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H. — Voyageur î dcsaUérant.

soit l’hospitalilé publique ou privée’ [hospitilm. Hosrt- TUM MiLiTARE, METATiM, salarium], soit les auberges qu’on trouve maintenant partout, même dans les pays les plus sauvages- rcAUPONA, taberna]. Le droit romain a établi la responsabilité des aubergistes pour les dom- mages subis par leurs clients pendant leur séjour’. Les riches logent quelquefois sous des lentes’ ou achètent dans les provinces de petites maisons qui les reçoi- ventLes pauvres vont à pied, s’appuyant sur leur bâton,

couverts du manteau à capu-

/*^^^^^i^*ffe^ chon l^cucuLLis], se désaltérant [j^^^^j, ^■,’^*-^ aux puits qu’ils rencontrent

  • ^ " enroule (fig. 7 441) ^ Les con-

ditions des voyages par mer ont été exposées aux articles

MERCATURA, p. 1773 ; NAVIS,

NAtFRAGiiM . On voyage ra- rement à pied, sauf pour les petites dislances, souvent à cheval où à mulet, avec des bagages [stabllum], ou en litière ’lectica], mais généra- lement en voiture [arcera, carpenti’m, cisrm, cirrus, ESSEDA, piLENTUM, PLAUSTRUM, rheda]*. On emmène géné- ralement un ou plusieurs esclaves’ ; les riches, surtout sous l’Empire, ont des équipages richement harnachés, de nombreuses voitures, avec toutes sortes de commodités, où on peut lire, écrire, dormir [iiORMixoRU-jf ; toute une escorte avec de la vaisselle, du mobilier ’» ; des coureurs, souvent des Africains, des nègres revêtus de costumes spéciaux" TclrsoreSj et qui, au service de l’Empereur, conslituenl un collegium ’-. On trouve partout des mule- tiers [mulioI, des loueurs de voilures [cisiaru, rheda], de bêtes de lra.il, juinentarii, groupés en corporations ’". La rapidité des voyages par terre est naturellement 1res variable. Ce sont les courriers à cheval qui vont le plus vile, faisant environ de 40 à 50 milles par jour" ; les voitures vont plus lentement ; on met huit à neuf jours

