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Lyon joua désormais au delà des Alpes le même rôle que Rome dans la péninsule italique’. Claude acheva l’œuvre d’Agrippa :"« il construisit les routes difficiles, celles qui civilisent, qui vont à travers montagnes, bois et marais- ». Après l’an 50 de notre ère, il n’y eut plus guère qu’à maintenir en état, par des réfections par- tielles et périodiques, les voies tracées un peu partout au début de l’Kmpire ^. Les milliaires étaient numé- rotés, en principe, à partir du chef-lieu de chaque cité ’. Septime Sévère lit compter les distances, dans les trois Gaules et les deux Germanies, en lieues gauloises’^ ; les milles romains restèrent en usage dans la Narbonnaise. Les empereurs gaulois du iir siècle se distinguèrent entre tous par leur zèle à entretenir les routes, si néces- saires à la défense militaire et à la prospérité écono- mique du pays. Encore au v« siècle un patrice, vers 410, ouvre un passage nouveau à la voie de la Durance ’ et un préfet du prétoire, aux environs de 440. répare la voie d’Arles à Marseille ’. « Cette route du Midi, après avoir inauguré la domination romaine en Gaule, lui servait de ligne de retraite ’. »

La Narbonnaise était traversée du ord au Sud par la grande voie, création d’Agrippa, qui suivait de Lyon à Arles la rive gauche du Kbône, théâtre d’une circulation intense et objet de soins constants : les milliaires com- mencent au temps de Tibère et ne s’arrêtent qu’avec le règne de Valentinien’". La route parallèle de la rive droite, qui envoie un embranchement vers Nîmes par (Jzès, est connue seulement par ses milliaires". Sur le Rhône, à Arles, Vienne et Genève, aboutissaient les routes des Alpes, continuation de celles d’Italie’-. La plus méridionale, prolongement des viae Aurélia, Aemilia Scauri, Julia Aiigusfa, au Sud des Alpes- Maritimes, longeait le littoral, depuis l’embouchure du Var Jusqu’à celle de l’A-gens. et allait ensuite de Fréjus à Aix et Arles" ; d’Arles on pouvait aller à Aix, soit par l’intérieur des terres, en passant près de Salon",

ï Sur les avantages He la position de Lvon, Hn croisement des grandes routes naturelles venues du Nord, àr la Mi5dilerran6e el des Alpes, cf. (i. Bloch, Op. cit. p. 3V8 ; Jullian, Op. cit. 1, p, .35 Bililiogi-, par Cliarlély. Bitliofir. critique de l’/iist. de /.i/o., daus les .Ann. de l’I'nii : de Lt/on, II, 9, lOOi, n»- lCii2-l6lii. — 2 Jullian, dans la flt’D. de Paris, l" février lOUO, p. 564 ; cf. J/ist. de la Gaule, IV. p 17i. — 3 Sur le classement clironoogiquc des milliaires de Uaulc : Uesjardius, Op. cil. IV, p. 169-182 ; llirsclifeld, dans le Corp. inscr. lai. XIII. 2, 2. p. C4 :s el dans les Sitzungsber. de Berlin, 1907, p. 1S7. Milliaires des .^nlonins : Jullian, Op. cit. IV. p. 473, n. 7 ; des Séviïres, ibid. p. 523, n. 1 ; de Gordien III, Philippe, Dèce. (jallus, ibid. p. 550, n. 3. — * Cf. ci dessus, p. 790. — B Cf. ci-dessus, p. ^90. - 6 Mil- liaires de Postumus ; Jullian, Op cit. IV. p. 580, n. 4 ; de Télricus, ibid. p. 3S7, a. 5. — 1 Corp. inscr. lat. XII, n" 152-t. — » Ibid. n« 549*. — s Jul- lian, dans la Hernie de /’ans. 1" février 1900, p. 565. — lO Strab. IV, p. 208 ; //in. .ln(on. p. 3U et 35S ; /lin. Hieros. p. 533 ; Tab. Peut. ; CJco^r. Kavcnn. IV. 26 ; Corp. inscr. lat. XI. n" 33SI-33S3 ; XII, p. 6.i6 ; Flor. Vallcnliu, La voie d’Ar/rippa, de Lugdumim au rivage massaliole, Paris, 1880 ; LentluWic, Les foies antiques de la vallée du lihône, Paris. 1882, Duprat, La route d’Aqrippa à Avignon, dans ta Jlev. des et. anc. 1910, p. ISli. — H Corp. inscr. lat. XII, p. GCO ; Cliarvel, Les voies romaines cliez les An’eomiqnes, dans le Bull, de la Soc. d’Alais, l.>74. — 12 Cf. ci-dessus, p. 7y7. — 13 Slrab. IV, p. 203 ; Itin. Anton, p. 297 ; Tnb. l’eut. ; GeoRr. Ravenn. IV, 28 ; V, 3 ; Corp. inscr. lat. XII, p. 634 ; Lafaye, Mèm. de la Soc. d. antiquaires de France, 1884, p. 37. Bullock-Hall, The Romans on //ic fliriero, Londres, 1898 ; Cliaillan, Piomen. histor. dans ta vallée de lArc, Aii. 1899 ; Clerc, La voie Aurélienne au départ d’Aix à CEst. dans la /lev. des él. anc. )ai4, p. 71. — I4 ttin. Anton. p. 289. - is Corp. inscr. lat. XII, p. 632 ; Edm. Blanc, Épii,r. antique ’m dé- part, des Alpes-Maril. Nice, 1878-1870. I, p. .’.5. — 16 Tab. Peut. ; Corp. inscr. lat. XII. p. 636. Sur l’oiisiencc d’une « route des Alpes .., do Fréjus à Grenoble, AH le temps de César, cf. Jullian, dan> la flcii. des et. anc. 1911, p. 69. — " Tab. Peut. - l» Itin. Anton, p. 297 : Tab. P^ul. ; Geogr. Havcnn. IV, 2S ; V, 3 ; Cille», Les voies rumatnes et massiiennei dnus le départ, des BoHches.dt.-Wiône, Paris, 1884. A la partie de la roule <|ui allait d’Aii à .Marseille s’appliquait le nom do nia Âquensis {Corp. inscr. lat. XII, n» 413). — 1» Slrab.

