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politana^ et construit sans doute sous le règne de Claude, mesurait 707 mètres de longueur, de 3 à 4 de largeur et de 3 à o de hauteur. Le tunnel ouvert par Vespasien en 77surlat’/a Flaminia, au défilé de Pelra Pertusa, n’avait que 37 de longueur, mais de 4 à fi de largeur et de -4 à o de hauteur-.

Pour compléter la description des voies romaines, il faut rappeler l’existence de marches de pierres disposées le long des trottoirs, pour permettre de monter aisément

Fig. 743i. — La Voie des Tombeaux à l’ompéi.

à cheval ou en char, et de bornes qui indiquaient de mille en mille pas le chiiTre des distances ; l’emploi des unes et des autres avait été sinon inauguré, du moins généra- lisé en Italie par la lex Semjironia viaria de C. Gracciius en 133 av. J.-C. ^. Aux abords des villes, les routes étaient bordées à droite et à gauche de monuments funé- raires de toute forme et de toute grandeur ; la " voie des tombeaux n à Pompéi nous donne un spécimen très bien conservé de l’aspect qu’elles présentaient jadis (fig. 74321 ’. Des arcs de triomphe [arcus], élevés souvent à l’endroit même où la route entrait en ville’, portaient des inscriptions en l’honneur des empereurs, des magistrats ou dos simples particuliers qui avaient contribué à sa construction ou à sa réfection : c’est ainsi que l’arc de Rimini rappelle les réparations de la via Flaminia par Auguste’. On rencontrait sur le parcours des voies romaines, en dehors des villes ou villages qu’elles desservaient, deux sortes de stations destinées à permettre aux voyageurs de s’arrêter et de se reposer ; Vltinéraire de Jérusalem les distingue nettement les unes des autres ; c’étaient les mutationes ’ ou relais, espacées en moyenne de 10 à 12 milles (15 i 18 kilo- mètres), et les mansioties^ ou haltes pour la nuit, tous les 30 ou 40 milles (44 à 60 kilomètres).

AdminUtralion. — A l’époque républicaine, la con- struction et l’entretien des routes d’Italie étaient confiés, comme tout l’ensemble des travaux publics, aux cen-

ifnwc.Epist.r, ; Pelroii. Sulir. h : lii (c-.l. Biichelcr ; ; l.eogr. Hav. ; II. M-sen, Op. cit. Il, p. 744. — = .urel. Vict. Ùe Cuesar. ’J ; Epit. 18 ; Uaudiaii. VI cons Bon. 5U0 ; Corp. imcr. Int. XI, n» 6106 : H. Nissen, Op. cit. 11, p. 38i. — 3 Plul. C. Gracch. 7. — * La fig. 7432 d’après Mau, Pompeji, p. 407. — 5 A. L. KrolhiDgham, dans la Ree. archéol. 1905, II, p. ii’.. — li Corp. inscr. lai. ., n" 363. — ’ Anira. Marc. XXI, 9 ; Cod. Theod. VlII. 3, 53 : Cod. Just. XII, bl, 15. — 8 plm. Nat. hisl. VI, lOJ ; XII, 52 ; Sucl. Tiber. 10. — 9 Cic. Dr leg. 111, 3, 7 ; cf. MommscD, Droit public romain, trad. Trauç. IV, p. 114 et 143. — ÏO Mommsen. Op. cil. IV, p. 1 1 1 et 143. — tl Uommsen, Corp. inscr. lat. I, p. 154. ad. n. 551. — 12 Corp. inscr. lat. I, n» 633, et XI, n’ C6I6 ; X, d» 6838. et Ephem. epigr. VlII, n" 676 et 700. Tite Live, X, 23 et 47, parle de pavements de la via Appia aux abords de Rome, par les soins des édilfs. — ’3 Cic. Ad Alt. I, 1, 2. — f* F’IuL Caes. 5, 4. — <ô Corp. inscr. lat. 12, p. 200, n» xsxiu, et VI, n» 1283 {eiogiiim de C. Claudius Palcher, consul en 92). — 16 Ibid. VI, n" 3824 et 31603 (inscription de 115, par laquelle le consul Metellus confie à trois curatorts viarum la réception des travaux

