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(elle se dt’doublait dans le delta du Rhin pour suivre d’un C()té le bras le plus septentrional, par Utrecht, et de l’autre le Waal, par Dordrecht’), et celles de Trêves par Marmagen, de Reims par Warcq, de Bavay par Tongres’- ; de Tongres partait une route latérale à la Meuse, qui se terminait à la hauteur de Nimègue^
En résumé, on peut ramener schématiquement tout le système routier des Gaules aux éléments suivants : une artère médiane, d’Arles à Lyon et Lyon à Boulogne par Reims ; une série de voies divergentes, conduisant de Lyon, la capitale, aux extrémités des frontières, villes du Rhin, cols des Alpes et des Pyrénées, ports de l’Océan et de la Manche (Bordeaux, Brest, Cherbourg, Uarlleur) ; des lignes périphériques reliant presque tous les points terminus des routes précédentes, voie de la rive gauche du Rliin au Nord-Est, voies Aurélienne et Domitienne se faisant suite au Sud, voie de Dax à Bordeaux, Saintes, Angers, Rennes, Cherbourg à l’Ouest, voie de Cherbourg à Lillebonne et Boulogne au Nord-Ouest ; enfin, dans l’intervalle, un nombre considérable de chemins de Jonc- tion comblant les vides et mettant les cités en relations les unes avec les autres, partout où les conditions natu- relles le permettaient et où les besoins de la vie politique et économique le faisaient désirer.
Les routes de la péninsule ibéri>]ue^ {ig. 743-4). — Dès l’époque républicaine une route, continuation de la via Domitia de Narbonnaise, longeait la cote orientale de l’Espagne, depuis le col du Perthus jusqu’à Tarragone, Valence ( Valentia) et Carlhagène (Cartliago nova) ; Polybe y fait allusion". Les plus anciens milliaires de la pénin- sule proviennent d’un embranchement de celte voie, de Tarragone à Lérida (Ilerda) et portent les noms de deux préteurs de l’Espagne Citérieure au temps de César, C. Flavius Labeo’ et M’. Sergius^Sousle principal d’Au- guste, à qui l’on doit l’achèvement de la conquête et l’or- ganisation des provinces espagnoles, une route nouvelle {via Augusta’), partie de la précédente, se dirigea vers Cadix (Gadès) par Cordoue (Corduba) et Séville (Hispa- lis) ; désormais on put aller directement et rapidement des Pyrénées au détroit de Gibraltar. Les empereurs qui ont le plus contribué, après Auguste, à développer le réseau sont Trajan, né lui-même en Espagne, Hadrien, dont la famille était d’origine espagnole, et Caracalla. Les milliaires ne cessent qu’à la fin du iv’ siècle ap. J.-C.
La Bélique était traversée tout entière par la via
1 Itin. Anton, p. 25i sq., 368 sq., 374 ; Tab. Peut. ; Geogr. Ravenn. IV, 24 ; Corp. imer. lat. XIII, i, p. 300, 307, 708, 712 et n» 9138. Souvent, le long du cours inférieur du Rhin, les voies romaines étaient construites, à défaut de pierre, sur chaussée de terre ou sur pilotis ; cf. C, Merckel, Die Ingenieur- technik im AUertum, p. 248. — 2 Cf. ci-dessus, p. 802. — 3 Tab. Peut. Sur les traces de voies romaines à droite du Rhin, dans la région de la l.ippe, du Main, de l’Ems et du Weser. cf. NordhofT et Westlioff, Jioem. Strassen, Land- wehren itnd Erdwerke in Weslfalen, dans les Bonner Jahfbûcher, XCVI-XCVII, 1895. — iEd. Saavedra, Mapa ilinerario de la EupaTia romana, Madrid, 1862 ; E. Desjardins, La Table de Peutinger, Paris, 18C9-1873, p. 80 ; Corp. inscr. lat. 11, 1869 et Supplem. 1893 (par E. Hûbner), complétés par E. Hiibner dans ïEphem. epigr. IV, 1881, p. 23 ; Vlli, 1899, p. 432 et 511 ; IX, 1903, p. 131 ;
E. llijbner, La Arqueologia de Espaiîa, barcelone, 1858 ; 11. Kiepcrt, Format orbis anligui. feuille XXVli, 1893 ; A. Blasquez, Vins romanas espanolas, dans le Bolet, de la Soc. geogr. de Madrid. 1899, XL, p. 51 et 122 ; XLl.p. 242 :
F. Garofalo, Le vie Bispaniae neil Ilinerartum Antonini, dans les B. C. delf Util, lombardo, 1901, 11, n° 34. Travaux de détail dans le Bolet, de lAead. de ta Hi3t. et le Bolet, de la Soc. geogr. de Madrid. — ’ Polyb. III, 39, 8. Cf. ci- dessus, p. 800. — 6 Corp. inscr. lat. II, n--’ 4924 et 4923. — 7 Ibid. a’ 4936, — 8 Ibid. n" 4697 sq. — 9 Slrab. III, p. 160 ; TUn. Anton, p. 402 (de Maquiz k Cordoue, la vta Augusta passait au Sud du Guadalquivir ; une autre route, indi- quée par l’Itinéraire, longeait le fleuve) et 413 (de Cordoue à Séville, la via Augiuta était doublée pareillement par une roule longeant le fleuve, que ’ Uiné- i-’iire ne signale pasj ; Corp. inscr. lat. XI, u** 32=11-3234 ’gobelets de Vicarelloj ;
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Augusta, depuis l’arc appelé Janus Augustus, sur le Guadalquivir, à l’Est de TMaquiz (Ossigi) jusqu’au port de Cadix, par Cordoue, Ecija (Astigi) et Séville’. De chacune de ces trois villes partaient d’autres roules "* : de Cordoue vers le .Nord à Merida (Emerila Augusta) ", vers le Sud à Grenade (Illiberri^) et à Malaga (Malaca) par Ântequera (Anticaria") ; d’Ecija vers Merida’* ; de Séville vers le Nord et l’Ouest à Merida ’% à Huelva (Onoba) et à l’em- bouchure du Guadiana ’°, vers l’Est à Antequera ". Une route littorale, reliée àCazlona(Caslulo)en Tarraconaise, allait d’Almeria (Urci) à Cadix" ; une autre, en arrière, se détachait à Guadix (Acci) de la route de Cazlona à Almeria et atteignait Grenade".
