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VEXU.LAUIUS, VEXILLATIO. — On a vu dans l’article signa (p. 1310) que, à côté de Vatjiii/a el des signa, il existait, sous forme de drapeau d’élofle tlol- tante, une sorte d’enseigne militaire spéciale appelée VEXiLLUM. Cette enseigne était réservée aux corps de formation temporaire et aux détachements, d’où le nom de vexillatio qui caractérise ces derniers. Le mol se trouve à peu près constamment dans les inscriptions ’ . tandis que les auteurs emploient le terme vexillinn pour désigner le détachement-, aussi bien que l’éten- dard qui le caractérise. De même, le mot vexillarius indique soit le porte-étendard, soit le soldat qui fait partie du détachements

La nature des troupes auxquelles les hommes sont empruntés est, à cet égard, entièrement indilTérenle. Il y a des vexillalions de légionnaires’ aussi bien que de troupes auxiliaires", ou de marins de la Hotte’ ; elles peuvent être empruntées à une seule légion", ou à plusieurs, deux*, trois’, quatre’", plus même", ou encore à des légions el à des auxiliaires ’-. De même le motif pour lequel ces groupements ont été formés ne modifie en rien leur appellation : qu’ils soient chargés de défendre dans une province des points stratégiques’-', ou défaire la police", ou d’exécuter certains travaux nécessaires, soit aux opérations militaires soit à la subsistance des troupes’^, ou d’exploiter des carrières " [met.lla, p. 1872] ; qu’on réunisse des délaciietnenls empruntés à un ou plusieurs corps d’armée pour les envoyer au loin prendre part à une expédition ’% ce sont toujours des vexillationes. La vexillatio ainsi formée agit comme corps constitué ; elle élève en son nom des monuments à la gloire des empereurs ou des dieux de la légion (fig. 4412).

L’elTeclif d’une vexillalion variait de la façon la plus arbitraire. Les plus nombreuses comptaient un millier d’hommes’* ; mais il y en avait de beaucoup plus faibles. Aussi la qualité de ceux qui avaient mission de les commander n’élait-elle pas toujours la même. Tantôt, quand le détachement était nombreux et surtout quand plusieurs étaient réunis en une division spéciale, on mettait à sa tète un officier supérieur, un légat", un

toute ferrure antérieure au moyen :’ige ; même du temps de Cbarlemague. le capi- tulaire iJe Vitlis ignore la maréchalerie : c’est l’invasion sarrasine du vui» siècle qui a répandu l’usage du fer, invente en Orient. Suivant ce spécialiste, les fers ondulés, qui succédèrent immédiatement aux fers dé< ;agés des bippo^andales, mar- quent le début de la ferrure ii clous. L’iiipposaudalc aurait été d’uu emploi plus jrénéral qu’on ne l’a cru et n’aurait pas servi seulemeut d’appareil pour clievauï blessés. Les prétendues bousandales ou bosandales seraient des élricrs ; mais c’est là une invention orientale ilont il n’est pas question avant le vt* siècle (cf. Antliol. tat. éd. Uiese,. n. t48, v. 3) et la véritable dcsUnation de ces objets reste à déterminer. VKXILI.AItICS. VEXILLATIO. — I Cf. les réfcrcnces épigraphiquesqui sui’vcnl.

— 2Tac. A>i ;i. III, it ; Util. Il, i* ; III, Si ; A jric. 18, etc. Le mot teTillus se trouve dans une inscription d’Egypte {Corp. insc. lat. III, 79). — 3 Tac. Ann. XIV, 34 ; Sîst. Il, 100 ; III. 0 ; Velleius, II, 110, li ; Hvgin. De mun. casl. 3. — *Tac. .4nn. XIV, 3i ; Hisl. II. ii : Corp. inscr. lat. 111, 1980, 2i00, 13587 ; VI, 32994 ; X, 5829 ; XI, 1190 ; XIV, 3612 ; Ann. rpigr. 1903, 360 el 368. — « C. i. l. Il, 3272 ; III, 600, 4461’. ; XIII. p. 489 ; Ann. épigr. 1894, 164. —6 Ibid. III, 14 213 6. _1 Ibid. III, 10471. 10472, 10473. 12565, 13587 ; VII, 1121, 1131 ; VIII, 2163 ; XIV, 3692, etc.

