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Fig. 7iTJ. — Stylc êoméli-if{ue d’Apulii

et les plus richemenl décorés de la céramique géomé- trique ; des formes nouvelles se font jour, comme l’urne troncoïde recouverte d’une coupelle en guise de couver- cle, où l’on met les ossements des morts (fig. 2785) ’. Des ossuaires en bronze, de même forme (fig. 2787 >, prouvent que la métallurgie a ici influencé directement la cérami- que-. Dans les tombes les plus récentes, les poteries sont fabriquées au tour et les armes sont exclusivement en fer ^ Nous n’avons pas à examiner ici les hy- pothèses contradictoires qui ont été émises sur l’origine de ces nou- veaux venus, où les uns veulent voir des Ombriens, d’autres les premiers avant-postes de la civilisation étrusque ’. Nous constatons seule- ment que le style géométrique est alors constitué fortement en Italie, avec une céramique de terre rou- geàlre ou incomplètement fumi- gée, d’aspect gris ou brun, avec décor incisé, plus rarement peint, motifs géométriques où le méandre et la croix gammée occupent une place notable, quelques figurations d’oise ;iux et de petits personnages humains (céramique dite impaslo dans les tombes à puits) ’, d’un caractère tout à fait local et indigène. Une autre céramique, dans l’ensemble plus récente, imitant la forme des poteries grecques, amphores, œnochoés, coupes, se constitue dans la région toscane, de l’autre côté des Apennins ; le décor est peint sur fond blanc ou gris avec une couleur noire qui passe très facilement au rouge et reproduit, soit des dents-de-loup, des quadrillés, des grecques, rappelant le style géométri(|ue des lies, soit des zones d’oiseaux ’lig. 2792) et de poissons’. Dans le Sud, en Apulie, même floraison de style géométri- que dans des vases d’exécution plus soignée, peints en noir et en rouge sur argile blanchâtre (fig. 7272), avec une forme spéciale en vasques largement ouver- tes A Locres, on a trouvé une céramique peinte qui parait indigène et qui imite aussi la forme et le décor des types géométriques de Grèce’. En Sicile, la céra- mique à décor géométrique peint est représentée comme dans l’Italie centrale par des formes d’hydries, d’am- phores, d’œnochoés grecques, ornées de peintures en mal brun sur fond pâle, où dominent les lacis ondulés, les dents-de-loup, les cercles, avec quelques figurations animales (oiseaux) ’ ; elle est comme le succédané du géométrique attique et du géométrique des Iles. Espagne. — Voir ci-dessus, p. 632-633. j

C. CÉR.iMIQUES ÙKIENTAUSANTES ET CÉRAMIQL’ES A FIGLKES

.NOIRES. — Le vil’ et le vr siècles préparent le plein épa- nouissement de la peinture sur vases au v’ siècle. C’est la période pendant laquelle les céramistes, conscients des progrès à réaliser, toujours en quèle de nouveautés, se montrent le plus actifs, le plus ingénieux, le plus fer- tiles en inventions fécondes. On donne au style de déco- ration céramique qui succède au style géométrique le nom de style orienlalisanl, qui indique sous quelle

I Grenier, p. »18 si| ; Modestov, pi. xxiv, «vi, «vu. — 2 Grenier, p. Î33 sq.

— 5 Modcslor, p. 3Ï7. — 4 Pollicr, p. i97 sq. ; Modeslor. p. 4ii9 si|. ; Grenier, p. V ;0 sq. — 5 Slarlha, Àrl élr. p. 79 ; PoUier, p. VJΠ; Grenier, p. îil sq., p. -36. — ^ Pollier. Catal. 11, p. 36« sq. ; Vase» nntiq. Lounre, |.l. ixi à mu.