I Autres Icitcs sur l’hospilalilé publique : Plin, Ep. Vlll, 8, 6 (bains cl auberge établis par la ville d’Hispellum à la source du Clitumnus) ; C. inscr. lat. Vlll, 5341 (àCalama, réfeclion d’un local ad percgrinorum hospitalitatem) ; Slura- lori, 470, 7 : ospilium adventorum. Joh. Chrys. Jn act. aposl. 4b ; Ilicronyra. Ep. 66, 15 : C. Just. I, 3, 35 ; Cassiodor. Hist. ccc’. VI, 29 ; Justin. iVor. 131, 10 (sur des fondations d’hospices, de refuges. çïv<iv, ^evoSo/eTQi», xenodocfiium, par des particuliers ou par lÉlat). — ’i Epicict. Z/iJs. II, 23, 36 ; Manual. 11 ; Strab. XVII, 1, 17 ; Aristid. Or. XXVII, 304, 3V7-350 ; Sucl. Caes. li ; Senec. De ben. VI, 15, 5 ; Julian. Ep. 49,430 B : Plut. De vit. pud. 8 ; Le Bas,7n«cr. 4s. itëî, 2 4C3, Ï3Î4, 2480 ; Aàhandl. Berlin. Akad. 1S63, 111, 112, 133 ; Dig. XVII, 2, 52 § 15 : ’es frais d’auberge figurent dans les frais commerciaux. — 3 histit. IV, 5, 3 ; Dig. IV, 9 ; cf. XLVII, 2, 14 ; 5, 6. — * Plut. Cal. min. 38 ; Anton. 9 ; Sidon. Apoll. IV, S, i. — SCic. Âdfam. VI, 29, 1 : VII, 23, 3 ; XII, 20 ; .âd J«. XI, 5, 2 ; XIV, s, 1. — s Notre fig. 7441 est tirée d’un bas-relief gallo-romain, appartenant au musée d’Arlon,en Belgique (P. Cumout, Comment la Belgique fut romanisée. 1914, p. 86, fig. S7).— 7 Autres tcilessur la durée des voyages ; Herod. IV, 86 (1300 stades dans les plus longs jours) ; Marcian. Heracl. p. 568. Geogr. min. I (7 à900 stades en 24 heuresl ; Scylac. Peripl. 69, p. 5S (500 stades) ; Diod. 111,34 (10 jours de U palus Afat’otis à Rhodes, 4 de Rhodes à Alexandrie, 10 d’Alexandrie en Ethiopie sur le Nil) ; Cic. Ad fam. XII, 10, 2 (près de 50 jours pour une lettre d’Apamée à Rome) ; XVI, 21. 1 ; XI V, 5, 1 (21 jours pour une lettre d’Athènes à Rome) ; XVI, 9, 2 (15 jours dePatrasàBrindes) ;arfC’«'n’-lll. 1. 13 ; 17, 25 ; Ad . !((. IV, 17, 3 (de 23 à 2 !> jours, de la (irande Bretagne à Rome pour un voyage par terre et par mer) : Sulpic. Sev. Dial. I, 1, 3 (30 jours d’Alexandrie à Marseille, 5 de iNarbonne en Arri(|Ue) ; Slrab. IV, I, 14 (un jour du pays des CaU-li à ta Grande-Bretagne). — * Voir les représentations tirées de bas-reliefs dans V Hist. (fc3 Bom. de Duruy, II, p. 565 ; III, p. 665. — 9 Lucian. /.uc. 1 ; Apul. Mctam. Il, 31 ; Senec. Ep. 87,2. — lOMarlial. 1, 2 ; 11,188 ; 3, 72 ; Julian. Or. 3, p. 123 ; l i(n /’crfinac. 8 ; Ammian. XIV, 6, 17 ; Plin. Xat. hist. XX.IV, 163 ; Philostr. Yit.sopli. p. 228. — " Suet. Ker. 30 ; Juv. 5,52 ; Galen. 19,4 ; Vi(n llad.b, : Alex.Ser.ki,i Elag.3i. — 1* l’i<. Aurel. 49, 7 ; C. intcr. tal. VI, 2, 241,8800-8801, 9316 ; VIII, 12 622, 12 904 : XIII, 3689.

pour aller de Brindes à Rome , six de Modène à Rome ’^ ; César est allé de Rome au Rhône en huit jours, à Obulco de Bélique en vingt-sept jours ’"■. Pour les délais judiciaires on compte vingt milles par jour’*.

De nombreuses causes ont multiplié les voyages. Ci- tons d’abord la centralisation administrative qui amène les députés, les solliciteurs de toutes sortes auprès du Sénat, auprès de l’empereur, à Rome ou dans les lieux qu’il visite, dans les capitales des provinces [leg.tio], aux sièges des convextus, qui envoie les procurateurs el les autres fonctionnaires dans toutes les parties du monde romain [proclrator] " ; les rapports entre les associations [tdiasoi], en particulier entre les commu- nautés juives et chrétiennes ; le transport des marchan- dises par les marchands qui souvent vont les chercher, les amènent eux-mêmes^" [mergatorj ; l’envoi des lellres, de plus en plus nombreuses, généralement au moyen des TABELLARii^’ ; les rapports entre les colonies d’étran- gers, de marchands, surtout orientaux, syriens, juifs, établies dans presque toutes les grandes villes de com- merce [.lUDAEi, MERCATOR, p. 1738]^^ ; les tournées des artistes -’, surtout des comédiens [dio.nysiaci artificeSj ; les éludes des savants de toute sorte, philosophes, archéologues, naturalistes, médecins, qui entreprennent fréquemment des voyages scientifiques, tels que Posido- nius, Mégasthène, Diodore de Sicile, Strabon, Pausa- nias, Dioscoride, Apulée, Galien, Artémidore-’ ; l’en- seignement des professeurs, des rhéteurs et des so- phistes, qui vont souvent de ville en ville, circulatores, TiEptooeuTot ! [educatiOj " ; la réputation des grands centres d’instruction, tels qu’Athènes, Rliodes, Mytilène, Per- game, Alexandrie, Rome, Marseille, Bordeaux, Autun, Trêves, Carlhage -*, Antioche -", Smyrne -’, Milan -% Tarse’" [edl’catio, pp. 487, 490] ; l’attrait des grandes fêtes religieuses, des mystères [mysteria, p. ’2137] ; des jeux de Rome, d’Olympie " et d’autres grandes villes qui attirent les pèlerins et les curieux.