soit par Marseille et Fossa Mariana’" ; on la désigne elle-même de nos jours sous le nom de voie Aurélienne, que dans l’anliquilé V Ithv’raire d’ Anionin est seul à lui donner"’. Sur elle s’embranchaient au Nord deux routes qui se terminaient l’une et l’autre à Riez : la première, construite parCaligula et non citée dans les Itinéraires, partait de Saint-Jean près de Gagnes et passait par Vence et Castellane (Salinae)  ; la seconde, mentionnéi ; par la Table de Pentinger, parlailde Fréjus’^ La voiedes.lpes Cotliennes bifurquait à Gap : une route descendait la Ditrance et rejoignait .rles", avec embranchements de Gap à Valence-" et de Saint-Réiny à Reancaire-’ ; une autre remontait vers le ^’ord, gagnait l’Isère et tombait sur le Rhône à Vienne ’^^. De même la voie des Alpes Grées bifurquait dans la haute vallée de l’Isère, pour se diriger vers Vienne et Lyon par Aoste et Bourgoin^^ et vers Genève par les Fins d’Annecy (Bautae) ’-' ; une route enfin allant d’Aoste à Genève, le long du Rhône, par Venue, reliait ces deux lignes". La voie des Alpes Pen- nines, qui passait sur la rive droite du lac Léman, à Vevey et Lausanne -", était rattachée, elle aussi, à Genève par N’yon-’. A l’Ouest du delta du Rhône la via Domilia, toujours très fréquentée, desservait Nimes el Narbonne et entrait en Espagne par le col du t’erlhus"’ ; deux de ses milliaires conservés datent duprincipat d’Auguste-’ ; une route, sinon tracée, du moins réparée à la même époque^", allait de .Narbonneà Toulouse par le seuil de Lauraguais".

C’est à Toulouse que le réseau de l’ancienne .qiii- taine, entre les Pyrénées et la Garonne’*, venait se sou- der à celui de la Narbonnaise. Une route allait de Tou- louse à Bordeaux par Auch et Bazas’-, une autre de Toulouse à Dax par Saint-Berlrand-de-Comminges et Pau " Elles étaient reliées l’une à l’autre, à l’Est, par une route de Saint-Bertrand-de-Comminges à .ucli ^", et de là à Lectoure et Agen, avec embranchement de Lectoureà Toulouse^ ; à l’Ouest, par deux routes de Dax à Bor-