Pollicr, Vases imtiq. du Loiori-. pi «mx II lu, D 30 = noire liR. 7Ï72) ;

influence il s’est formé. Ce qui le caractérise, c est, d’une part, l’emploi nouveaud’un certain nombrede motifs ou de procédés de composition’" (torsade, palmette^ lotus, bou- quetin, sphinx, disposition héraldique de deux animaux départ et d’autre d’un motif floral)qui sont empriintésà l’art oriental, d’autre part l’abandon de la stylisation con- ventionnelle des formes animales et humaines et la ten- dance à une représentation plus naturelle et plus souple des êtres vivants. Les motifs purement géométriques restent en usage, mais ils ne tiennent plus qu’une place secondaire ; l’emploi des motifs de remplissage persiste, mais ils ont un caractère dilTérenl et leur nombre dimi- nue peu à peu ; de même la composition par bandes parallèles se relâche de son exactitude. Dans le rendu des figures animales et humaines, la silhouette noire de l’époque géométrique tend, dans certaines régions, à être remplacée par une silliouette claire dessinée au trait ; il arrive pourtant souvent qu’une partie seule de la figure, par exemple la tête, est dessinée au trait, le reste du corps étant représenté en noir suivant le vieux procédé ; un engobe brun-rouge, jaune ou blanc recouvre parfois la figure et la fait mieux ressortir sur le fond du vase. La tendance réaliste se manifeste par l’indi- cation des détails intérieurs dans les figures ; cela est aisé, à l’aide de traits noirs, dans les parties claires, mais, même dans les parties sombres, on se. préoccupe de distinguer les contours des membres ou de noter les taches de la robe des anijnaux, soit par des retouches rouges ou blanches, soit par des parties réservées dans le vernis noir sur le fond clair du vase, soit par des traits incisés qui font ressortir la couleur de l’argile.

Par une évolution ultérieure, la décoration céramique se débarrasse à la fois de ce que les styles orienta- lisants conservaient encore de géométrique et de ce qui, chez eux, était adventice et dû à un engouement passa- ger pour l’Orient. C’est ainsi qu’elle abandonne peu à peu les motifs de remplissage et la division par bandes ; qu’elle restreint la place donnée aux motifs orientaux et réduit les lotus et les sphinx au simple rôle d’acces- soires. Mais elle garde ce qui était un ferment de déve- loppement et de progrès : le goût pour une observation plus exacte de la nature. Ce qui caractérise la période qui suit le pur décor orientalisant, c’est le rôle toujours plus important donné à l’être vivant, surtout à l’iiomme, et l’efl’ort continu vers sa représentation de plus en plus sûre ; désormais, envertu d’un principeappelé « lahiérar- chie des genres», la place la mieux en vue sur les parois du vase est attribuée, non à des combinaisons de lignes ou à des animaux héraldiques, mais à une ou plusieurs scènes qui reproduisent, avec des détails empruntés à la réalité, des épisodes de la vie quotidienne ou, plus souvent, de la légende. Malheiireiiseiiient la technique de la silhouette claire, qui tendait à s’établir à l’i'poque précédente, est abandonnée, et la vieille technique géo- métrique de la silhouette noire, qu’on n’avait d’ailleurs jamais délaissée complètement, revient en honneur. On est donc toujours obligé, pour indiquer les détails, de re- courir à l’incision, et ce procédé ne permet pas de rendre

Cntalog. p. 371 sq. avec la bibliographie. Pour la discussion sur la Haie de ces vases, qu’on a voulu parfois faire d. scendre beaucoup plus b.is, cf. ibhl, p. a7i- 373 ; et /iilm. Mitlh. 18119, p. 13. iSi ; 1904, p. ISli, 270 : 1908, p lti7 ; 1910, p. iii9. _ i Jahrit. Inst. 1913, Arch. Anz. p. 171. - ^ Hoem. Mittft. I89S, p. 314 sq., p. 318. 1 — 1" Cf. on particulier nutnonlCIiaplaiu, Ciiriimir/ues, I, p. I0.">.