— * Joseph. Bell. Jud. V, 1, 6 ; Corp. intcr. lat. Il, 3272 ; III, 1980. — 9 Tac. Uisl. II. 100 ; III, 22 ; Corp. inscr. lai. X, 5829 ; XI, I lO’i ; Ann. épijr. 1903, 300.

— "> Corp. inscr. la !. X, 5829 ; XIV, 31,02. — Il Bull, épigr. 1883, p. 223 = Dessan. Jnacr. selecl. 2285 (cinq) ; Ann. épigr. 1903, 368 (neuf). — H Corp. inscr. lat. 11. 3272 ; m. 6627. — H Corp. injcr. lat. VIII, 2465, 2460. —1* Ibid. 11), 10471-73 iadversas dcfectorcs et rebelles). — •» Tac. Ann. 1, 20 (routes et ponts) : Corp. inscr. lat. III, 3200. 6627 ; VIII, 10330 (routes) ; VIII. 4322 (faire dj foin) : Ann. épigr. 1899, 194 (faire du bois, ; Corp. inscr. lai. VII, 1139, 1140, 1143 (fortifi- cations). — 16 Corp. inscr. lai. XIII, p. 489. — 17 Tac. Aiin. XIV, 38 : Corp. inscr. lat. Il, 3272 :lll, 5228 ; VIII, 4322 ; X, 5398, 5829 ; XIV, 5612 ; Ann. épigr. 903, 368. — «8 Vesillttlio miliaria : Joseph. Dell. J’-d. V, 1,6 ; Corp. inscr. lai.

tribun ’-" ; tantôt, au contraire, un priinipilo-’ ou un simple centurion’--. Quel que fût d’ailleurs son rang, il portait, en tant que commandant du groupe, le titre de j)7’aepositus-^ ou di’ praefec/us -’et plus rarement celui de dux-’.

Il faut consacrer une mention spéciale aux vexilla- lions de conscrits et aux vexillalions de vétérans.

L’ne fois enrôlés, les conscrits étaient conduits dans la province et dans l’endroit où campait le corps auquel ils étaientaffeclés, par groupes détachés, que les auteurs désignent sous le nom de vexiHationes ou vexilla tiro- num^^ [tihoI.

Quant aux vétérans, ils étaient, au premier siècle de notre ère du moins, réunis, après leur libération, en corps indépendants-’. D’après le système qu’.uguste avait introduit en 13 av. J.-C, la durée du service des légionnaires était seulement de 10 ans ; mais l’Étal leur imposait, en outre, un temps de milice supplémen- taire d’au moins 4 ans, pour pouvoir faire face aux nécessités de la guerre. Cliaque légion avait donc ainsi une sorte de réserve, de la force d’une cohorte-*, com- posée de vétérans, groupée autour d’un vexillinn, avec un porte-étendard nommé vexillarius *’. En temps de paix elle avait à sa tête un curateur’", auquel était adjoint un questeur" ; en campagne le commandant était un centurion ■’-.

Postérieurement à Dioclétien, on appliqua le nom de vexillatio à des troupes de cavalerie auxiliaire, attachées aux troupes palatines etaux troupes dites comilatenses". Elles se composaient chacune de oOO hommes" et étaient commandées, pour l’ordinaire, par un tribun . hnAolitia Dignitatuin "’ cite 2’t vexiHationes palatinae et (Il coniilalenses ". R. C.( ;n.t.