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seurs’ [censor]. La voie Appienne et peut-être aussi la voie Flaminienne devaient leur nom aux censeurs qui les avaient tracées. Ces magistrats étaient libres d’ouvrir de nouvelles routes, dans la limite des crédits alloués par le Sénat à cet effet ; ils procédaient à leur adjudi- cation et à leur réception dans les formes ordinaires [locatioJ. Quand il n’y avait pas de censeurs en exer- cice, leurs attributions incombaient en général aux consuls ou, à leur défaut, au préteur urbain, ou même, sur désignation spéciale du Sénat, à des magistrats infé- rieurs, édiles ou questeurs ’". En fait, toutes les roules d’Italie qui ne sont pas l’œuvre des censeurs sont dues à des consuls, aucune ti un préteur" ; l’importance qu’elles avaient pour l’extension et le maintien de l’autorité de Rome explique les soins tout particuliers dont elles étaient l’objet de la part des plus hauts magis- trats. Deux bornes milliaires de l’époque républicaine portent cependant des noms d’édiles’^. Pendant l’année 63 av. J.-C, Minucius Thermus, alors préleur, fut en même temps curalor viae Flamini.ae ", et Jules César, alors édile, semble avoir été pareillement curalor viae Appiae’^ ; il ne s’agissait pour l’un et l’autre que de veiller à la remise en état et à l’entretien de ces deux routes. Les titres de curator viis steriiundis’-' et de curalor viarum"’ apparaissent dans les inscriptions au dernier siècle de la République pour désigner des fonc- tionnaires spécialement préposés à la voirie  ; rien n’indique qu’ils aient été affeclés à telle ou telle route déterminée ; l’un d’eux est appelé curator viarwn e fege Visellia’^ ; nous ignorons ce qu’était cette le.r Viscllia qui l’avait institué. On connaît cependant plusieurs autres lois de l’époque républicaine qui traitaient de l’établissement et de l’aménagement des voies italiques, luges viariae’-'. La plus célèbre est la lex Sempi^onia, due àC. Gracchus pendant son tribunal-" ; il en a été question plus haut. La loi agraire de 111 rappelle que les viasii vicani, c’est-à-dire les citoyens auxquels des terres de Vager publicus ont été concédées en bordure des voies romaines, sont obligés de les entretenir^’. En 30 le tribun L. Scribonius Curio proposa une loi qui rappe- lait, parait-il, certaines dispositions de celle de RuUus" ; elle lui aurait conlié pour cinq ans la charge de con- struire de nouvelles roules avec les ressources produites par une taxe sur les chars" ; comme la loi de Rullus,( !lle ne fut pas adoptée. En province tout ce qui concernait les roules rentrait dans les attributions des gouverneurs. L’administration de la voirie urbaine appartenait, h Rome, aux édiles curules et plébéiens, qui se répar- tissaient les divers quartiers de la ville à l’amiable ou par tirage au sort " ; dans les municipes et les colo- nies, aux qualluorviri, duumviri et édiles locaux-"

do Irois sections de la ria .Saldriii] : I , u° 333, ut VI, nf 1299 et 31590 (réception d’une coustiucliou de l’an 71) ; I, n" i)i)0,etVl, u" 1 305 (iuscripliuu du ponll’abri- cius, lequel date de l’an 63 ; on le sait par Uiou Cassius, XXXVII, 43). — l7iMommseii, Droit public romain, IV, p. 386. — ’« Corp. inscr. lai. I, n" 5 :i3. el VI, n’- I29’.i et 31590 [ce curator est en môme temps Iribun du peuple, mais linscriptioii de 1 13 prouve que ces deux l’onciions n’étaient pas uéccssaircmenl liées lune à l’autre). — 19 Rudorir, Ràm. Hechtagesch. I, p. 44. —2» Plut. C. Gracch. 7 ; Appian. Bell. civ. I, 23. — 21 Corp. inscr. lat. 1, n" 2lio, 1. Il sq. ; Mommsen, ad loc, ibid. p. 90. _ 22 Lettre de Caelius à Cicéron : Ad. dw. VlII, 6, 5. — 23 Cic. Ad Alt. VI, i, 22 ; App. BtU. cil : II, 27. — 24 Cic. Pro /ont. 4. — 23 Plaut. Slich. 352 ; Varr. De ling. lat. V, 138 ; Ovid. Fast. V, 287 ; Corp. inscr. lat. I, n" 200 (table d’Héraclée), I. 20 sq. Cf. Mommsen. iip. cit. IV, p. 200 ; H. Legras, La table latine d’aéraclée, Paris, ili07, p. 02. — «6 Lex munie. Tarentini (Ephem. epiijr. IX, pi. à la p. 1), 1. 39 : lej. coloniae Juliae Genetivae (Corp. inscr. lat. Il, n" 5439), I 1. 77.