en était beaucoup plus varié, ils faisaient l’objet d’un commerce spécial. C’était le vi/ninarius qui vendait les corbeilles et les paniers de toutes formes et de toutes gran- deurs ’. On pouvait se procurer chez lui des sièges rus- tiques, comme ceux dont nous nous servons dans nos

Fis. 7175. — Sièges d’osier.

jardins ’(fig. 7475). On faisait encore appel à son indus- trie pour le clissage des llacons en verre (Xàyuvot ■TtXexTai’) [lagena] pour lafabrication des nasses [nassa], des claies [crates] et aussi de certains boucliers, com- posés d’une carcasse légère, qu’on recouvrait de cuir [cLiPEi’s]’. Tous ces articles, désignés d’une façon géné- rale sous le nom de vimina^, se fabriquaient avec les liges flexibles de certains végétaux, dits pour celte rai- son viminales^". Le plus communément employé était, comme aujourd’hui, l’osier Q.-ix, oiffiia, salix). Les anciens en distinguaient plusieurs variétés, dont cha- cune avait, suivant ses avantages, une destination parti- culière : le grec, de couleur jaune ; le gaulois, de cou- leur pourpre passé et très mince ; le sabin ou d’.meria, rouge vif. Le plus souple et le plus lin servait naturelle- ment aux ouvrages les plus délicats". Venait ensuite le vitex {vilex agnus L.), le Xûfo ; des Grecs, presque aussi employé, comme le dit Pline et comme l’attestent le

VIETOR, VIMIAB1DS. — 1 Klym. viere, Ircsscr. On adil aussi vitor : A. Gcll. XII, 3, i cl Hertz ad h. t. ; cf PLiiil. Aiid. 090 ; Clp. Dig. IX, 2, i" : Arnob. ri, p. 70 ; Oloss. lat. gr. ; Donat. ad Ter. Eun. 688 ; Vitof daas Gruter, Inscr. 1 1 78, 4 (Corp. imcr. lai. XI, 8’.H) est doulcui. — 2 Corp. gloss. Il, 201, 48 ; 271, *S ; cf. VII, 417 ; Corp. inscr. lai. XII, 4522. — 3 Foll. VII, 175, 176 ; Coi-p. jfosj. Il, 408, 50 ; III, 201, 48 ; 271, 48 ; 308, 63 ; 368, 62 ; 511, 25 (liybride ?ijjt.it"»i»iî). — * Varr. B. r. I, 22, 1. — ^ On en peut trouver la liste à ta Table méthodique^ cliap. XVI, Corbeilles et paniers. — *’ Des Tauleuils où on pouvait sV !tendrc à Taise : •< supinae indeliciascathedrae-, Plin. A’, h. XVI, 174. La fig. 7473 d’apràsTudol, Figurines enor</il«(l860 ;,pl. 28,33 ; cf. 25, 26, 27, 30, 67, 72, p. 31, 32, 34 ; lilauclicl, J/«im. d. antiquaires de Fr. M (1891), p. 1 17 ; llcllner, Jltuslr. IUhrer durch d. Provinzial- mus. in Trier, p. Il ;cf. p. -S, 21 ; Atus. Borbon. IX, pi. 3S ; cf. i athlvculi, fig. 4366 ; Mus. gallorom. de Hens, Soc. arch. de Sens, pi. ri, u. S, 3. — ■> llcsycli. s. ï. fu-. ;.r. ; l’hot., Suid. s. v. sv- ;.^ ; Scliol. Arisloph. Ai’. 798 ; l’iiu. N. h. XVI, 128 ; FcM. 169 a, 22. - » Theophr. fl.p/. V, 3, 4 ;7,7 ;Tliuc. IV, 9, 1 ; Tlicocp. XVI, 79 ; Poil. VII, 176 ; X, 176. — 9 Varr. B r. 1, 23 ; Cacs. B civ. I, 54, 2 ; Tibull. Il, 3, 15 : Ov. ilfel. VI, 344 ; XII, 136 ; Bem. am. 180 ; Coluni. IV, 30 ; X, 304 ; Mail. IV, 89 ; FcsI.

nom latin de l’arbre et le nom grec de l’ouvrier (XuYnJTY, ;, XuyottXozo ;) ’"-. Mais beaucoup d’autres arbres pouvaient également fournir des tiges assez flexibles pour ce genre de travail, par exemple le bouleau {Tr^i.(>^’x, betulla) , commun surtout en Gaule", le coudrier ("HpxxXEojTix^ xapûot, corylus Acellana L.)’", le tilleul (stXùpot, tilia), le sureau (àxTéa, sabttcus), le peuplier blanc et noir (Xeûxt), aÏYEtpo ;, populus), l’orme (TtTsXÉa, uliniis), la vigne (âfmsXo ;, ritis), la ronce (paîro ;, 7-iibus}’^, etc.. Il ne faut pas oublier les espèces plus légères, propres surtout à la sparterie [restiarius], mais qui pouvaient aussi rendre des services au vannier dans certains de ses travaux, par exemple le jonc ((t/oîvoç, juncus)^^, le genêt (genista)^, le sparte (uTiipToç, spar- /(/«)", le palmier (ip&ïv !;, palma)’^, le papyrus (zaTiupo ;, papyrus)-", etc.

