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qui liL fonction d’acrolère au trésor des Phocéens ’ ; à Olympie, des acroLères en terre cuite ; à Athènes, deux Nikès de marbre, dont la plus grande nous amène jusqu’au début du v° siècle % et toute une série de petits bronzes qui proviennent de l’Acropole ’. Si les plus anciennes monnaies d’ÉIis au type de la Victoire (lig.745iJ), durant la première moitié du v»siècle^ repro- duisent l’archaïque Mkè de l’IIèraion, que cile Pausa- nias, cette statue dérivait aussi du type délien. Elle conserve le buste de face et les jambes de profil ; elle s’avance encore à pas précipités, relevant de sa main droite les plis de son vêlement et tendant de la gauche une couronne. Mais déjà les ailes, alTranchies de tout caractère d’orien- talisme, se tournent librement vers le sol. C’est encore à Olympie que nous ramène la plus ancienne men- tion d’une iNikè montée sur un char à côté de l’aurige vainqueur ’ ; sur ce groupe en bronze, consacré par Cra- tisthénès, Pausanias lut le nom du sculpteur Pythagoras de Khéf,Mum, lequel travaillai ! entre 48i et i60.

Les ailes orientales n’i'taicnl que le symboli ; ou, selon l’expression de Zoega, l’hiéroglyphe de la rapidité ’. Si Arcliermos avait eu le grand mérite de transformer une figure ailée en figure volante, l’art attique du v» siècle achève de donner aux ailes leur caractère d’organes vivants, et mouvants. A la course par longues enjambées vues de profil succède un vol plané, de face, qui amènedoucemenl la Victoire des nauteurs olympiennes vers la terre, où l’envoient les grands dieux ’. Plusieurs fois Phidias l’avait repré- sentée en compagnie des Olympiens. Elle figurait, ce semble, sur les deux frontons du Parthénon : sur le fronton oriental, planant au sommet du tympan, elle assistait à la naissance d’Athèna et couronnait la déesse (fig. 5042) ; sur le fronton occidental, elle con- duisait le char d’Athèna ’. Une Nikè d’ivoire et d’or, haute de quatre coudées, c est-à-dire d’environ 1 m. 80, vraie statue par conséquent, était posée sur la main droite de la Parthénos chryséléphantine ’". Longuement vêtue, tenant des deux mains une bandelette, si l’on en juge par la statuette dite du Varvakeion (fig. o068j ", et tournée vers la déesse, si l’on en juge par les mon-

1 Perrol, op. cil. VIII, p. 3’.il, fig. 183. Une troisième .Nik6, u-ouvlc sur lemplaco- menl du temple d’Allièna Piouaia, de style plus libre, est signalée par lloniolle dans C.r. Acad. Inscr. 1912, p. 511 avec figure. — 2 Olympia, 111, p.Wct pi. viii, 3.— 3 Pclerscn, loc. cil. pi.  ; cf. ’Eoiin. 4f/.. 1888. p. 8’J ; Studnicika. loc. cit. pi. H, 8 et 10 ; S. Rcinacli, op. cit. Il, p. 390, 6 et p. 391, 2. Une autre signature (lArcliermos a été trouvée h l’Acropole, sur une dédicace à Allièna : il est possible i|u’Arclicriiios soit venu à Athènes et y ait fait école ; Collignou, op. cit. 1, p. 140.

— * De Uulder, Bronzes a»t. sur l’Acropole d’Alh. 802, 800-808, 810-814 ; cf. Studniczka, op. cit. pi. ii, 9 (rapproché d’un manche de miroir en bronze, fig. il, à Berlin) ; Uoscher, 111, col. 323, fig. 4 ; Collignon, op. cil. I, p. 140, fig. 70 ; S.Kei- nach, op. cit. Il, p. 391,6 ; cf. 7, et p. 390, 1 et 2, p. 392, 2-6 (Athènes), p. 390, 4, (Carlsruhe), p. 393,5 (Louvre) ; III, p. 116, 3 (Brilish M.), p. 258,2 (Palernie).

— ^ Gardner, Types of tjr. coins, pi. m, 14 ; llcad, /iist. num. 2» éd. p. 419, lig. 2i5 ; Perrot, op. cit. IX, p. "9 et 140, pi. iv, I. Pour des raisons lochniriucs, la tète est de profil. Le plus ancien type de Nikè sur les monnaies siciliennes dérive de celui d’ÉIis : Imlioof-Blumor dans y’umism. Zeilschr. III. 1871, p. 22 ; Gardner, op. cit. pi. u, 10 et llead, p. 172, fig. 91 (Syracuse entre W.t et 478), Nikè verticale au-dessus d’un char. Plus lard, sous l’iniluence delà peinture, vol liorizoïilal de Nikè ; llead, p. 173, fig. 02 (Syracuse = nos figures 2304 et 2763), p. lU, fig. 7t'> illimcra, entre 472 et 413) ; cf. Studniczka op. cit. pi. in, lig. 13-15 et lioscher, 111, col. 332, fig. 8-iO. — 6 Pans. VI, 18, 1. Sur Pythagoras, cf. Collignon, op. cit. I, p. .409-412. — 1 Itlicin. Muséum, VI, 1838, p. 589 ; Studniczka, op. cit. p. 381. — <ï On ne connaît aucun type authentitiue de Victoire aplère. Celle de l’Acropole d’Athènes est une Athèna : celle il’Olvnipie

