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indique qu’elle avait pour auteur Cn. Domitius Aheno- barbus, proconsul de Xarbonnaise en 121 ; cependant, dès le milieu du second siècle, Polybe nous dit que le trajet d’Ampurias au llhône, 1600 stades, avait été exactement mesuré par les Romains de huit stades en huit stades, c’est-à-dire de mille en mille’ ; celte partie de la roule serait donc antérieure au proconsulat de Domitius et da- terait des guerres d’Espagne, au début du second siècle -, si toutefois le texte de Polybe n’est pas interpolé ’. La vifi Domilia mettait en relations faciles, par terre, l’Es- pagne et l’Italie ^ ; elle allait des Pyrénées à Tarascon par Elne, Xarbonne,Béziers, Ximes, etde Tarascon aux Alpes Cottiennes par la vallée de la Durance et le col du mont Genèvre’ (fig. 7438). La l’ia Egnnlin. qui traversaiU’llly- rie, la Macédoine et la Thrace, de Dyrrhachium à Apollonie et à l’Hebrus ;fig. 7439), est mentionnée pour la première fois sous ce nom par Polybe, au début de la seconde moi- tié du second siècle. En Asie on a découvert, sur le par- cours de difTérenles voies, un certain nombre de milliaires bilingues, au nom de M’. Aquilius, consul en 129, chargé ensuite d’organiser la nouvelle province comme procon- sul  ; il s’agit évidemment de routes plus anciennes, con- struites par les Séleucideset les rois de Pergame, que les Romains à leur arrivée dans le pays ont aussitôt utilisées, remises en état et jalonnées de bornes*.

Les empereurs romains ont apporté, tous ou presque tous, un soin extrême à l’amélioration du réseau routier que la République leur léguait. Les historiens anciens et les bornes milliaires attestent également l’importance de l’œuvre qu’ils ont accomplie. En Italie il ne s’agissait désormais, dans l’intérêt non plus de la conquête et de la défense militaire, mais de la facilité des relations admi- nistratives et des échanges commerciaux, que d’assurer le bon état des voies anciennes et de les compléter par un petit nombre dévoies nouvelles qui les continuaient, les reliaient ou les doublaient, A l’exemple de César, qui avait consacré de grandes sommes à la restauration de la via Appia’", Auguste, dès l’an 27 av. J.-C, répara à ses frais la via Flaminia et chargea plusieurs person- nages honorés du triomphe de réparer pareillement les autres voies, avec l’aide du Trésor public et sa propre assistance". Claude prolongea la via Valcria, de Rome à Corlinium, par la via Claudia Valeria, deCorfinium à Aternum sur l’Adriatique’-, et la relia à Interocrium, sur la via Salaj’ia. par la via Claudia nova, qui partait aussi de Corfinium. Vespasien creusa un tunnel dans l’Apennin au défilé de Pelra Perlusa, aujourd’hui Furlo, pour éviter à la via Flaminia la montée d’une pente raide el étroite ". Domitien fit construire, de Sinuessa à Puleoli. la via Domiliaiia, qui se détachait de la via Appia et longeait la mer’ Pline le jeune ", Dion Cas- sius ’" el Galien ’* vantent l’activité déployée par Trajan ;

I Polyb. III. 39,8. — 2 E. Dcsjardins, Géogr. de la Gaule romain-, II, p. i6i.

— 3 C. Jullian, Hisl. de la Oaule, III, p. 36. — * En Espagne mime, dans la Tarraconnaise, on a relrouvé trois milliaires de l’époiiue républicaine {Corp. inscr. lai. Il, n" MU, «iS, 495G). — -j D°apr6s G. Jullian, /oc. cil. Pompée (ap. Palliisl. Episl. Cn. Pompei. Hist. fr. Il, 98) el César {UeU. gatl. I, 10) scmlilenl Lien faire allusion à une route rrêquentêc passant par le Gcnèvrc.