Les médecins recommandent aux malades les voyages, les changements de climat’-, le séjour dans les forêts

— ’3 c. inscr. (a/. V. 421 1,4291 (à Brixia) ; VI, 9485 (à Tibur.réuoisavccdescisiarii) ; Henzen, 4093,2413 (à Forum Sempronii,Tuder) ; dans Bull. areh. comun. di Boma^ 1884, 8, n® 709, les mancipes et unctores iumentarii vianim Appiae Traianae item Anntae cum ramulis sont probablement à la fois entrepreneurs de l’entretien de ces routes et loueurs de bétes de somme. — 14 Vit. Max. 2, 25 (quatre jours d’.quilce à Rome, environ 13ï milles) ; Tac. ffist. I, 12, 18, 55 (moins de dix jours deMayence à Rome) ; Plut. Go/6. 7 (sept jours de Rome à Cluuia en Espagne, en déduisant quatre jours pour la traversée d’Ostie à Tarragone). — 15 Ovid. Pont. IV, 5, 3 ; Cic. Ad Brut. Il, 4, 1 (environ 360 milles). — 10 Cic. Ad /-am.XUù, 1 : 317 milles.

— 17 Plut. Cacs. 17 ; Appian. Bell. civ. Il, 103. T. Scmpronius Gracchus va en trois jours d’Amphissa ii Pella (Tiv. .XXXVII, 7) ; il y a cinq jours de Tarragone à Bilbilis, environ 224 milles, d’après Mart. 10, 104. — 18 Dig. II, 11, 1.

— 19 V. Ilirschfeld, Die kais. Venoaltungsbeamten, p. 431. — 20 Euseb. Uist. eccl. V, I ; llorat. Epist. I, 6, 32 ; 16. 21 ; Ars poet. 117 ; fTorm. I, 31, 13-13 ; III, 24, 35 ; 5o/. I, 6 ; 4, 29 ; Pers. Sat. 5, 132 ; Plin. SVat. Msl. X, 62 ; Manil. Aslr. IV, 162 ; C. inscr. gr. III, 3920 : Tac. Ann. Il, 62 ; C. inscr. lai. VIII, 5479.

— SI En Egypte, sous le Bas-Empire, quelques grands propriétaires ont leur poste privée (Mitteis et Wilcken, Grundzùge fiir Paptjrusforscliung, I, 1, p. 374 ; II, n» 438-138). — 22 V. Gagnât, A tra’-ers le monde romain, Paris, 1912, p. 181-222.

— 23 C. inscr. gr. 5274. 6131. 0233. — 2v Cf. Cic. Tusc. V, 37, 107. —25 Dig. XXVII, 1, 6 § 1 ; Anthol. lat. éd. Mcycr, 430 ; Epigr. gr. éd. Kaibel, 509 ; Philostrat. Vita Apoll. : Vitae soph. 11, 9, 1 ; Lucian. Somn. 1,7 ; Bis ace. 27 ; Dio Chrys. Or. 33, 395 M ; Apul. Flor. III, 16 ; Bull, de corr. hell. XXlll, 572, 573 ; Baunack. Dialekt-Inschr. 2 724. — 26 Apul. Flor. IV, 20 ; Augustiu. Conf. Il, 2, 4 ; 3, 6. — i7 Cic. Vro Arch. 3, 4. — 28 Philoslr. Vit. soph. 217, 5 ; 219, 20 ; 220, 27 ; 227, 12 ; 267. Il ; Aristid. Or. 15, p. 232. — 29 pUn. Ep. IV, 13. — 30 Slrab. IV, 4, 13 ; Philostr. Vita Apoll. IV, 8. — 31 A. Gell. Noct. att. XII, 5 ; Lucian. Pcrei/r. 35 ; Julian. Ep. ad Themist. p. 263. — 32 Arrian. Epict. diss. III, 16, 12 ; Goel. Aurel. Morb. chron. {Art. med. princ. éd Hallcr, XI) 1, 1 ; 1,5 ; 2, 5 ; 3, 6, 8 ; 5, 4 ; Galcn. XII, 19 ; Cols. III, 22 ; Plin. Ep. V, 19,6.