. 7459. — Nikè dUlyn

naies (fig. 7’ii6), elle se penchait légèrement de tout son corps, prête à prendre son élan. De même le Zeus colossal d’OIympie portait dans la main droite une Nikè d’ivoire et d’or ^ (fig. 744.5 et 7 ’m8). Mais pour rencontrer la première statue authentique d’une Victoire isolée et connaître ce que fut l’évolution de ce type divin il nous faut ar- river à la génération quisuit Phidias. C’est encore un Ionien qui résoud le séduisant problème d’art posé par l’Ionien .Archer- mos. LaNikè de Paeo- nios(fig.7450) ’• con- sacrée dans le temple du Zeus d’OIympie, lui fut commandée par les Messéniens et les Naupactiens, après le fait d’armes de Sphactérie (i’io). D’après un rensei- gnement ajouté à la dédicace et àla signa- ture, ce marbre serait une réplique d’un acrotère en bronze que Paeonios avait exécuté pour le temple de Zeus. Érigée dans l’Allis sur un piédestal de 9 mètres, dominant les autres ofTrandes.la blanche mes- sagère de victoire semblait « suspendue entre ciel et terre, ses draperies vivement refoulées par la résistance de l’air, son grand liimalion gonflé en voile derrière elle, la jambe gauche portée en avant et prête à se poser bien- tôt, le corps penché, un peu oblique, soutenu et dirigé par le battement puissant des ailes’* ». C’est encore de l’art attique, avec des réminiscences du grand style et une recherche croissante de raffinement, que relèvent les Nikès d’Épidaure. Elles sont contemporaines, ou à peu près, de la reconstruction du temple d’Asclèpios, qui eut lieu entre 380 et 375. LaNikè de l’Asclèpieion, o ?uvre du scuIpleurTimothéos, découpait lièrementsasilhouelle au sommet du fronton ; son bras gauclie se relevait, comme celui de la Nikè d’OIympie, pour retenir un pan

par Calarois, Paus. V, 26, 6, parait être une Kirènè (cf. Knlkniann, dans Bonner Stud. 38-50) ou tout au moins une Atlièna-Nikè. La Nikè aplère de Tèrina, llead, op. cit. p. 112, fig. 62, est une Térina.Nikè, (jue l’on trouve ailleurs couronnée par une Nikè ailée. Voir sur ces pseudo-Nikès, Koschcr, op. cit. 111, col. 310-317. — 9 Collignon, op. cit. Il, p. 21, 41, 43. Discussions au sujet de ces Nikès : Fnrlwaengler, /n/erme ;;t, p. 23 ; Mcislcrwerke, p. 228 sq. ; Prandtl, Zur /tckonstrufction des Partit. Oslgiebels. ÛAns Jahrbuck d. lust., 1906, p. 34 sq. (puteal de Madrid) ; Sauer, tXike in rf. Parth.-aiebeln, ibid. 1908, p. 101-107 ; Svoronos dans Journal intern. d’archéol. num. 1912, p. 103-340 ; cf. Hei : éludes grecques, 1913, p. 407 (dans la .Naissance d’Athèna, une colonne médiane devait servir de support ii la Victoire). — n^ Paus. I. 24, 7 ; cf. Collignon, op. cil. I, p. 346-547.— «Wiirf. fig. 273 ; Brunn-Bruckmann, Oenkm. 39 ; $. iieinuch, fiéperl. slal. II, p. 274, 1 ; la Nikè est figurée à pari dans Studniczka, op. cil. pi. iv, 25 et Roscher, III, col. 330. fig. 15. Athèna tenant Nikè, sur une amphore panathé- na’iipie datée de 328 ; Monumcnli, X, pi. m. vu f ~ S. RcinacU, /tt’perl. vases peints,

I, p. 210,7 ; dans un relief d’Athènes : S. Reinach. Itép. reliefs. II, 14, 3. — l’iPaus. V,

II, I : cf. Collignon, op. cil. I, p. 525 cl fig. 268 (monn.lic d’IIadricn), 269 (peinture murale d’OIympie). Noire fig. 7458 d’après Duruy, Hist. des /(omn/ns, VII, p. 135, monnaie d’Athènes. — ’3 Trou dans Olympia, 111, p. 182 sq. pi. 46-48 ; Collignon, op. cit : I, p. 455.457, fig. 239 ; Overbcck, Gesch. d. Plasl. I, fig. 130 ; Amelung dans noem. Milth. 1894, p. 162 sq. ; Studniczka, op. cit. p. 392-394 et pi. v, fig. 28-31 ; Roscher, III, col. 343, fig. 19 ; Furtwaengler-Urlichs, Denkm. 3« éd. p. 41-43 cl pi. XMi ; S. Reinach, Béperl. slal. Il, p. 379 I ; 111, p. 110, 8. Notre lig. 7l59d’aprùs Bulle, Der schoene .Venscli,ii. 123. — "Lech.nt, l’hidius, p. I3>.