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Les céramistes ont, d’ailleurs, bien compris l’impor- Unce nouvelle qui s’attachait à leurs œuvres ; beaucoup d’exemplaires sont signes’, et désormais l’on peut non seulement déterminer des séries de vases, mais con- naître les chefs d’ateliers et les peintres qui ont eu le

Fig. 7i9i. — SlvleaUique à ligures noires. Le Vase François.

plus de renom k Athènes. Ces chefs d’ateliers et ces peintres sont fort nombreux ; leur quantité donne l’impression d’une très grande activité dans le domaine de la céramique. Nous nous bornons, dans celte revue sommaire, à mentionner les principaux. Klitias et Ergotimos ’ sont les auteurs d’un des plus anciens parmi les vases à figures noires, le Vase François lig. 7 :29-2 . Ce magnifique cratère, couvert de scènes mythologiques, nous montre la décoration altique, sobre et fine, et le style atlique à ligu- res noires, encore sec et sclié- uiatique, mais déjà nerveux, pleinement constitués (cf. lig. JTGl, 55.j8, o901, 6Uo9, 6897 ;. Lesnomsd’Kxékias et d .masis marquent l’apogée de la peinture à figures noires. Les ii’uvres d’ E.vi’/tias’ (lig. 689, 2W :i, 27A’), 681-2, 7-293} sont re- marquables par la précision du dessin, la finesse des incision-, le soin de l’exécution. Comme d’une façon générale à l’épo- que des figures noires, les sujets de ses représentations sont mythologiques ; les noms des figures sont presque toujours inscrits à côté d’elles. C’est probablement Kxékias qui a introduit en Altique la coupe ionienne sans rebord et à pied bas. Son chef-d’œuvre est l’amphore du Vatican’ où se voient Achille et Ajax jouant aux dés (fig. 6812) ;

I Les signal ures d’artisles ont élé réunies, en I87T, par Klein, Die griteh. Yasen mit ileistersignaturen ; pour tous les céramistes connus par leurs noms consulter ce livre en premier lieu. Pour la forme et le sens des signatures cf. Potlier. Catal. desmses du Louvre, III, p. 698 sq. ; Furtwanglcr-Reichhold, Griech. Vnirnmal. I, p. 103 : Hauser. Bert. phil. Wochenschr. 1907, p. 693. Pour les lases non signés cf. en particulier lirât. Ant. Vatm v. d. Akrop. p. 68. — 2 Furln.ïagler-Reichhold, Griech. Vaaenmal. I, p. I ; Perrol, X, p. 137 et sq. Notre fig. 7i9e = RayelCollignon. Céramiq. p. 86, fig. M. Pour les Tases appa- rentés, firaf, Ant. Vaten. r. d. Akrop. p. 63. — 3 Qf. potlier, Catal. des laêes du Lourre, III, p. 73* ; Perrol, Hitt. de CArt, X, p. 191 (notre fig. 7493 = id.

IX.

i93. — Amphore d’Evékii

l’ornementation des vêtements en particulier permet d’apprécier la virtuosité minutieuse du métier d’Exé- kias. — Âmasls" (fig. 476i, W3fi) est remarquable par les mêmes qualités, mais le dessin de ses ligures est peut-être moins élégant et moins personnel. Quel- ques détails sont caractéristiques dans le décor de ses vases : par exemple, la double série d’arêtes rayon- nantes à la base des am- phores, les franges qui bordent les vêlements, le rendu des formes féminines par un simple contour noir, la disposition des couples bachiques s’enlaçant avec les bras passés autour du cou. Le nom d’Amasis est étranger et a fait penser qu’il était peut-être origi- naire des colonies ioniennes d’Egypte.

On donne le nom de pe- tits 7nai’lres " à tout un groupe de potiers qui ont surtout pratiqué le décor par figures de faibles di- mensions ; c’est une école de miniaturistes qui rappel- lent, par quelques points, les protocorinlhiens. Leur forme favorile est la coupe profonde à rebord et à pied élevé ifig. 1039). Fn général elle est ornée soit, à l’intérieur, d’un animal ou d’un groupe très simple, soit, à l’extérieur, d’un nu de plusieurs animaux ou figures humaines peinlssurlerebord,maisn’en occupant qu’une petite portion. Parfois il n’y a aucun décor vivant, mais seulement la signature du potier peinte à l’extérieur. Quelques coupes portent de véritables scènes à nom- breux et minuscules person- nages, d’un style souvent excellent, qui se développent sur le pourtour extérieur du vase dans une frise à la hau- teur des anses (fig. 5968).

Avec Nikosthénès el An- dokidès nous arrivons à la période de transition des figures noires aux figures rouges, période que l’on "»’-"■ place approximativement à l’époque des Pisistratides. Ni/iosl/iénês’ est l’un des potiers les plus actifs que nous connaissions ; on possède de lui plus de 80 vases signés, dont la plupart sont des amphores ou des coupes. 11 parait avoir été un esprit ingénieux et inventif, mais il a plutôt porté son attention sur la technique de la poterie que sur sa décoration. C’est ainsi qu’il trouve une forme

p. 193. fig. Ii3) ; Furtwaogler-Reichliold, Griech. Vasenmal. 1, p. 2S7 ; Wallon, Amer. Journ. ofarch. 1907, p. 130. — * Wien. VorlegebMler, 1888, pi. vr, 1 ; FurlwSngler Reicbhold-Hauser, Griech. Vas. pi. 131. —6 Potlier, Hev. arch. 1889, I, p. 31 ; Adamck, Unsigmerle Vasen d. Amasis [Prager Htud. VJ ; Karo, Journ helt. slud. il>99, p. 133 ; Hauser, Wien. Jahresheft. 1907, p. 1 ; Perrol, X, p. 178 (noire fig. 7i9l = id. p. 179, fig. lit). — 6 Potlier, Catat. des vases du Lourre. 111, p. 747 et 7« ; Perrol, X, p. îiî. — 7 Potlier. Bull. corr. heil. 1893, p. 436, cl Catal. des vases du Louvre, lll, p. 731 ; Perrol, ., p. Î3J. Un giou|ie imporlaiil de ses œuvres est réuni dans les Wien. Vorlegebl. IS’Jit-Ol, pi. i-vu (notre fig. 7i93 ^ ib. pi. ii, n" 4 ; notre fig. 7S96 = ibid. pi. i, n" 3).

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