— 6 polïb. XXXIV, H, 3 (ap. SIrab. VII. p. 3i2) ; ce passage fui sans doulc ajouté par Polybe au telle de son histoire après son acli6vemenl. — 1 Roule d’Ephèse à fardes : Corp. intcr. lai. III, n’ liiOi» ; roule d’Éphiso à Tralles : ibid. n" 479 el liiOl II, 7Î05 ; roule d’Éplu-se à Pergame : il,id. n’ 6093 ; roule de l’erganic à Elaea : ibid. n°’ 7IK3cl 7184 ; roule do l’crgame à . ’tardes, Colosses el la Pisidie : iiirf. n» 7177. — s B. Haussoullicr, dans la lier, de philol. I899,p,i95 ; 0. Ilirsckfeld, /oc. cit. p. 171 : Foucarl, M^m. de lAcad. d. inscr., XXXVII (1903), p. 3iC-33i ; A. Reinach, dans la /(ci. arc/ieo/. 1908, II, p. 150. — 9 N. Bergier, //i»/.

Trajana persouniliét

on lui doit en particulier l’exécution de la chaussée pavée de la via Appia à travers les Marais Ponlins, sur une longueur de dix-neuf milles (deceivwvium), entre Forum .ppii et Terracine", el la construction de la via Trajana, qui rattachait, comme la via Appia, Béné- vent à Brundisium, mais en desservant Canusium et le littoral de la mer .Vdriatique, au lieu de passer par Tarente-" ; une monnaie de son principal porte au revers l’image d’une femme assise, tenant dans la main gauche un roseau el dans la droite une roue, et au-des- sous les mots : via Tra- jana (fig. 7428). Sur

l’arc de Constantin la via Flaminia est représentée couchée au pied de l’Empereur Marc-.urèle (fig. 7429)-’. Seplime Sévère a donné son nom à une route du Lalium, le long de la mer Tyrrhénienne-^ ; il relia Rome par une autre route au domaine impérial de Mlla Magna, dans l’ancien pays des Herniques,sur la rive droite du Sacco’". D’assez nombreux milliaires du m^ et du iv" siècle mon- trent qu’à celte époque l’entretien des roules italiques n’avait pas cessé d’être l’objet d’une surveillance atten- tive. Dans les provinces la République avait laissé beau- coup plus à faire au régime suivant : il s’agissait presque partout, non pas seulement de com- ^^

pléter un réseau déjà existant, mais de créer un système de voies de com- munication adapté aux nécessités, à la fois,delaprolectioii des frontières et de la mise en valeur économique des ré- gions intérieures, •’ ■«■

toutes reliées entre 74..,. _i^ v,„ Flnmint,, et 1 Empereur.

elles et avec Rome.

Là aussi, comme on le verra plus loin en étudiant chaque province séparément, les principaux constructeurs el réparateurs de voies romaines ont été .Vuguste, Claude, particulièrement en Gaule où il était né, les Flaviens, les Antonius, surtout en Espagne, patrie de Trajan, les Sévères, notamment en Afrique d’où ils élaient origi- naires.

Procédé,’ ! de construction. — l’ipien distinguait, au point de vue de la technique, trois sortes de routes : esviac terrenae, qui ne consistaient qu’en une piste de

des grands chemins de l’Empire romain (éd. de t :36i, I. p. 45-75, a esquissé, dans la mesure où le permellail l’étal des découvertes .’pigrapliiques à son époi|ue, un tableau du développemenl des voies romaines d’Italie el des provinces sous chacun des empereurs. — m Plul. Caes. 5. — " Tibull. I, 7, 57 s<|. ; Suel. .ug. 30 ; Dio Cass. LUI, S ; Monum. Ancgr. 20. Corp. inscr. Int X, n" 6895, 6897, 6899- 6901 ; XI, 11" 363 el 367. — i Corp. inscr. lai. IX, p. 5SS. — " Ibid. n" 338* el iZiv, el p. 583. — 14 Aurel. Vicl. Caes. 9 : Epil. 18 : Corp. inscr. lat. XI, n’ «106. — 16 Slal. Silv : IV, 3 ; Dio Cass. LXVII, 14. - I6 Plin. Paneg. i9. — i" Dio Cass. LXVIII, 7. — 18 Galen. ilat. med. S (éd. KHhu, X, p. 633). — i» Corp. inscr. lat. X, n" 6833-0833 el 6839. — 2» liid. IX .p. 592. — 21 I.a llg. 7428 d’après un original du Cabincl des Médailles. Pour la sculpture de l’arc de Coiislanlin à Rome, reproduite par S. Reinach, lli-pertoire des reliefs, I, p, 546, voir notre fig. 7429 d’après Mrs. Slroug, Iloman Sculpture, p. 291, pi. 90. —îiCorp. inscr. lai. X, n" 0811. — i3Jbid. X, n» 3909.