La culture des végétaux nécessaires à la vannerie était d’un très bon rapport ; aussi les agronomes ont-ils enseigné avec précision quels soins on doit donner par- ticulièrement à l’osier. « Aucune culture, dit Pline, n’est d’un revenu plus sûr, de moindre dépense et plus à l’abri de l’intempérie des saisons. Caton lui assigne le troisième rang et il la met avant celles de l’olivier, du froment et des prés » -’. Les ouvrages de vannerie rus- lique fabriqués dans la ferme même occupaient les ouvriers surtout pendant l’hiver, ou le soir, à la veillée, quand tout autre travail était impossible--. Céléus d’Eleusis, père de Triptolème, passait pour en avoir appris le secret de Dèmèter elle-même, eu récompense de l’hospitalité généreuse qu’il lui avait offerte, lorsqu’elle courait le monde à la recherche de sa fille -^ Ce secret est, du reste, assez simple. Le travail ne peul bien se faire qu’avec des brins très souples ; si on avait de la peine à les plier aussitôt cueillis, on les enfouissait pendant quinze jours dans le fumier ; s’ils étaient trop durs, pour avoir été coupés depuis trop longtemps, on les mettait tremper dans l’eau d’un bassin-’. Puis com- mençait la besogne qui consiste à courber (itXéxsiv, pleclere)-’" et à tresser les brins [neclere, texere, con- lexere-^) suivant la forme que le vannier veut donner à l’ensemble. On employait des baguettes plus fortes («j-TilJiovEç, costae)- pour faire les rayons et les montants sur lesquels les brins sont fixés, et qui forment les côtes de la trame. Dans la vannerie fine on raclait l’écorce des brins avant de les employer, afin de les rendre plus blancs -*. C’est là à peu près tout ce que les anciens nous ont appris sur Vopu.’i le.r/orium [-iyyy TtXsy.Tixvi)-’ ; mais, suivant toute apparence, leurs procédés ne différaient point de ceux qui sont encore en usage. .Nous noierons seulement que parmi lesTiXsxT», te.rtiiia,

p. 375 Jialler. — 10 Plin. .V. h. XVII, 143. — n Colum. IV, 30. Pline, :Y. h. XVI, 174-177 a une autre classilication. qui niaiique de clarté. Cf. Thcophr. Hist. pi. III, 13. 7 ; V, 3, 4 ; Cato, B. r. 33, 3. — 12 Poil. X, 158 ; Plin. A’. A. XXIV, 59 ; Anlhot. Pal. IX, 362, I. Pline en distingue deux espèces, le blanc et le noir.

— 13 ,, Galtica arbor .. : Plin. ^’. h. XVI, 75, 209, — ts Thcophr. H. pi. III. 15, 2.

— 15 Plin. II. ce. ; Tl.eophr. B. pi. V, 3, 4. — 16 Colum, XII, 6, 1. - n Plin. A’. A. XVI, 170. — 18 Cato, /(. r. XI, 2 ; Colum. XI. 2, 90 ; XII, 6, (.

— iSTbeophr. H. pi. IV, 2, 7 ; Colum. XI, 2,90 ; Arrian. Lxp. Al. III, 4, 3 ; llesych. s. ». i.../.à7.,^o.. — 20 plin. A. A. XIII, 72. — 21 pUn. A. A. XVI, 175, 170. Cf. Calo, B. r. VI ; Colum. IV, 30-32. — 22 Colum. XI, 5, 90 ; Virp. Fcl. 11,71, 72 ; Geo. 1,205,266. — 23 Virg.Ceo. I, 105, 166. — S» Colum. XI, 2, 90. — 21 llerod. VII, 72 ; Thcophr. fl. pi. Il, 6, 1 1 ; Fcst. p. 230 a, i.

— ■.’« Ov. Fasl. IV, 435 ; Plin. A. A. XIII, 30 ; XVI, 128, 174 ; XXI, 112 ; llor. Epod. Il, io ; Virg. Geo. I, 266 ; Colum. IX. 13, 12 ; Pallad. XI, 19, I. — 2" llcro, /ic/o ;i. 126 E ; Plin. A’, h. XVI, 73, Pcut-iStre aussi fibulae : Calo, /I. r. XXXI, I. - 28 Plin. A’. A. XVI, 171. - 29 Colum. IX, 6, 1 ; Plal. Leg. III, 679 A ; Polir, 288 D.