IV, p. 179 : Amm. Marc. XV, 10, 3 ; Eonod. Itin. Brioant. Cnst. p. 507. éd. Hart. : /tin. Anton, p. 342 et 357 ; Itin. Hieros. p. 555 ; Geogr. Ravenn. IV, 27 ; Corp. inscr. lat. XI, n»’ 33S1-33S3 ; XII, p. 6V5 : Klor. Valleulin, Les Alpes Col- tiennes ■■( Orées, l’aris. 1S83. — 20 Cacs. Dell. Oalt . I, 10 ; ’tin. Anton, p. 357 , Itin. nieras, ji. 335 : Tab. Peut. ; Geogr. Ravenn. IV, 27 ; Corp. inscr. lat. XII, p. 643, .Martin, dans le Bull, de la .Çûc. d’ét. des Hautes-Alpes, 1903. p. 193. Kerrand, dans le Bull, de la Soc. arcliéol. de la llrôine, 1913. —21 Corp. inscr. lat. XI, n" 3381-3383 ; XII, p. 647. - ’Jî Tab. Peut. ; Geogr. Ravenn. IV, 27 ; Corp inscr. lat. XII, p. 649 ; XIII, 2, p. 693 ; Fcrrand, dans le ISvll. de la Soc. de statist. de l’Isère, 19i :!,etB«( ;. du Cornité, 1914, p,3 ii37.— 23 /<in. ^n»on. p. 346, 3S9, iW-.ltin.Bieros. p. 552 ; raft.Pcul. : Corp. inscr. /«<. XI, n"3381-3383 ;pasde mil- liaires. — 2» //in. Anion.f. 347 ; Corp. inscr. lat. XII, p. 650 ; Cli. Marleau.t cl iM. l.o Koux, dans la /îci’.saroisienne, depuis 1903. — 2 ; Tab. Peut. ; Geogr. Ravenn. IV, 26 ; Corp. inscr. lat. XIII. 2, p. 093 —nitin. Anton, p. 351 : Tab. Peut. iGeogr Ravenn. IV, 96 ; t’oip. inscr. Zn/. XII. p. 21 el 651 : XIII. 2, p. 693. — i’ Itin. Anton. p. 347 ; Tab. Peut. ; Corn, inscr. lat. XII. p. 054 ; XIII, toc. cit. — 2s l’olyb. 111, 39 ; Cic, Pro Font. 4 ; Slrab. IV, p. 187 ; Itin. Jn/on.p. 388 el 396 ; Itin. Uiero : . p ! 532 ; Tab. Peut. ; Geogr- Ravenn. IV, 28 ; V, 3 ; Corp. inscr. lat. XI, n«’ 3381- 3384 ; XIII, p. 006 : A. Aurès, Concord. des vases Apollinaires et de l’Itinér. de Bordeaux à Jérusalem, daus les ./ém. de l’Acad. du Gard, 1868 ; 0. Cuntz. Polij- bius und sein Werk, l9U2,p.20 ;J. Frcisc, djins le Bull, de la Soc. des Pyrénées- Orient. 1894 sq., dans la Her. du Boussillon, 1900-1902, dans le t’.-/(. du LX.l/I’ Congrès arcliéol. 1906 ; Hibliogr. roiissillonnaise. ilans le Bull, de la S’ic. des Pyrénéen orient. 1906, n'>004s(i. ; J. Calmélle el P. Vidal, dans la lier, de iijnth. histor. 1909, I. p. 63 ; J. Berthelé, La voie Domitienne dAmbriissum au Forum Domitii, dans les irm. de ta Soc arcliéol. de Montpellier, 1910 ; H. Rou- 2and, sur la voie Domitienne, dans le Bull, de la Conim. archéol. de A’nrionne 1913 cl 1915. — 29 t’rp. inscr. /«/. XII. n" ..667-5068. — 30 /6irf.n«5671. — 31 //i.i. Hieros. p 551 : lab. Peut. ; Corp. inscr. lat. XII. p. C8o.— :<2Gf. E. DufourccI, Les voies romaines et les chemins de Saint-Jacques dans Tancienne IVovempopu - lanic, dans le l’.-B. du LV* Congrès arcliéol. 1888 ; l.avcrgnc, Les chemins dr Saint -Jacques en Gascogne, dans la Bev. de Gascogne, 1897 et 1898. — 33 Itin. Hieros. p. 549 ; Tab. teiit - 3t /Un. Anton, p. 457 : Corp. inscr. lat. XIII. 2, p. 052. — 35 Itin. Anton, p. 462 ; Corp. inscr. lat. lac. cit. — 36 lab. Peut.