Les routes de Lusilanie rayonnaient autour de Lis- bonne (Olisipo) et de Merida. Lisbonne était reliée au Sud à Faro (Ossonoba) " et à l’embouchure du Guadiana par Beja (Pax Julia) ^’, au Nord à Braga (Bracara Augusta) par Santarem (Scallabis) 2’-, au centre à Merida par trois voies : la première se détachait de la route de Beja à Alcacer do Sol (Salacia) -’ ; la seconde, de celle de Braga à Santarem, rejoignant la première un peu avant Merida" ; la troisième, entre les deux autres, coupait en droite ligne de Lisbonne à la station des Septem arae sur la seconde’". La principale des routes qui partaient de Merida était celle qui gagnait, au Nord, Salainanque (Salmantica) -" ; il en reste des vestiges importants et de nombreux milliaires ; on l’appelle encore dans le pays « El camino de la plata », ce qui veut dire, non pas « le chemin de l’argent », mais » le chemin en chaussée », du latin plaiea"- ; un de ses embranchements se diri- geait au Nord-Ouest vers Braga ’- Deux routes allaient vers le Nord-Est de Merida à Tolède (Toletum), l’une par la vallée du Tage, l’autre par celle du Guadiana et les monts de Tolède -’ ; une troisième vers l’Est, de Merida à Oreto (Oretum) ’".
En Gallécie et Asturie Braga, qui est reliée, comme on l’a vu, à Lisbonne " et où l’on conserve un très grand nombre de milliaires provenant de difTérents points du Conventus Bracarauguslanus’ communiquait avec As- lorga (.slurica Augusta) d’après l’Itinéraire d’Antonin par quatre routes : la première passait par Chaves (Aquae Flaviae)" ; elle parait dater du règne de Tibère et franchissait la Tamega, à Chaves même, sur un pont élevé au temps de Vespasien " ; la seconde passait par Puente de Naveda (Nemetobriga) " ; la troisième suivait
11, p. 027 et 992. — 10 Sur les routes de la Eétique, en dehors de la nia Augusta, cf. Corp. inscr. lat. II, p. 626 et 992 ; Ephem. epigr. VIII, p. 452 ; IX, p. 151.
— l’Itin. Anton, p. 415. — ’2 Mon mentionnée dans Vllinéraire. — ’3 Itin. . ton. p. 412 (de Cordoue à Antequera) ; Corp. inscr. lat. H, n° 4694 (entre Antequera et Malaca). — i* Itin. Anton, p. 414. — I3 Ibid. p. 432 (rejoignant la précédente à la station de Perceiana). — ’6 Jbid. p. 431 ; Corp. inscr. lat. II, n» 4686. — f^ Itin. Anton, p. 410. — ’* Ibid. p. 405 ; Corp. inscr. lat. II, n" 4087 sq. — 19 Ibid. n" 4037-4938. — 2» Itin. Anton, p. 418. — 21 Ibid. p. 425 et 431 (indications confuses). Sur les voies de la Lusitanie méridionale, Geogr. Ravenn. IV, 43 ; cf. Corp. inscr. lat. II, p. 619, 712, 991 ; Ephem. epigr. IV, p. .’3 ; IX, p. 131. — 22 Itin. Anton, p. 419. — 23 Ibid. p. 410. — n Ibid. p 419. _ 25 nid. p. 418. — 26 liid. p. 433 ; Corp. inscr. lat. II, p. 620, 712, 991 ; Ephem. epigr. IV, p. 23. — 27 E. Hiibner, La Arqueol. de Espanit, p. 101.
— 28 ^on signalé dans l’Itinéraire. Il traversait le Tage sur le pont d’Alcanlara construit par Trajan en 105-106 [pons, p. 503] ; cf. Corp. inscr. lat. Il, n- 759.
— -ï^ Itin. Anton, p. 438. Cf. Fr. Coello, dans le Bolet, de la .icad. de la Uist. XV, 1889, p. S. - 30 7(in. Anton, p. 444. —3’ Ibid. p. 420 ; Corp. inscr. lat. Il, p. 632 et 923 ; Ephem. epigr. VIII, p. 454. - 32 Corp. inscr. lai. Il, p. 633 et 994 ; Ephem. epigr. VIII, p. 436 et 311 (daprès M. Ca|)ella, Milliarios do con- ventus Bracarauguitanus em Portugal, Porto, 1895). - 33 /tin. Anton, p. 422. E. Hiibner, dans le Corp. inscr. lat. II, p. 63 !, 639, 994, et lEpliem. epigr. IX, p. 152, rattache les milliaires de cette région à deuv routes distinctes, dont Tune ne figure pas dans l’Itinéraire. ~ ’"^ Corp. inscr. lat. Il, n" 2477 et 2478.
— 33 Itin. Anton, p. 427 ; Corp inscr. lat. H, p. 639 et 994.