VEXILLL’JI. ■ — .Nous n’avons ici qu’à compléter ce qui a été dit sur ce drapeau flottant’, et sur les corps qui l’avaient pour guidon, aux articles legio et sig.na. Pour la Grèce, signalons qu’on a proposé de recon- naître un drapeau dans le morceau d’étoffe qu’on voit pendre en rectangle allongé, à la traverse de l’aplustre du bateau porté au Lénaia d’.lhènes^. S’il en était ainsi, l’usage d’un pavillon, distinct de la .s/y/’/.v, sur les

Vlll, 2482 ; X, 3829. — 13 Corp. inscr. lai. VI, 1408 : VIII, 7050 ; IX, 2437. — ’iO Ibid. XIV, 3612. — 21 Ibid. X, 3829, 6657 ; Ann épigr. 1903, 368. —22 Corp. insc. lat. III, 1980. Cf. A. Miiller, Abcommandirle Centurionen {Philologus, XLl), p. 490. — 23 Corp. inscr. lai 11, 4114 ; III, 600, 1464 ; VI, 1408, 31836 ; X, 2012. Cf. Dcssau, /n«r. se/, (indices), p. 498. —^^ Corp. inscr. lat. 111,3211-5213 ; . n. épigr. 1903, 368 ; Dessau, Op. I. 2723. — 2ô Corp. inscr. lai. 111, 10471, 10473 ; VI. 1408, 1409, 1531. — ’26 Tac. Ann. II, 78. — 27 Cf. Marquardl, Orga- nisation militaire, p. 184 sq. ; von Domaszcwski, Oie Rangordnung des rôm. Heeres, p. 78 ; .Morarnsen, Gesammelte Schriften, VI, p. 192. — 28 Tac. .4nn. I, 17, 39 ; III, 21 ; Hist. Il, 11 ; Hygin. De mun. cttstr. i. — 29 Corp. inscr. lat. V, 4903. — 30 Ibid. 111, 2733 ; V, 3375, 5832, 7005 ; XIII, 75,56. — 31 Jbid. III, 4858. — 32 Jbid. III, 2817 ; XIII. 8270. — 33 Vexillatio Dalmatarim (Corp. inscr. lat. 11, 405 ;Ann. épigr. 1892, 21) ; Mattrontm{Corp. inscr. lai. VIII, 9045, 9047) ; Jiaetorum Gaesatorum (Kph. epigr. VU, 1092) ; equitum Stablesiano’-ttm {Corp. inscr. lat. V, 4376) : Sueborum (Ann. épigr. 1893, 96) ; Fesianesa (sic) (Corp. inscr. lat. III, 371), etc. — 31 Lydus. Oe mag. 1, 46,— 35 Ammian, XV, 4, 10 ; XXI, 11, 2 ; XXV, 1, s, 9. Ou trouve aussi des proi-pojiri (Ann. épigr. 1893, 126). — 36 A"of. Dign. (éd. Seeck), p. 310 sq. — 3* Cf. Mommsen, Gesammelle Schriften, VI, p. 235 sq. — Bibliographie. Uarquardl, L’organisation militaire chez les Itomains, Irad. franc, p. 184 sq. ; Standcr, Oe vexilli el vexillariorum apud Tacilum vi el asii, Cologne, 1863 (programme de gymnase, ; Tschaucliner, Legionare Kriegsoexillaticn’n von Claudius bis Hadrian, Breslau, 1907 (disser- lalioQ inaugurale) ; Max Mayer, Vexillum und Vexillarius, ein Beitrag zur Gesehicble des rùm. Heerwesens, Strasbourg. 1910 (dissertation inaugurale).

VEXILLl’M. — 1 Cf. SIUN», p. 1310, 2. l’aul. ex Kest. p. 371 M. : vexillum diminativum est a vélo, four veks-lum ; le sens de la racine est donné par le verbe qui en dérive veho-vexi-vectus : agiter, mouvoir. On trouve dans une inscription mcntiou d’un consulaire honoré vexiis illl (Dessau, Inscr, sélect, 1005,1. — ’2 Friikenliaus, ya/ir6ucA orcA. Inst. 1912, , 70,